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Par une nuit parisienne pluvieuse de mars 1893, Henry James, le célèbre écrivain américain, est sur le point de se jeter dans la Seine lorsqu'un homme l'en empêche. James le reconnaît : c'est Sherlock Holmes. Étrange, car il est censé avoir trouvé la mort deux ans plus tôt dans les chutes du Reichenbach.
Le fameux détective se fait passer pour Jan Sigerson, un explorateur norvégien, et enquête sur le suicide d'une Américaine, Marian Hooper Adams, survenu quelques années plus tôt. Depuis, à chaque date anniversaire de sa mort, cinq personnes reçoivent une carte ornée de cinq petits coeurs et portant le message suivant : « Elle a été assassinée. » Elles appartiennent au « Cinq de Coeur », une société obscure qui prône la culture. Henry James accepte, malgré lui, d'accompagner Holmes à Washington et de l'aider dans son enquête.
Mais que vient faire Sherlock Holmes, personnage fictif, au milieu de personnages ayant véritablement existé ? Est-il réel ? Ou bien est-il le fruit de l'imagination du Dr Watson ou de Sir Arthur Conan Doyle ?
Mystère historique et gothique qui se déroule pendant l'Âge doré américain, le Gilded Age, et en plein essor de l'occultisme, Le Cinquième Coeur est un jeu de miroirs haletant, frémissant, qui mélange brillamment la réalité et la fiction.
Un thriller pour le moins surprenant, entre rêve et réalité, qui associe un écrivain américain Henry James et un personnage de sir Arthur Conan Doyle : Sherlock Holmes. " Dan Simmons, " qui excelle dans plusieurs domaines – science-fiction, horreur et policiers – va entraîner le lecteur dans une folle aventure de la fin du XIXe siècle.
Un pavé de huit-cent-soixante pages, dont l'intrigue de départ, idéale pour le cerveau bien affuté de Sherlock, consiste à résoudre la mort de Marian Hooper Adams, qui se serait suicidée d'après les premières investigations. Aussi quitte-t-il Paris avec Henry James, le succédané du Dr. Watson, pour Washington.
Une lecture qui m'a surpris, par notamment : la question de l'existence réelle ou fictionnelle du détective privé posée maintes fois par Henri James, alors que nous suivons avec pugnacité ses péripéties rocambolesques, ainsi que d'innombrables digressions, que l'on pourrait trouver inadéquates mais qui imprègnent le lecteur de cette période – par exemple : sur l'architecture de la ville de Washington, sur le massacre de Haymarket Square – mai 1886 –, sur la célébration de l'exposition universelle de Chicago en 1893.
D'ailleurs, sur le dernier sujet, un clin d'œil de l'auteur, Il y eu un escroc nommé H. H. Holmes qui pendant l'exposition, assassinait des clients de son hôtel pour s'accaparer leurs biens. Mais ce n'est pas tout, hormis une intrigue bien fournie, et surtout la description du monde de la haute société de l'époque, fondée sur la richesse, quand ce n'est pas sur la naissance, et sur le pouvoir quand ce n'est pas la richesse. Une peinture sans artifice de ce monde frivole, avec l'irrémissible besoin d'être dans l'apparence, de respecter les codes, et ceci pour exister dans ce monde !
À l'instar des commentaires parfois longs, " Dan Simmons ", se révèle d'une grande érudition, qui nécessite d'approfondir tel ou tel personnage cité, entre autres personnalités : Mark Twain, John Bunyan, Harriet Beecher Stowe, William James, Montague Druitt, Louis Agassiz, etc. À trop vouloir détailler, l'auteur risque de perdre le lecteur dans trop de circonlocutions.
Une bonne étude de mœurs de l'époque, animée par des grands noms de la littérature anglaise et américaine, et qui nécessite d'avoir la patience de s'immerger dans ce récit pour en savourer les vagues du suspens et de l'écriture. Et laissons la dernière parole à Sherlock Holmes : " Je ne devine jamais, James, je déduis ! ".
Sherlock Holmes ressuscité pour une enquête aux USA avec l’écrivain Henry James. L’énigme du siècle ? Mon ressenti est mitigé.
C’est un gros roman et il faut attendre de nombreux chapitres avant de voir l’enquête démarrer. L’intrigue policière n’est pas ce qui fascine le plus l’auteur. Plutôt la confrontation entre un personnage réel et un personnage de fiction: Sherlock est il vraiment réel ou non.
