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Le Carré des Allemands est une fiction écrite sous la forme d'un journal qui couvre deux générations.
Celle d'un homme de 60 ans et celle de son père engagé dans la guerre de 1940 quand il avait 17 ans. Dans l'échevau des liens qui subsistent entre un fils et son père, au delà de l'absence, au delà de la mort et du silence,se lève peu à peu le voile sur un secret de famille : "Qu'as-tu fait pendant la guerre, papa?"
Ce livre est un livre coup de poing, coup de poing dans la tête, coup de poing dans le cœur. Il résonne longtemps, douloureusement, et une voix lancinante répète LA question : et moi, de quoi suis-je capable ?
Il aborde les thèmes essentiels du choix, de la honte, de l’héritage, du monstre en nous, de la quête du père.
Des paragraphes qui claquent entre deux silences habités.
Cinq carnets pour dire tantôt le père, tantôt le fils. Des mots violents, des phrases coupantes, un texte qui assomme, qui répulse.
Un premier roman exceptionnel, que j’ai eu la chance de rencontrer grâce aux 68 premières fois.
L'aventure des 68 premières fois est riche en émotions en tout genre !
Ici on se retrouve dans un coin sombre, très sombre de l'Histoire. La seconde guerre mondiale, on le sait, a fait de nombreux dégâts. Dans ce livre l'auteur livre le témoignage de personnes (le narrateur n'est pas clairement défini) dont un enfant qui évoque l'engagement de son père dans les Wafen SS. C'est assez particulier et plutôt dérangeant par moments car on ne sait pas exactement qui écrit. J'ai eu du mal parfois à m'y retrouver mais le sujet central était lié à la transmission d'un passé compliqué dans un contexte historique chargé.
Comment peut-on transmettre mais aussi recevoir un si lourd passé ? Les descendants sont "obligés" de subir les choix de leurs aînés et certains sont douloureux, et reviennent sans cesse hanter les familles.
Ce livre m'a marqué car il fait état de choix que je ne comprends pas mais à la fin de la lecture on se rend aussi compte que parfois les décisions s'imposent et ne dépendent pas de nous.
Un livre qui laisse perplexe.
J'ai du mal à dire que j'ai aimé ou pas car l'écriture est belle et marquante, pour le reste il m'a fallu prendre du recul et digérer ! J'aime les écrits qui évoquent la Seconde Guerre Mondiale car j'ai envie de comprendre, d'analyser comment le Monde en était arrivé à être en guerre. Je suis ravie d'avoir découvert celui-ci car il me permet d'avoir une autre approche.
Le narrateur "je" nous dévoile au ours de 5 livrets un pan de sa vie où l'on découvre que son père a été 1 officier SS lors de la 2ème guerre mondiale.
Livre violent, dérangeant, insolite car il est peu fréquent de trouver dans la littérature de la 2ème guerre mondiale, le point de vue d'un descendant d'un SS. On voit au travers des pages, sa souffrance de devoir vivre avec un tel héritage.
Livre que je n'ai pas aimé, alors que ce sujet m'est cher, et dans lequel h'ai eu beaucoup de mal à entrer... L'auteur est cru et direct dans ses paroles, dérangeant...
On pourrait parler de transgénérationnel si le terme n’était pas un peu pompeux dans le cas de ce livre si puissant.
On pourrait évoquer tout ce qui se transmet sans forcément se dire mais qui se ressent.
De fils à père, de père à fils, tout ce qui transporte et bouleverse sans trop savoir pourquoi…jusqu’au jour où on sait.
Des découvertes, l’horreur, la violence, les crimes, cette chape de plomb qui écrase au fur et à mesure puis toutes les questions qui restent sans réponse.
« Journal d’un autre »…mais de qui ?
De celui qui l’a vécu ?
De celui qui cherche à comprendre ?
Du père ?
Du fils ?
Un roman court et profond, intense. Une psychanalyse imposée pour comprendre, pour se comprendre, pour le moins essayer.
