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Gustave Doret (1866-1943), à qui l'on doit, entre autres, les musiques des Fêtes des vignerons de 1905 et 1927, partage avec Rousseau une interrogation de fond sur la nature de la musique populaire. Le contexte troublé de l'entre-deux-guerres, l'apparition du Groupe des Six, la création de deux oeuvres d'Honegger au théâtre du Jorat : autant d'événements ou de critères qui ne permettront pas, du vivant du musicien vaudois, de prendre la réelle mesure de ce qu'elle est devenue, cent cinquante ans après la création du Devin du village. Or la confrontation des oeuvres de Rousseau et Doret permet aujourd'hui, grâce au recul de l'histoire, de mettre en lumière les principaux aspects de cette problématique. Des questions se font alors jour : le compositeur n'est-il pas appelé à s'effacer devant une oeuvre que modèle la seule tradition ? Quel rôle a joué, dans le processus historique en cours, l'enseignement de la musique chorale ? Quel est l'impact de la question religieuse dans le développement de la musique populaire en Suisse romande ? Rousseau et Doret ont chacun commencé leur carrière musicale par un concert à Lausanne. Est-ce un hasard ? C'est bien en tout cas au coeur du pays de Vaud qu'il convient de puiser, plus de soixante ans après la mort de Doret, quelques éléments de réponse.
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