Le récit est admirablement documenté, en particulier l’exposition universelle de Chicago . Toutes ces descriptions sur les habits de l’époque, les quartiers, la nourriture sont intéressants mais entraînent beaucoup de longueurs. Quant à l’énigme du siècle, la résolution m’a laissée sur ma faim.
Bref ! Ce n’est pas mon coup de cœur que ce cinquième cœur !
Il n'est pas aisé de donner un avis sur ce livre.
Par certains côtés, il offre une perspective particulièrement intéressante: qu'a fait Sherlock Holmes pendant les 3-4 années qui ont suivi sa chute prétendument mortelle dans les chutes du Reichenbach? Qui était vraiment le professeur Moriarty?
Le mélange entre personnages de fiction et personnages réels ne manque pas davantage d'intérêt.
L'auteur s'approprie en outre les thèmes de l'univers de Sherlock Holmes qui s'est en quelque sorte trouvé un nouveau Watson (qui le croit toujours mort) en la personne du célèbre écrivain américain Henry James (Daisy Miller, le tour d'écrou, etc.). Irène Adler fait son grand retour, la bonne société américaine devient le terrain de jeu du détective et les occasions d'exercer ses talents dans ce monde de secrets et dissimulations ne manquent pas au détective.
Le seul bémol que j'émettrait concerne les très nombreuses références à la littérature et à l'histoire américaines de la fin du XIX e siècle. Même ma formation universitaire en langues durant laquelle je n'ai pas manqué d'ingurgité quantité de cours de littérature et d'histoire/géo-politique/économie/sociologie anglo-saxonnes n'a pas suffit pour comprendre toutes les références. Qu'à cela ne tienne, quelques recherches rapides de temps à autres sur Internet m'ont permis de palier ces lacunes. Ces recherches deviendraient cependant vite laborieuses si elles devaient être systématiques.
Pour cette raison, je décommande cette lecture aux personnes qui ne possèdent pas de solides bases de culture/histoire et littérature américaines, car elles risquent de rapidement s'y perdre vu le contexte et les références permanentes qui y sont faites dans ce roman.
Un avis partagé, donc, sans être vraiment négatif.
J'étais très en attente de ce roman : la rencontre entre un personnage fictif et un personnage réel, en l'occurrence Henry James et Sherlock Holmes, me laissait de grands espoirs.
Le début du roman a répondu à mes attentes : une rencontre énigmatique, durant une nuit froide et brumeuse... Tout ce que j'aime.
Ce duo inattendu et complètement opposé est assez drôle au début. Cela m'a donné envie de redécouvrir les romans de Sir Conan Doyle et de découvrir Henry James, que je ne connais que de nom.
Dan Simmons est un auteur érudit qui partage ses connaissances sur l'univers de ses personnages. Mais, mon Dieu, il ne sait pas s'arrêter ! Il fait un étalage sur tout et n'importe quoi. Et là, il m'a perdu car, du coup, l'intrigue principale à savoir est-ce que Sherlock est un personnage réel ou fictif est complètement noyée.
J'aurais tout de même appris beaucoup du personnage Holmes, mais bon cette lecture fut quand même très laborieuse.
Merci à Netgalley et aux éditions Robert Laffont pour cette lecture.
Après Christian Hans Andersen, voilà un autre homme de lettres en prise à une mort tragique et mystérieuse, l’américain Henry James. La résolution d’enquête ne faisant pas partie de son champs d’action, encore moins d’intérêt, autant dans le domaine littéraire que dans la vie quotidienne, Henry James est ainsi accompagné d’un détective, et pas des moindres. Le très britannique Sherlock Holmes: Dan Simmons a choisi deux mythes aux antipodes l’un de l’autre, l’un de la littérature classique nord-américaine, l’autre de la littérature policière anglaise, et surtout, totalement fictif. C’est l’improbable rencontre de deux personnalités différentes, l’un artiste, l’autre scientifique, un Henry James qui fait office d’un Watson amélioré. J’ai lu quelques romans de Conan Doyle il y a très trop longtemps et donc mes souvenirs se sont émoussés avec le temps. Ma seule référence en matière de Sherlock Holmes présentement est la série incroyable de la BBC, qui nous présente un duo extraordinaire, un Moriarty qui l’est tout autant, modelé sur un XXIe impitoyable. Et je n’ai donc pas eu l’occasion non plus de me plonger dans l’œuvre d’Henry James. J’ai commencé ma lecture avec, ainsi, peu d’idées préconçues.
