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Le coeur a contre-guerre

Couverture du livre « Le coeur a contre-guerre » de Rene De Maximy aux éditions La Fontaine De Siloe
Résumé:

J'ai 25 ans, en 1960, lorsque j'aborde en terre algérienne.
Je le sais par les journaux et les dires de ceux qui m'ont précédé : il y a eu de très durs combats, des assassinats de part et d'autre, et des massacres plus conséquents imputés généralement aux "hors-la-loi" : les hll des... Voir plus

J'ai 25 ans, en 1960, lorsque j'aborde en terre algérienne.
Je le sais par les journaux et les dires de ceux qui m'ont précédé : il y a eu de très durs combats, des assassinats de part et d'autre, et des massacres plus conséquents imputés généralement aux "hors-la-loi" : les hll des rapports de gendarmerie. Mais je sais aussi qu'en 1960, l'Algérie est militairement quadrillée, et la "rébellion" sérieusement muselée. Le temps des grandes opérations meurtrières pour les deux camps a pris fin avec l'application du plan Challe, singulièrement la conduite de l'opération Jumelles, et la bataille d'Alger.
Cependant, les secteurs montagneux demeurent incertains. Les appelés qui, comme moi, débarquent à Alger arrivent en un pays, semble-t- il, quasiment pacifié. Nous n'aurons pas à affronter les troupes rebelles du Front de libération nationale, ces troupes restant cantonnées en Tunisie et au Maroc, au-delà de frontières constamment surveillées et difficiles à franchir. Le récit que j'entreprends de ces deux années algériennes n'est donc pas celui d'un guerrier engagé dans un conflit militaire, mais celui d'un citoyen français âgé de 25 ans, appelé durant son service militaire à prêter main-forte aux forces de police et de gendarmerie de la Nation afin de maintenir l'ordre en des "départements français" en proie à des troubles politiques graves et encore sanglants.
C'est donc en citoyen répondant à ses obligations militaires que je vais vivre ces vingt-quatre mois algériens, et c'est ainsi que mon témoignage doit être entendu. Or je note qu'autant que je puisse au premier abord en juger, je suis face à une opération de maintien de l'ordre que le gouvernement poursuit depuis plus de cinq ans comme une guerre mais sans lui en donner le nom. Aussi, quelles qu'aient été dans les années précédentes les atrocités perpétrées par le FLN et l'horreur des réponses de l'armée française, cela m'impose de faire passer en priorité absolue, et sans concession, les valeurs de la démocratie française et le respect de la légalité républicaine.

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