Quelles seront vos prochaines lectures ?
L'action se déroule au Strongyle, un hôtel de Stromboli où séjournent plusieurs couples et familles. Il y a aussi un enfant de 10 ans, Tom, qui ne se sépare jamais de ce mystérieux Gris qu'il est seul à voir avec son frère et sa soeur. Il y a enfin une adolescente, Giulia, grandie trop vite après la mort de sa mère.
Tous vont apprendre à se connaitre, à s'apprécier, à s'aimer même pour certains, jusqu'à l'éruption du volcan qui décidera du sort de chacun dans ce roman choral. Le propriétaire de l'hôtel, Guillaume de la Salle, est français. Il s'est associé à Matheo, avec lequel il a vécu un passé sombre quand ils appartenaient à la Direction du Renseignement militaire. D'autres clients s'installent cet été-là. Anton et Sevda, un couple charismatique. Lui est chirurgien et travaille sur les zones de conflits. Elle est une ancienne infirmière qui a élevé leurs trois filles et veille jalousement sur leur couple. Il y a Lior, un océanologue de 25 ans, qui a vécu adolescent sur l'île, en sauvant sa mère d'une mort certaine. Ethel et Sebastiàn, frère et soeur, arrivent d'Uruguay après une enfance douloureuse. Elena, la comtesse italienne, privée de l'usage de ses jambes, se remémore ses souvenirs sur l'île dans l'ombre d'un mari disparu trop tôt. Abigale, une ravissante Américaine, attend son amant Eytan, marié à une autre femme. Gaetano, le guide, ami du père de Giulia, élevé pratiquement avec sa fille dont il est épris. Et Marco qui loue volontiers sa barque pour faire le tour de l'île.
Le volcan, toujours en activité, va se réveiller, tout comme la conscience éveillée des personnages et de leurs secrets. Cet été-là est celui de tous les dangers.
Quelles seront vos prochaines lectures ?
Genre : Roman choral
Avis : SPLENDIDE
Format : Poche
Quand un roman vous fait découvrir une île volcanique…
Giulia, une adolescente, vit sur l’île de Stromboli avec son père Guillaume, un français, qui gère l’hôtel Strongyle. Le volcan, menaçant et imposant, gronde tout comme les esprits des clients, hommes et femmes aux volontés assumées et aux désirs cachés. Qui crachera le feu ? Qui se relèvera de ses cendres ? Quelles histoires seront vérité ?
Que j’ai aimé ce roman ! Pourquoi ? Peut-être pour le cadre idyllique de cette île proche de la Sicile ou pour les personnages, très nombreux, mais que l’auteur a su rendre si vivants. Mais peut-être aussi parce que Gilles Paris, avec les détails sur la gastronomie, sur la flore, m’a vraiment donné l’impression de passer quelques jours sur ce bout de terre aux entrailles grondantes.
En trois parties, avec une dizaine de personnages forts qui nous font entrer dans leur vie, nous approchons des existences et des caractères qui m’ont émue, comme s’ils existaient vraiment. Si les hommes peuvent être lâches, égoïstes et malgré tout sensibles, les femmes ne sont pas que volontaires, résilientes et indépendantes. Ils partagent tous des failles qui se dévoileront face au volcan qui ne laisse que le choix de la vérité.
Les descriptions de l’île et des environs sont sublimes, les scènes d’action dont celle du chaos sont vibrantes et le suspense est surtout lié aux histoires des uns et des autres. La lecture en devient addictive, illuminée par un bal des cendres craint par tous les îliens.
Allez, j’ai envie de vous faire encore plus envie en vous parlant de cannoli, d’alfarojes, de Malvasia di Salina (ce n’est pas une ville. Rire) et des câpres de Lipari. Mais vous croiserez aussi « le bleu Klein », les Bassia Saxicola et Tabaré de Juan Zorilla de San Martín. Avec ces énumérations, je rends hommage à l’auteur qui s’est rendu sur place et nous permet de nous immerger par procuration.
Vous l’aurez compris, ce roman va compter pour moi. Je vous engage à le découvrir puisqu’il vient de sortir chez Mon Poche. Je remercie Virginie de Centre France livres pour sa confiance.
Gilles Paris m'a entraînée sur l’île de Stromboli. Dans ce roman choral, l’auteur m'a mis en présence d’un groupe de personnages à la psychologie complexe, dont les vacances sur cette île vont devenir le théâtre de révélations troublantes et de conflits internes.
