Avec une infinie douceur et un grand respect, l'auteur décrit ces vies cabossées
« J'ai vécu des mois avec ces personnes. J'ai essayé de les comprendre. Tous m'ont ému. Je me suis pris à extrapoler leurs vies pour leur accorder le droit au romanesque. Il était une fois... »Enfin ils parlent. Ils osent exposer leur ressentiment, s'ouvrir aux autres, sortir le mal-être de leurs tripes. Gagnés par un courage collectif, ils partagent leurs faiblesses, dévoilent ces sentiments jugés honteux et trop longtemps refoulés. Depuis des années, ils vivent arc-boutés contre une société idéalisée de winners individualistes qu'ils ont chacun, à un moment de leur vie, espéré rejoindre. Les plus aisés ont construit des piscines et acheté des voitures, les plus pauvres espèrent des logements sociaux et beaucoup d'entre eux croulent sous les dettes des crédits à la consommation. Ce jour-là, sous le toit en bois de palettes recyclées, les masques tombent. Après une carrière de grand reporter, Frédéric Brunnquell est auteur-réalisateur de documentaires. Ses films ont reçu de nombreux prix en festival. Attaché à donner la parole aux oubliés de notre société, il a précédemment écrit Hommes des tempêtes, salué par la presse et trois fois primé. Le Bûcher des illusions confirme son talent.
Avec une infinie douceur et un grand respect, l'auteur décrit ces vies cabossées
Huit nouvelles, huit regards portés sur ces déclassés de la société, ces miséreux, ces incertains. On s'attache à certains portraits plus qu'à d'autres, c'est le charme de la nouvelle.
En tout cas, l'auteur a le mérite de mettre en lumière des personnages du quotidien qui jonglent avec des fins de mois difficiles, cherchent malgré leur précarité un sens à leur existence. J'ai bien aimé lire ces destins croisés, ces histoires simples. A travers ces nouvelles, on s'intéresse à la classe moyenne, à la majorité silencieuse, à ses failles et ses espoirs.
Roman de la rentrée littéraire 2023, Frédéric Brunnquell revient avec ce récit romanesque, sept nouvelles avec une galerie de personnages de la "petite classe moyenne ".
Précarité, Rêve, Déambulation, Imaginaire. Un regard tendre et sensible, une écriture simple et fluide.
Frédéric Brunnquell nous offre ici une fresque sociale.
C'est au travers de 8 chapitres que nous faisons connaissances avec ces personnes cabossées par la vie : il y a celle qui tient à bout de bras son point presse, celles qui rejoignent les gilets jaunes, celui qui rêve de sa gloire professionnelle passée, celle qui découvre ses origines et fait face à un mari limite raciste... C'est l'histoire de la France qui travaille, qui lutte pour s'en sortir et survivre. C'est l'histoire des gens de tous les jours que nous croisons dans la rue.
Un roman authentique et bouleversant de vérité.
Merci Lecteurs.com pour cette découverte
« Le bûcher des illusions » de Frédéric Brunnquell est le récit de sept petites gens, confrontés aux difficultés de la vie.
« J’ai vécu des mois avec ces personnes.
J’ai essayé de les comprendre.
Toutes m’ont ému. Je me suis pris à extrapoler leurs vies pour leur accorder le droit au romanesque.
Il était une fois… »
Le père noël de Lecteurs.com m'a encore gâtée cette année avec ce recueil de récits publié à la rentrée littéraire de septembre dernier. Fréderic Brunnquell était grand reporter, il est désormais réalisateur de documentaires. Il est déjà l'auteur d'un récit de voyage publié chez Grasset Hommes des tempêtes, il se consacre ici à la vie individuelle de personnes ou de familles, oubliées par la société, du travail, de la consommation. Pourtant, de vraies personnalités, qui tiennent les deux bouts avec une volonté qui force le respect. Comme il le dit : "Des gens de la petite classe moyenne devenus les personnages semi-imaginaires d'un livre", là où la fiction finit de compléter les observations et souvenirs de Frédéric Brunnquell.