Ma chronique sur mon blog:
https://emiliaetjean.wordpress.com/2016/07/22/journal-dun-autre/
Décidément, notre aventure des 68 premières fois ne nous aura rien épargné des failles de l’être humain. Après "Notre Château", "Branques" et même, pour ce qui me concerne, "Une famille normale", le premier roman de Jacques Richard se hisse au premier rang de l’horreur.
Désespérant, accablant, écrasant, je ne sais trop quel adjectif correspond le mieux à ce roman présenté sous forme de cinq carnets dans lesquels un fils parle de son père, que d’aucun pourrait sans doute qualifier de "héros" ordinaire – héros ou bourreau ? – tout en se racontant lui-même. Impossible de dire que je l’ai détesté, ce serait totalement faux. Pourtant, sa lecture m’a souvent laissée le cœur au bord des lèvres. Souvent, je me suis surprise à fermer les yeux, comme devant une scène de film particulièrement dérangeante.
La lecture de ce récit me fut douloureuse et c’est la raison pour laquelle, je me vois dans l’obligation de dissocier le fond et la forme. Pour ce qui est du fond, je crois avoir tout dit : l’histoire est violente, terriblement violente.
Mais cette violence est servie par une écriture magistrale. Plus qu’un roman, ce livre m’est apparu à de nombreuses reprises comme un poème en prose tant j’ai eu l’impression d’être entraînée par la mélodie du texte. "Dis, comment sont-ils morts, les enfants qui mouraient lorsque vous arriviez ? Et comment pleuraient-elles, les femmes que vous laissiez couchées près de leur corps, vivant leur mort dessus ? Appelle-t-on ça pleurer ? Appelle-t-on ça souffrir ?" C’est toute l’horreur de la barbarie traduite par une langue belle à se damner. Les mots claquent, les idées dansent et chante le texte.
Aimer, ne pas aimer est-ce possible à dire ? Je ne le sais pas mais en tous les cas ce roman est de ceux que l’on ne peut oublier. Il bouscule au-delà du normal. Extra-ordinaire, voilà ce qu’il est, oui, c’est bien ça : au-delà de l’ordinaire.
Pour un essai, c’est un coup de maître !
Lechatquilit.e-monsite.com
Le carré de Allemands de Jacques RICHARD
Ce livre est écrit sous forme de carnet, où chacun se raconte,enfin, raconte l’autre, le fils qui raconte le père qui a participé à la guerre, celui qui a tué, des hommes, des femmes, et même des enfants. Les phrases claquent comme des coups de fusils. Elles sont brèves et font mal.
Ce livre est intense et émouvant.
Extraits :
Pourquoi s’engage-t-on à dix sept ans ? Pour voyager, pour quitter la pauvreté, le pavé, le métro. Pour vivre une aventure. Pour vivre tout court. Même si voyager, vivre, c’est faire la guerre, cette guerre là, même si c’est cette guerre là, c’est aider à tuer des hommes, des femmes et des enfants. La guerre, sa guerre, c’était ça. Un monde devenu obscur. Il a pénétré, s’est engagé sur la face noire. Là, tout est possible. Tout peut se faire. Et c’est ce qu’il a vu faire, ce qu’il a laissé faire. Ce qu’il a fait. Je ne sais pas.
Toute ma vie est passée. Et elle était entre les parenthèses de ça. Derrière la vitre de ça. De ces récits inavouables. De cette histoire irracontable, même par moi qui n’y étais pas. L’histoire d’un de ces paumés, revenus étranger comme tous les autres, comme ce chat, c’est l’histoire tout court. Peut être pas tout à fait vraie, mais pas fausse non plus. C’est tuer des gens. Broyer des vies. Le crime était collectif, mais chacun l’a commis seul. Chacun s’est trouvé seul avant, pendant, après. Tout seul avec ce qu’il s’est passé, tout seul devant l’horreur. On est aussi seul quand on la commet que quand on la subit.