Lior, Thomas, Sevda, Anton, Ethel, et d’autres se retrouvent à l'hôtel Strongyle pour passer les vacances. Ils sont chacun portés par des espoirs et des désirs, mais aussi par des secrets lourds qui les habitent. Gilles Paris dresse des portraits à la fois succincts et profonds des personnages. Il dépeint des âmes sensibles, lâches, mais aussi des êtres résilients et lumineux. Ce mélange d'humanité, avec ses forces et ses faiblesses, m'a donné l’impression de croiser des amis, des voisins, des inconnus que l'on reconnaît pourtant ici et là.
L’île de Stromboli, avec son volcan impassible, devient non seulement le cadre de ces vacances, mais aussi le personnage central de l'histoire. Le volcan, avec ses grondements et ses éruptions symboliques, évoque la pression des secrets et des non-dits qui pèsent sur les personnages. Au fur et à mesure que l'intrigue se dévoile, on comprend que cette menace volcanique reflète les tumultes émotionnels vécus par chacun d'eux. Lorsque la lave remonte à la surface, il en va de même pour les vérités enfouies, créant une dynamique narrative captivante.
La multiplicité des points de vue, bien que déconcertante, enrichit le récit. Chaque chapitre offre un aperçu différent de la réalité, permettant de plonger dans les pensées intimes des personnages en quête de rédemption, d'amour ou tout simplement de compréhension. Une fois familiarisée avec ce dédale de voix, qui ne fut pas simple au début, j'ai apprécié ces récits entrelacés qui apportent une cadence effrénée à l'histoire.
Les thèmes du dépaysement, de la confrontation avec soi-même et des relations humaines s’entrelacent pour créer un tableau des drames intérieurs qui chaque été se forgent au bord des rivages. Gilles Paris réussit à marier la force brute de la nature avec l’indéfectible nature humaine, engendrant un récit touchant.
Giulia n’a jamais connu sa mère, morte le jour de sa naissance. Son père (Guillaume de la Salle) est un français qui a quitté son pays pour s’installer en Italie lorsque sa fille avait deux ans. En compagnie de Pipa (qui s’est occupée d’elle, après avoir vécu une tragédie sur l’ile de Stromboli, durant le tsunami de 2002) et de Matheo (le meilleur ami de son père, compagnon d’armes en Afghanistan …) Guillaume et Giulia tiennent un hôtel (le Strongyle) où ils côtoient de nombreux vacanciers, habitués de l’endroit. Secrètement, Giulia a le béguin pour un photographe allemand, d’une cinquantaine d’années, fidèle résident depuis fort longtemps … Ce dernier a bien connu le mystérieux Émilio, dont l’adolescente a tant entendu parler …
Un court – et non moins beau – roman choral (aux nombreux protagonistes) divisé en trois parties. Il y a Lior (océanographe, détenteur d’un secret de famille), Sveda (une infirmière turque) et le bel Anton (son coureur de jupons de mari et accessoirement chirurgien …) Il y a Ethel et son frère Sebastian (brisés par leur mère toxique …) Il y a Elena di Marzo (une comtesse en fauteuil roulant) et le petit Tom qui ne supporte plus beaucoup sa fratrie … Il y a enfin Abigale (l’américaine qui ne déplairait pas à Guillaume de la Salle …) sans oublier Gaetano (l’étudiant en architecture, venu de Milan …)
Étrangement, le style de ce récit (lourd de non-dits) m’a fait penser aux livres de la (très) chère Françoise Sagan : allez savoir pourquoi ?! … Je ne suis jamais déçue par les récits de Gilles Paris, même quand il ne s’agit pas forcément d’un gros coup de coeur. Celui-ci ne fait donc pas exception à la règle et j’ai passé un très bon moment à découvrir les confidences plutôt intimes des uns et des autres …
Cet été-là, ils sont une quinzaine à avoir posé leurs valises – et emmené leurs problèmes personnels – à l’hôtel Strongyle de Stromboli, l’île Eolienne située au nord de la Sicile et bien connue pour son volcan en éruption quasi continue. Ils sont venus y chercher le calme de ses petites plages tranquilles, à l’écart des grandes stations balnéaires, avec, en point d’orgue à leur séjour, la randonnée jusqu’au sommet du volcan. Très encadrée, cette excursion un temps interdite pour des raisons de sécurité s’effectue avec un guide, souvent de nuit pour voir les éruptions. Malgré les précautions, le risque zéro n’existe pas, les plus fortes explosions restant imprévisibles. Alors, pour les touristes comme pour les habitants de l’île, entre le feu du volcan et celui qui couve dans les coeurs, cet été-là marquera un avant et un après…
D’emblée l’on pense au Paris-Briançon de Philippe Besson. Ici, pas de train emportant divers destins vers une tragédie collective, mais un hôtel rassemblant des vacanciers, débarqués d’horizons différents pour un séjour qu’ils ignorent assez dangereux pour faire exploser leurs vies déjà passablement ébranlées. Entre plusieurs couples en crise, une fratrie unie par une enfance douloureuse, quelques esprits poursuivis par un passé sombre et d’autres ne se remettant pas de leurs deuils, des plus jeunes qui n’ont pas dix ans aux plus âgés qui ont déjà tout perdu et des touristes de passage à la petite communauté de locaux gravitant autour de l’hôtel et des activités touristiques, c’est toute une humanité cabossée par des histoires personnelles dont personne n’aurait idée si elles ne nous étaient dévoilées au rythme d’une narration chorale, qui se dessine peu à peu sur le fond spectaculaire de cendres noires et de mer céruléenne de cette île aux humeurs imprévisibles.