Depuis Londres jusqu’à Washington, entre bateaux de croisière et trains, c’est une enquête policière, mouvementée, qui va ramener l’homme de lettres à bout de souffle, esquinté par les succès trop modestes de ses œuvres. Un épais roman aux goûts anglais et américain, qui nous entraîne au sein de la haute bourgeoisie, pénétrée par l’âme mélancolique, accablée, d’un Joyce qui atteint péniblement la cinquantaine, et l’esprit vif, en constante surchauffe et inquisiteur d’un curieux détective, qui pourtant n’a de vie que celle que lui donne Conan Doyle.
Dan Simmons a composé là un couple assez mal assorti ou le détective ne cesse de d’agacer son compagnon de voyage, de mettre sa patience à l’épreuve, le faire sortir de sa zone de confort, et de ses bornes. On ne peut pas dire que la cohabitation, tant qu’elle se fait, est harmonieuse: les manières du détective anglais qui bouleversent les petites habitudes de ses semblables, ne collent pas au caractère introverti et quelque peu rigide de l’écrivain. J’ai apprécié ce Sherlock Holmes somme toute assez mesuré qui finalement semble bien respecter l’original: brillant, malin, peu au fait des convenances et des relations sociales, un côté misanthrope, solitaire, avec juste ce fond d’humanité nécessaire pour ne devenir un personnage antipathique. Dan Simmons ne se contente pas seulement d’insérer le personnage mais il reste fidèle à ce qui représente son univers, Mycroft Holmes, Moriarty, Mme Hudson, Irene Adler, même si la plupart n’y font qu’un très vague passage. En revanche, l’intrigue est très judicieusement agencée par l’histoire ce duo, au caractère fictif, dont se joue allégrement Dan Simmons de manière répétitive. Intégrer simultanément un personnage d’envergure historique au niveau littéraire et un personnage totalement inventé, voilà le véritable point fort de ce roman. James dont l’œuvre est totalement ancrée dans le réalisme littéraire se retrouve face à une figure qu’il n’imaginait que romanesque. Comment replacer alors Arthur Conan Doyle dans ce monde ou son personnage prend vie, est-il un imposteur, un mythomane, le doute est définitivement installé.
L’intrigue se laisse lire avec plaisir, cela est non seulement dû à la présence du britannique Holmes et de son compagnon de route, qui joue parfaitement le rôle de l’écrivain tourmenté, l’américain James. Mais aussi par ces parfums de mystère qui entourent des morts suspectes, des complots qui se fomentent, des rivalités impitoyables, des amours obscurs et impossibles, tout cela sur fond de vaudeville bourgeois. Et puis un dénouement ouvert, qui laisse place à une suite éventuelle (mais je viens de m’apercevoir que le roman a été publié en 2015 et qu’a priori il n’y a pas eu de suite), dans un terrible combat que personne ne peut vraiment se vanter d’avoir gagné.
On peut tout de même déplorer quelques longueurs parmi ces six cents pages, l’intrigue tend à s’enliser par moments entre les scènes des différents personnages secondaires du roman. Toujours est-il que j’ai apprécié ce duo impossible et que j’ai très envie de me plonger dans l’œuvre d’Henri James, que notre auteur américain a eu à cœur, et il a d’ailleurs vraiment réussi, à mettre au centre de l’histoire ainsi que les différents titres de romans, nouvelles et pièces de théâtre qu’il a à son actif. Même si l’homme en lui-même parait un peu sinistre, à mon goût, enveloppé d’une tristesse infinie, par le manque de récompense de ses efforts, par ses proches qui ne cessent de disparaître les uns après les autres, l’auteur qu’il était, aujourd’hui reconnu, est dépeint comme un artiste plein de talent et très prolifique. L’auteur a su aborder le petit monde littéraire américain de cette fin de siècle d’une modernité qui s’annonce autour de James avec Mark Twain et d’autres. Il y instille même les critiques émises sur son œuvre, par le biais de cette petite société américaine aisée, accumulant reproches et compliments.
C’est un roman policier assez ingénieux, malgré sa longueur, qui joue constamment avec les limites de la fiction de la réalité. L’auteur s’éloigne un peu des codes habituels du polar et a pris le risque de reprendre une figure littéraire déjà archi-connue et de mettre en fiction l’un des plus grands auteurs américains. L’idée est originale, plaisante, et aboutie.
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