Ce road-movie intimiste est l'une des BD à ne pas manquer en cette rentrée
«Ah ! ah ! s'écria-t-il, vous ne vous attendiez pas à tant de perfection ! Vous êtes devant une femme et vous cherchez un tableau. Il y a tant de profondeur sur cette toile, l'air y est si vrai, que vous ne pouvez plus le distinguer de l'air qui nous environne. Où est l'art ? perdu, disparu ! Voilà les formes mêmes d'une jeune fille. N'ai-je pas bien saisi la couleur, le vif de la ligne qui paraît terminer le corps ? [...] Et ces cheveux, la lumière ne les inonde-t-elle pas ? Mais elle a respiré, je crois ! Ce sein, voyez ? Ah ! qui ne voudrait l'adorer à genoux ? Les chairs palpitent. Elle va se lever, attendez. - Apercevez-vous quelque chose ? demanda Poussin à Porbus. - Non. Et vous ? - Rien.»
Le chef d’œuvre inconnu pose la question de l’œuvre parfaite, du chef d’œuvre universel.
Les personnages, absorbés entièrement par la passion de l’art sont intéressants et le lecteur plonge tout de suite dans l’univers.
Mais la fin est un peu décevante. Le tableau est au centre du récit pendant une bonne partie de l’histoire, pourtant on ne sait finalement pas vraiment ce qu’il y a dessus. La description est trop vague et nuit à une possibilité d’interprétation du résultat par le lecteur. Le peintre est-il juste fou ou le tableau est-il d’une beauté si pure que les camarades du peintre ne peuvent en percevoir la réelle dimension ? Cette question me semble sans piste de réponse une fois le livre fini.
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