Ce recueil se compose de huit histoires, huit récits de vie-s d'individus différents, qui ne se connaissent pas, qui n'ont rien en commun si ce n'est une vie de contraintes, de labeurs, de solitude, de difficultés financières, écrasés par le rouleau compresseur d'une économie vacillante, d'un gouvernement aveugle aux difficultés des plus pauvres, de ceux qui ne vivent que de presque rien. Le naufrage des cuirassés présente Sylvie, vendeuse de presse, qui arrive à peine à se faire 500 € par mois et qui persiste à tenir boutique. Le deuxième récit est éponyme, Le bûcher des illusions, Francine et Lydie amies engagées dans le mouvement des gilets jaunes. Ensuite Magda, fille de chagrin, présente Magda, femme de marin, mère de deux grandes filles, qui attend son homme. Nous étions libres présente Marc qui s'évertue à trouver un job dans ses compétences pour quitter sa place de serveur. La jurisprudence des meringues montre Sidonie qui n'arrive plus à vivre de son travail de costumière et s'est réorienté dans le massage, bien malgré elle, une mère de famille de trois ans, qui essaie de s'en sortir avec talent et débrouillardise. Matoub présente un couple dont l'homme Seb cède aux sirènes du populisme alors que sa femme se découvre des origines marocaines. CGT OK s'épanche sur Marion, coiffeuse à domicile, épouse de Antoine, cadre dans une enseigne de hard-discount, dérouté par les procédures humiliantes mises en place pour diriger les employés.
Que des personnes avec des rêves pleins la tête, des personnes lambda, de classe moyenne, qui se mettent en quatre pour s'en sortir, et qui n'arrivent que très difficilement à boucler leurs fins de mois. Il y a ces couples ou les hommes doivent partir loin pour assurer un revenu minimum au foyer, la femme est seule pour s'occuper ce qu'il reste justement du foyer, des femmes qui ont des idéaux, assurer une mission de service public, un combat des gilets jaunes, ou un des hommes qui essaient de reprendre confiance. Des femmes et des hommes qui recherchent toutes les solutions possibles pour sortir la tête de l'eau, ce n'est pas faute de volonté, de travail et de détermination. Des personnes essentielles à la bonne marche de la société, marin, serveur, commerçante, infirmière, maraîcher, cadre, qui pourtant étouffent sous la lourdeur d'un système qui ne donne à ces travailleuses et travailleurs qu'un salaire minimum en contrepartie d'une charge de travail et une pression toujours plus lourdes.
J'ai beaucoup aimé l'œil du journaliste, la plume de l'écrivain, le respect de l'homme pour la vie des personnes qu'il décrit : il appuie le doigt exactement là où cela fait mal, dans un monde où l'on accuse les gens de ne pas travailler, et de manquer d'effort alors qu'ils se donnent corps et âme, qu'ils se montrent courageux, volontaires et inventifs, assez résilients pour surmonter les difficultés qui se dressent devant eux. Frédéric Brunnquell parle de toutes ces Françaises et Français avec tendresse, toujours avec un grand respect pour souligner la dignité qui est la leur et dont ils ne se départissent jamais, et avec précision. Car il y a toujours le détail, ces anecdotes, qui donnent vie à ces hommes et femmes, et n'en font pas seulement des personnages de papier caricaturaux.
Le titre choisi pour ce recueil n'est pas inopportun : le constat est violent. L'œil extérieur de l'auteur montre, sans jamais le dire, les illusions perdues de ces travailleuses et travailleurs, leur compagne et compagnon respectif, dont l'investissement personnel, professionnel et social ne sera jamais à la hauteur du résultat qui en découle. Le deuxième récit, celui qui met en scène un rassemblement de gilets jaunes, est particulièrement révélateur : de la distance de lecteur, enrobée de l'actualité économique, qui sont les nôtres, on ressent l'inanité de l'action des deux femmes, d'une croyance trop forte en des idéaux illusoires et qui, comme on a pu le constater, s'avéreront vains. La violence de ces existences est incarnée par cet incendie volontaire qui clôt le deuxième récit, un feu destructeur symbole de la perte des illusions. Il y a le récit qui évoque également le populisme qui va croissant avec les difficultés financières que connaissent les Français (...)
