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Le bruissement du papier et des désirs

Couverture du livre « Le bruissement du papier et des désirs » de Sarah Mccoy aux éditions Michel Lafon
Résumé:

1837, île du Prince-Édouard, au large du Canada. Marilla Cuthbert, 13 ans, mène une vie tranquille dans le cadre enchanteur de la campagne, avec ses parents et son frère aîné, Matthew. À la mort brutale de sa mère adorée, Marilla se jure de veiller toujours sur son père et son frère.

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1837, île du Prince-Édouard, au large du Canada. Marilla Cuthbert, 13 ans, mène une vie tranquille dans le cadre enchanteur de la campagne, avec ses parents et son frère aîné, Matthew. À la mort brutale de sa mère adorée, Marilla se jure de veiller toujours sur son père et son frère.

Cette décision va entraîner sa vie entière. Désormais, elle se consacrera aux autres. Sacrifiant son amour pour John Blythe, elle décide de se battre auprès des plus démunis, les orphelins en particulier. Visionnaire, elle se révolte contre les moeurs de son temps et rejoint les rangs d'anciens esclaves affranchis afin que soit abolie la traite des Noirs. Mais ce combat pour la liberté a un prix : l'hostilité croissante de l'ordre établi. Chaque jour qui passe fait courir à Marilla un danger sans cesse plus grand.

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Avis (4)

  • Depuis sa sortie française, j’ai vu passer ce titre sur tous les rayonnages de librairie ou d’espaces culturels, sans jamais m’y attarder : je ne lis pas souvent d’historique et préférait amplement rejoindre l’espace SFFF ! Puis, j’ai appris par deux amies qu’il s’agissait en réalité d’un roman...
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    Depuis sa sortie française, j’ai vu passer ce titre sur tous les rayonnages de librairie ou d’espaces culturels, sans jamais m’y attarder : je ne lis pas souvent d’historique et préférait amplement rejoindre l’espace SFFF ! Puis, j’ai appris par deux amies qu’il s’agissait en réalité d’un roman relatant l’adolescence de Marilla Cuthbert (c’est-à-dire, pour ceux qui n’ont pas encore lu Anne de Green Gables, la mère adoptive de la petite Anne Shirley que j’aime tellement fort) … ou du moins la vision de Sarah McCoy de l’adolescence de Marilla Cuthbert. Et c’est justement ceci qui a fait se déchainer en moi deux émotions totalement contradictoires : d’un côté, j’étais immensément heureuse et curieuse de découvrir le passé des Pignons Verts, de retrouver Marilla et Matthew … et de l’autre, j’étais profondément inquiète et quelque peu indignée face à cette appropriation de l’univers et des personnages par une autrice qui n’est pas Lucy Maud Montgomery. Malgré tout, je me suis littéralement jetée dessus lorsque je l’ai trouvé au supermarché (dans un dérapage pas complétement contrôlé, mais qu’importe : j’étais peut-être affalée au sol, mais l’unique exemplaire était à moi) … et je ne l’ai pas regretté.

    Tandis que sa mère, enceinte jusqu’aux yeux, se réjouit de l’arrivée imminente de sa sœur, Marilla, treize ans, s’inquiète en silence de ce grand bouleversement : d’aussi loin qu’elle se souvienne, jamais les Cuthbert n’avaient reçu d’invités pendant plusieurs mois … jamais les Cuthbert n’avaient reçu d’invités tout court. D’abord agacée par les idées qu’elle juge farfelues de sa tante, qui vient briser le quotidien austère et pragmatique de la maisonnée, Marilla doit cependant reconnaitre que tante Izzy apporte de la vie aux Pignons Verts, lui donnant envie de se faire des amis, et peut-être même de rêver au grand amour … Jusqu’au jour, terrible, où Clara Cuthbert meurt en couches, faisant promettre à Marilla de toujours veiller sur son père et son frère. Pour ne pas se laisser submerger par le chagrin, la jeune femme se jette à corps perdu dans la tenue de la maison : les tâches quotidiennes, utiles et répétitives, occupent toutes ses pensées et l’empêche de songer à tout ce qu’elle a laissé derrière elle pour tenir sa promesse. A tous ces rêves déchus qui ne cessent d’enserrer son cœur de regrets …

    Il n’aura fallu que quelques pages à mes craintes pour s’envoler : Sarah McCoy n’a pas dénaturé l’esprit des Pignons Verts, bien au contraire, elle l’a sublimé. On ressent vraiment l’amour que l’autrice éprouve pour l’œuvre originale, on ressent bien que cette envie d’inventer l’adolescence de Marilla n’est pas dictée par des considérations commerciales mais bien par le besoin viscéral de répondre à la question innocente de la petite Anne : « Oh, Marilla, que s’est-il passé ? ». Cette question, les lecteurs d’Anne de Green Gables se la sont également posé : qu’est-ce qui a poussé Marilla à tourner le dos à ce qui semblait être le grand amour, qu’est-ce qui a fait d’elle cette femme austère qui réprime la moindre rêverie ou la moindre futilité comme les pires péchés du monde ? Pourquoi avoir étouffé cette douceur, cet humour, que nous distinguons malgré tout dans ces petits gestes d’affection, ces petits sourires réprimés ? Bien sûr, il ne faut pas perdre de vue que Sarah McCoy nous offre sa vision des choses, que Lucy Maud Montgomery aurait peut-être, et même sans doute, expliquer les choses différemment, mais ce que nous raconte Sarah McCoy sonne tellement juste, correspond tellement à la personnalité de Marilla adulte, que nous pouvons sans soucis tenir ce récit comme « vraisemblable » …

