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Convoquée en 1934 par la police viennoise et priée de décliner son identité, une socialiste de cinquante ans encore très belle lance : « Je suis la petite-fille de l'empereur François-Joseph et la fille du prince héritier Rodolphe. Cela vous suffit-il ? » Si les Habsbourg comptent bon nombre de personnages romanesques, les Français ignorent presque tout de l'archiduchesse Élisabeth-Marie (1883-1963), dite « Erzsi ». Elle est pourtant l'enfant unique du célèbre suicidé de Mayerling et a hérité de son esprit rebelle. Orpheline de père à l'âge de cinq ans, elle devient la petite-fille préférée de François-Joseph qui lui passe tous ses caprices, tandis que sa mère, Stéphanie de Belgique, va se remarier et irrémédiablement s'éloigner d'elle au fil des ans.
En 1902, son grand-père lui laisse épouser sur un coup de tête le prince Otto Windisch-Graetz, de dix ans son aîné, mais elle doit pour cela renoncer à tout droit au trône. Très vite, l'idylle tourne au cauchemar malgré la naissance de quatre enfants. Tant que l'empereur est en vie, les époux s'efforcent de sauver la face, mais en 1919 s'engage une procédure de « séparation de table et de lit » (le divorce n'existe pas encore) : elle n'aboutira qu'en 1924 après une guerre sans pitié. À cette époque, Erzsi a déjà rencontré le grand homme de sa vie, Leopold Petznek, figure importante du parti social-démocrate autrichien. Elle-même est devenue socialiste et on la surnomme bientôt l' « archiduchesse rouge ». Ses relations et son argent lui permettent de venir en aide aux camarades traqués dans l'Autriche des années trente, sous le régime du chancelier Dollfuss puis sous la botte nazie. En 1944, Petznek lui-même est déporté à Dachau, mais il survit et finit par épouser sa compagne en 1948 au bout d'une trentaine d'années de vie commune.
L'après-guerre n'a rien de radieux pour le couple qui se voit attribuer à Vienne une petite maison bombardée : leur belle propriété de Hüttelsdorf, elle, a été occupée par les Russes avant d'être réquisitionnée par les autorités militaires françaises, qui vont la garder jusqu'en 1955 ! L'année suivante, Élisabeth-Marie se retrouve veuve. Inconsolable, avide de solitude et presque impotente, elle passe ses dernières années dans sa villa retrouvée, entourée de quelques domestiques et de ses bergers allermands. Elle décède le 16 mars 1963 après avoir obtenu de son vétérinaire qu'il euthanasie ses trois chiens préférés aussitôt après sa mort.
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