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Le chemin au bord de la mer

Couverture du livre « Le chemin au bord de la mer » de Arnaud Friedmann aux éditions Gunten
  • Date de parution :
  • Editeur : Gunten
  • EAN : 9782914211178
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

"Le grondement de la mer, en face, ça la changeait aussi, la rendait presque gaie. Elle croyait qu'elle pourrait passer sa vie comme ça, assise sur son tabouret sans s'ennuyer. Maintenant elle s'ennuie, les regards des gamins l'agacent. Elle a mûri. Elle sait qu'ils deviendront comme leurs... Voir plus

"Le grondement de la mer, en face, ça la changeait aussi, la rendait presque gaie. Elle croyait qu'elle pourrait passer sa vie comme ça, assise sur son tabouret sans s'ennuyer. Maintenant elle s'ennuie, les regards des gamins l'agacent. Elle a mûri. Elle sait qu'ils deviendront comme leurs parents, ça ne la fait plus rire." Sous la plume d'Arnaud FRIEDMANN, trois destins s'enchevêtrent sur un chemin au bord de la mer. Des adjectifs, simplement, essentiels. Des impressions précises. Des phrases habiles sur des vies bousculées, confuses. Le sujet pourrait être grave mais il y a autre chose, quelque chose d'autre, quelque chose comme l'amour qui cherche à passer. "Chaleur torride et jambes croisées. Elle attend. Elle s'ennuie. Sa sueur coule, lui colle au front, la poussière du chemin. Depuis combien de temps n'a-t-il pas plu ? Elle se souvient de la voix dans le poste qui annonçait une date qu'elle n'a pas retenue, sa mémoire sans puissance, si maigre depuis l'enfance, depuis longtemps il n'a pas plu, depuis plusieurs mois. Pas besoin de date. Toujours les mêmes routines endormies sur le bord de la route, des pensées vagues, des moitiés d'efforts pour rappeler ce qui ne vaut pas la peine, ce qui n'importe pas. Qu'est-ce qui importe, d'ailleurs, à part la chaleur et l'attente ? Par delà le goudron elle profite d'une accalmie des véhicules, elle perçoit des cris de gamins. Elle les imagine se poursuivre avant de s'éclabousser. Elle n'éprouve pas de tristesse, elle pense aux recommandations que leur ont faites leurs parents. Elle cherche à se calmer, à retenir les soubresauts du sang sous ses mains qui causent les tremblements. Trop tôt pour allumer une cigarette. La dernière à peine éteinte, mal écrasée. La combustion persiste encore à côté d'elle, au sol. Elle se figure le geste qu'elle pourrait accomplir pour la réduire, trop compliqué, trop chaud surtout pour décoller les jambes. Les doigts crispés aux lanières du tabouret, la respiration trop rapide. Rien ne justifie cette angoisse. Il suffirait de se laisser aller à la torpeur de l'après-midi, tourner la tête aux voitures qui passent, dodeliner aux chahuts des enfants, oser quelques minutes l'incongru d'une baignade. Qu'est-ce qui l'empêche ? Qui le saurait ? Rien que la voie à traverser..."

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