    J’aimais déjà énormément Marilla adulte, mais je me sens encore plus proche de la Marilla adolescente, cette jeune fille si profondément attachée aux siens, si profondément attachée aux rituels du quotidien, cette jeune fille qui aimerait que rien ne change jamais, qui aime sa vie telle qu’elle est. C’est une adolescente discrète mais qui n’hésite jamais à défendre ses convictions, une jeune fille sensible mais qui ne se laisse jamais abattre, une jeune femme entièrement dévouée à ceux qui lui sont chers et qui fait toujours passer les autres avant elle-même. Marilla, c’est un bel exemple de courage et d’abnégation pour notre monde où chacun ne pense qu’à ses petits plaisirs et loisirs égoïstes sans songer un seul instant à ceux qui souffrent, à ceux qui peinent. Marilla, elle, a sacrifié son bonheur personnel pour se consacrer à sa famille, et plus globalement à ceux qui ont besoin d’elle : elle aurait pu laisser son père et son frère ainé se débrouiller seuls et se laisser courtiser par John Blythe, elle aurait pu poursuivre ses rêves, elle aurait également pu fermer les yeux sur la misère de tous ces petits orphelins esclaves … mais elle ne l’a pas fait : fidèle à ses principes, à ses promesses, Marilla « porte le fardeau des souhaits jamais exaucés ».

    Mais l’histoire de la jeune Marilla est loin d’être une suite sans fin de tristesses et de désillusions, bien au contraire. Ce roman, c’est aussi la naissance de l’amitié avec Rachel : je m’étais toujours demandé comment deux femmes aux caractères aussi opposés avaient pu devenir aussi proches … Quand on pense que tout a commencé par une aiguille malencontreusement oubliée sur un fauteuil, on se dit que les amitiés les plus solides sont parfois aussi les plus simples ! J’ai par ailleurs beaucoup aimé la jeune Rachel, qui m’a d’une certaine façon fait penser à Anne avec sa manie de parler à tort et à travers, ce qui est assez rigolo quand on songe à leur première rencontre à venir ! D’ailleurs, tout dans ce roman est là pour préparer l’arrivée de la petite Anne aux Pignons Verts, pour reconstituer le paysage dans lequel elle va débarquer dans quelques années. Même la crainte de Matthew à l’encontre des femmes trouve son explication ! D’ailleurs, en parlant de ce brave Matthew, j’ai beaucoup aimé voir l’amour tendre qui unie le frère et la sœur, de voir que Matthew veille autant sur Marilla que Marilla sur lui. C’est doux, c’est émouvant, cette fratrie qui reste soudée tout au long d’une vie …

    En bref, vous l’aurez bien compris, mes réticences et inquiétudes initiales ont très vite été balayées, remplacées par une estime et une admiration profondes. Car nous retrouvons dans ce roman tout ce qui fait la saveur unique des récits de Lucy Maud Montgomery, cette ambiance très particulière, entrer la douceur d’un foyer aimant et la rudesse de la vie rurale des années 1840 … Nous retrouvons cette retenue, cette discrétion, qui dit les choses tout en les taisant, car c’est parfois ce qu’on ne dit pas qui a le plus de force … Sarah McCoy rend ici un vibrant hommage à Anne et à sa créatrice, mais aussi un vibrant hommage à ces hommes et ces femmes qui ont risqué leur vie pour sauver celles d’innocents victimes de la cruauté humaine. Elle a vraiment su entremêler très joliment, très savamment, l’histoire et l’Histoire, elle a vraiment su entremêler, très habilement, ce que nous savons du passé des Cuthbert avec ce que nous ignorons. Le tout pour former un récit particulièrement poignant que j’ai tout simplement adoré : c’est une très bonne, une très belle surprise, et je suis vraiment très heureuse d’avoir « pris ce risque », très heureuse de ne pas m’être arrêtée à mes craintes premières pour donner cette chance à ce roman, à cette autrice !

    http://lesmotsetaientlivres.blogspot.com/2021/07/le-bruissement-du-papier-et-des-desirs.html

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  • En 1837, sur l'île du Prince-Édouard, Canada, la famille Cuthbert composée de Hugh, le père, de Clara, la mère et de Matthew et Marilla, les enfants, mène une vie tranquille à la campagne à la lisière de la ville d’Avonlea.