Lorsque le Stromboli éructe plus fort que d’habitude, lâchant ses bombes volcaniques sur les lilliputiens humains accrochés à ses pentes abruptes, volent en même temps en éclats les carapaces de chacun des protagonistes, mettant au jour les braises et les cendres de ces vies à différents stades de combustion. L’attention d’abord éparpillée, puis teintée d’une pointe de scepticisme, face à l’accumulation de tant de destins si improbablement singuliers, surpris par ailleurs par l’incongruité de fautes étonnamment échappées à la correction, l’on se laisse finalement emporter par cette histoire métaphorique qui se plaît à explorer la face cachée des êtres en autant de mises en abyme, béances pourtant insignifiantes face aux terribles et grandioses puissances de la nature. Alors, peut-être, rappelés à la conscience de la fragilité et de l’éphémérité de la vie, certains personnages sauront-ils balayer les scories de leur existence pour tenter d’en reprendre le contrôle...
Je découvre Gilles Paris à travers « Le bal des cendres » et c’est une révélation ; je vais m’empresser de lire « Autobiographie d’une courgette »…
Chaque chapitre de ce roman est une partie de l’histoire, racontée par un des personnages.
C’est l’été sur l’une des îles éoliennes, Stromboli (protagoniste principal de ce récit), à l’hôtel Strongyle, vont se croiser Guillaume, Giulia, Mathéo, Tom, Sevda, Ethel,Abigale et bien d’autres.
Je vous laisse découvrir ce qui arrive à chacun d’entre eux…
Guillaume de la Salle est le directeur d’un hôtel au pied du volcan Stromboli, sur l’île éolienne homonyme à quelques encablures de la Sicile.
Dans cet hôtel évoluent Mathéo, son ami de toujours, ancien militaire comme lui, confident, chaperon, protecteur ;
Giulia, sa femme disparue à la naissance de Giulia sa fille désormais adolescente un peu rebelle qui voudrait en savoir plus sur cette mère qu’elle n’a pas connue ;
Thomas, qui pleure Emilio son amour disparu en mer, et Lior, sa nouvelle conquête ;
Anton le séducteur médecin turc et Sevda, l’épouse trompée mais toujours amoureuse et résignée ;
L’américaine Abigale et son amant Eytan, qui chaque jour fidèlement téléphone à l’épouse restée au foyer ;
Sebastian et Ethel, un frère et une sœur qui se sont perdus de vue pendant des années et se sont enfin retrouvés ;
Cécile, la mère de Tom, Louise et Corentin, et Gris le grand frère disparu que ne voient que ceux qui savent ;
Elena, la comtesse italienne et sa discrète infirmière dame de compagnie, qui l’accompagne partout depuis l’accident qui l’a contrainte à vivre dans un fauteuil roulant et le décès de son époux ;
et tant d’autres qui se retrouvent à l’hôtel Strongyle pour quelques jours de vacances, d’amour, de rencontres, de bonheur, de repos.
Ces hommes et ces femmes nous racontent tour à tour une partie de leur histoire. En chapitres courts et rythmés, parfois déroutants, surtout au début quand la multiplicité des personnages m’a parfois légèrement perdue. Mais je me suis très vite familiarisée avec chacune de ces tranches de vies venues s’échouer dans le lobby de l’hôtel, sur la plage, dans les ruelles du village, sur les pentes abruptes et parfois dangereuses du volcan.