Ils s'appellent Soazic, Marc ou encore Sylvie, ce sont des anonymes et pourtant le temps d'une nouvelle leur histoire va se jouer sous nos yeux mais ce n'est pas leur histoire c'est celle de milliers de français qui tentent d'accéder le niveau supérieur de l'échelle sociale. S'ils la touchent du doigt c'est pour mieux en redescendre car l'époque dans laquelle ils évoluent ne leur fait aucun cadeau.
"Le bûcher des illusions" c'est donc un recueil de nouvelles cruellement réalistes qui choisit de ne pas romancer la réalité.
Merci à lecteurs.com pour cette découverte.
Comme quoi une bonne intention ne donne pas forcément un bon livre.
Ces nouvelles ont pour ambition de donner la parole aux précaires, aux ouvriers, à ceux qui vivotent de leur travail, qui ont du mal à finir le mois et à toutes les victimes de la mondialisation.
La nouvelle, c'est déjà un style littéraire que j’apprécie peu ; j'ai besoin de suivre les personnages, de m'attacher, d'aller au fond des choses et les histoires racontées ici auraient eu besoin d'être développées pour toucher la lectrice que je suis.
L'écriture est simple et fluide mais la brièveté de ces pans de vie est trop caricaturale pour moi et m'a empêchée d'entrer en empathie avec les protagonistes.
Merci à lecteurs.com pour ce cadeau.
Encore un ouvrage qui m’a échappé lors de sa sortie à la rentrée 2023. Un cadeau de Noël surprise du site de partage littéraire Lecteurs.com a réparé cet oubli et je ne le regrette pas. Ce n’est pas un roman, mais plutôt un recueil de témoignages révélés par l’auteur, Frédéric Brunnquell, au titre explicite "Le bûcher des illusions".
Il l’explique dans le prologue "J’ai vécu des mois avec ces personnes…J’ai écrit leur histoire pour ne pas les quitter…J’ai écrit leurs histoires en bousculant le réel avec délicatesse pour ne jamais trahir leurs convictions." Et de la délicatesse, dans ces petits récits, il y en a. L’écriture est simple mais belle, les personnages sont décrits avec une infinie douceur et leurs vies, leurs combats, leurs désillusions, toujours traités avec un grand respect.
Rien n’est gai dans ces histoires, tout ce qui est raconté est plutôt dilué dans un camaïeu de gris qui souligne la précarité, les difficultés au travail, les pressions de la hiérarchie, voire les pratiques peu orthodoxes destinées à surveiller les employés, les chronométrer, les fouiller, les humilier. Tout est regrets, désirs d’autres chose, d’un nouveau départ. L’auteur a su écouter avec bienveillance ces hommes et ces femmes, tristes, épuisés, croulant, pour certains sous les dettes, avides de changement, d’un monde meilleur.
A travers Sylvie, la marchande de journaux dont les clients se font de plus en plus rares, les Gilets jaunes sur le rond-point, Soazig, femme de marin, et son déni de grossesse, Marc serveur et sa femme Perrine qui travaille pour une marque de robes de mariée en CDD, Sidonie, costumière pour le théâtre, qui n’en vit plus et, se trouve prise dans les filets de l’illégalité pour avoir usé de stratagèmes, Florian et les sirènes du Rassemblement National et Antoine, celles de la CGT, l’auteur nous dresse le portrait d’une société sans espoir et c’est très émouvant.
Un ouvrage plein de désespoir et en même temps de désir de s’en sortir. Frédéric Brunnquell fait preuve d’un immense talent pour nous raconter ces vies cabossées.
Je remercie Lecteurs.com et les Editions Albin Michel pour ce cadeau de Noël, très belle surprise.
https://Memo-emoi.fr
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