    Clara, après de nombreuses fausses couches est à nouveau enceinte, sa...
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    En 1837, sur l'île du Prince-Édouard, Canada, la famille Cuthbert composée de Hugh, le père, de Clara, la mère et de Matthew et Marilla, les enfants, mène une vie tranquille à la campagne à la lisière de la ville d’Avonlea.

    Clara, après de nombreuses fausses couches est à nouveau enceinte, sa sœur jumelle, Izzy, célibataire endurcie, couturière de son état et qui vit à Saint Catharines, vient l’aider pour les dernières semaine de grossesse. Marilla, qui n’avait jamais vu sa tante, va donc faire sa connaissance et apprendre à la connaître.

    Lors du pique-nique de mai, Marilla, 13 ans, découvre les premiers émois du flirt avec le fils du fermier voisin John Blythe. Moment enchanteur qui va prend fin avec l’annonce de l’arrivée imminente du bébé mais l’accouchement se passe mal, la mère et le bébé meurent. Marilla fait la promesse à sa mère de toujours s’occuper de son père et de son frère.

    Cette décision va avoir des conséquences sur sa vie, afin de rester auprès des siens, elle fait le choix de sacrifier son amour pour John Blythe et va s’investir dans l’aide aux plus démunis. Grace à une supérieur d’un couvent où elle apporte les dons qu’elle apprendra l’histoire des fugitifs noirs-américains qui passent la frontière canadienne espérant échapper aux chasseurs d’esclaves venus des Etats-Unis. John ne s’avoue pas vaincu et tente de l’intéresser à l’évolution du Canada vers une autonomie voulue par les Réformistes face aux Tories qui prônent le maintien au sein de la Couronne mais suivant la tradition familiale elle prendra position en faveur des tories car elle estime que les dirigeants sont nommés par Dieu et qu’il lui faut être fidèle à la Couronne.

    Si le personnage de Marilla jeune est attachante car ressemblant à toutes les adolescentes, elle montre quand même un côté très (trop?) sage par rapport à son amie Rachel qui est très pétillante et qui n’aspire qu’à rencontrer celui qu’elle épousera. Une fois adulte, Marilla devient une personne très rigide, trop fière et qui est engoncée dans les règles de vie qui n’ont pas évolué au risque de passer à côté de sa vie. Seul l’amour du prochain et la grande affection qu’elle porte à sa tante la feront outrepasser certaines règles.

    Moi qui avait été enchantée par « un goût de cannelle et d’espoir », je me suis ennuyée un peu à la lecture de ce roman en raison des longueurs, et du manque de profondeur de certains sujets qui auraient mérité d’être approfondis (fuite des esclaves, désir d’indépendance du Canada) sur lesquels je vais me pencher.

    http://quandsylit.over-blog.com/2021/06/le-bruissement-du-papier-et-des-desirs-sarah-mccoy.html

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  • J'ai bien aimé ce roman aux couleurs historiques, les relations entre les personnages. Mais j'ai surtout apprécié et gardé en mémoire la dernière partie, celle qui finalement parle le plus de l'esclavage et nous explique beaucoup de choses sur les personnages.
    C'est un roman que je sais avoir...
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    J'ai bien aimé ce roman aux couleurs historiques, les relations entre les personnages. Mais j'ai surtout apprécié et gardé en mémoire la dernière partie, celle qui finalement parle le plus de l'esclavage et nous explique beaucoup de choses sur les personnages.
    C'est un roman que je sais avoir pris du plaisir à lire mais dont l'histoire me revient difficilement en mémoire... Je n'en aurais probablement plus beaucoup de souvenirs dans quelques semaines, il ne m'a pas assez marqué.

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  • La famille Cuthbert mène une vie tranquille sur l'île du Prince Édouard. Un événement va perturber cette tranquillité et va pousser la jeune Marilla à prendre des décisions qui vont entraîner sa vie entière.

    La plume élégante de sarah Mc Coy nous embarque dans un roman historique qui n'est...
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    La famille Cuthbert mène une vie tranquille sur l'île du Prince Édouard. Un événement va perturber cette tranquillité et va pousser la jeune Marilla à prendre des décisions qui vont entraîner sa vie entière.

    La plume élégante de sarah Mc Coy nous embarque dans un roman historique qui n'est autre que le début de la célèbre série Anne de L.M. Montgomery. On va suivre Marilla, jeune fille de treize ans au caractère prononcée qui va devenir au fil des pages une femme dévouée, libre affirmant ses choix. Un personnage dont on se prend d'affection tout comme Matthew. Évoluant dans un cadre convivial qu'est " Les Pignons Verts " dans une famille ou l'amour et la pudeur de ce sentiment est très bien retranscrit.

    Le rythme est lent ce qui permet d'apprécier la beauté du récit et de ses paysages qui changent au fil des saisons.

    Pour le côté historique Sarah Mc Coy a vraiment pris le temps de se documenter pour nous livre un récit juste. J'aurai préféré que ce point là soit un peu plus présent dans le récit.

    Le bruissement du papier et des désirs est un hommage à l'oeuvre originale. J'ai pris plaisir à découvrir cet univers.

    Une bonne lecture!

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