Au fil des pages, rencontres, situations, se dessinent un passé, des secrets, des espoirs et des attentes, des déceptions plus ou moins acceptées, des interactions entre ces protagonistes que pourtant rien ne semblait rapprocher au départ.
Un roman polyphonique où les relations se nouent, les masques tombent, les secrets se dévoilent, sur cette île au paysage à la fois idyllique et sec.
chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2022/08/11/le-bal-des-cendres-gilles-paris/
Ma chronique : Une île italienne. Une terre du diable, anthracite, fascinante de beauté face au Stomboli, toujours éveillé.
Un hôtel élégant. Des familles, des couples en vacances. Des patrons au passé trouble. Un adolescente qui déborde d'émotions. Une vingtaine de personnes qui ne se connaissent pas encore vont se découvrir et nous révéler leurs failles. Parce qu'un jour le volcan crache sa colère lors d'une excursion, le destin de certains sera profondément égratigné.
A partir de cette soirée fatale le roman prend de l'ampleur, les secrets refont surface. Avec finesse, l' auteur nous surprend par des rebondissements inattendus. Des drames surviennent, quelques vengeances aussi. Même les personnages rudes en proie à leurs démons, et au passé tumultueux tels que Guillaume, Matheo ou Anton parviennent à nous émouvoir grâce à la plume de Gilles Paris. Une charmante vieille comtesse et son infirmière préparent un plan de vengeance bien rodé. J' ai eu une préférence pour la fragilité de Lior, Thomas ou Sébastien. Sevda est trop forte, trop rude. Abigale est une croqueuse d' hommes qui irradie de sa belle humeur. Vous le comprenez, c' est toute une galerie de sensibilité que dessine l'auteur. Certaines de ces existences ont été assises sur des mensonges et les révélations des derniers chapitres sont déroutantes. Le talent de l'auteur fait que le lecteur n'imagine pas un tel dénouement.
Gille Paris se lance ici dans une galerie de portraits aussi éclectique que lumineuse où le clair obscur des personnages n'est jamais très loin. Pour se faire, il fallait trouver un décor, un cadre et quelle bonne idée d'installer ici ses lecteurs dans une des îles éoliennes volcanique parfaitement rendue dans ses descriptifs et ses colères mais peu connue. Depuis Agatha Christie, on sait que les îles sont souvent le cadre de drames, de révélations sur ses visiteurs et bien sûr d'un certain exotisme...
On n'échappera pas ici à cette règle, l'auteur installe un cadre plutôt calme et placide, déserté durant une majeur partie de l'année autour d'une communauté restreinte mais souvent marquée par un certain nombre de mystères, de violence parfois et qui aux temps estivaux se charge d'une communauté de touristes plus large, aux parcours de vie divers, troubles parfois, souvent opposés.
Le lecteur voit ainsi entrer en scène une large galerie de personnages plus ou moins attachante mais souvent trouble, qui le temps de l'été arrivant, se retrouve au cœur d'un hôtel d'un certain cachet, souvent le lieu de rendez-vous d'une clientèle d'habituées et d'habitués. C'est ici que les talents de portraitiste, de connaisseur des turpitudes de l'auteur s'imposent. Le décor s'installe avec au cœur du mécanisme et de l'intrigue ; Guillaume, un homme au passé torturé, relativement brisé et de sa fille adolescente, Giulia, à la fois indépendante et farouche, en recherche de son origine maternelle. Tout autour de ce noyau, se débattent et évolue une grande variété de personnages ; entre couples illégitimes, êtres au confort matériel d'origine trouble, plongeur de grands fonds, guide touristique, femme aux moeurs très libres, une invalide et son infirmière, couple hétéro, homosexuel et tant d'autres. Une particularité pour chacune et chacun ; un secret enfoui, des turpitudes, une attitude à-priori indolente et désinvolte et cela se découvre et explose au moment de l'éruption du volcan Stromboli durant une randonnée qui ne sera pas sans répercussion funeste sur ces destins. J'avoue que c'est au moment où les choses s'accélèrent, que les cartes sont totalement rebattues et que la véritable nature et histoire de chacunes et chacuns est révélée que je me suis retrouvé happé et avide de connaître l'issue de ce récit.
Un talent de narrateur, fin connaisseur des travers comme des failles de l'âme humaine, c'est la clé de la fébrilité avec laquelle vous dévorez ce livre. Merci de ce souffle.
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