Histoire d’un criminel de guerre.
http://www.leslecturesdumouton.com/archives/2016/06/11/33950029.html
« Tous les moi que je suis, enchâssés l'un dans l'autre depuis le tout premier. Toutes mes innocences dès le premier mensonge. Chacune enchevêtrée à chacune des autres. Tous les mensonges enchevêtrés d'innocence. Toutes les innocences érodées de mensonges, usées, flétries, et toujours aussi nues, fragiles, vraies, les mains croisées sur la poitrine frêle. Tous les moi ingénus, transparents, obscurs, anciens, impurs, intacts. Ils sont tous là. Tout le temps, tous les jours. Chacun parle, chantonne, ment, crie, joue, triche à son tour et simultanément. L'adulte qui est en moi en sait plus sur l'innocence que l'enfant qu'il sera jusqu'à la fin. Et l'enfant sait tout du mensonge, et d'abord de celui qu'il se fait, depuis le début, à lui-même, de celui qu'il est. L'enfant sait tout du mal. »
Dans ce court roman, on suit, à travers cinq carnets, les difficultés de vivre d'un homme dont le père a été un Waffen-SS. Il dresse ainsi le journal d'un autre, un père qui a commis les pires atrocités. Mais, c'est aussi le journal de ce fils qui ne sait comment porter cet héritage et qui vit d'ailleurs plus ou moins en reclus. Enfin, à travers ce récit, on dresse finalement le portrait de tout homme qui fasse aux guerres, aux adversités, peut donner le meilleur ou bien le pire. Ce roman âpre, difficile, émotionnel, m'a beaucoup fait penser à la célèbre chanson de Jean-Jacques Goldman, Né en 17 à Leidenstadt : « Aurais-je été meilleur ou pire que ces gens […] s'il fallait plus que des mots ».
J'avoue avoir eu un peu de mal à entrer dans ce roman, perturbé par la narration et puis j'ai été saisi par la dureté des mots, le style direct et toute cette réflexion sur le comportement humain.
"La souillure d'une génération atteint les suivantes d'une marque de malheur et d'indicible culpabilité"
Le Carré des Allemands est une fiction brève écrite sous la forme de cinq carnets qui couvrent deux générations. Celle du narrateur, un homme de 60 ans et celle de son père engagé dans la guerre de 1940.
On découvre au fil des pages que le père s'est engagé à 17 ans pour voyager, vivre une aventure et fuir la pauvreté. Il finit Waffen-SS, revient de la guerre comme prisonnier, est condamné à mort en tant que criminel de guerre puis gracié. Tout cela s'est passé avant la naissance du narrateur qui n'aura que peu vécu avec son père car celui-ci a passé sa vie à fuir jusqu'au jour où il est parti sans plus jamais revenir.
Le fils va passer sa vie à l'attendre puis à le chercher. Comment vivre avec un tel fardeau? en se posant sans cesse la question "Qu'as-tu fait pendant la guerre, papa?", Comment devient-on un bourreau?.
Le fils trace le portrait de son père en parlant de lui-même, faisant le parallèle entre les zones d'ombre que l’un et l’autre portent en eux."Je recomposais le devenir de sa peau. Je lui inventais un âge mur et nous trouvais des connivences, des complicités de silence.". "S'il en revenait il faudrait que je meure ou bien que je le tue."
Le fils ne peut pas s'empêcher de se demander s'il aurait agi comme son père, même s'il se dit "C'est son histoire, pas la mienne."
"La faute du père, tu sais, ça écrase le fils.
Le fils reprend la faute et la fuite du père.
C'est un fardeau commun, pas tout à fait secret, un fardeau de famille"
Ce très court récit d'une fuite et d'une quête impossible est d'une puissance extrême. Par touches successives et sans respecter de chronologie, ce qui parfois peut surprendre, l'auteur retranscrit parfaitement le poids de la faute, le poids de la culpabilité, la fascination de la mort. Il montre comment un fardeau familial peut faire qu'on ne se sente pas innocent, même si on n'a rien fait, et qu'on se sente "interdit de vie".
Un texte très fort, une plongée dans le mal et encore une belle découverte grâce aux 68...
http://leslivresdejoelle.blogspot.fr/2016/05/le-carre-des-allemands-de-jacques.html
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