"L'allergologue, démoralisée, l'expédia en cure thermale pour souffler un peu. Clémence s'ennuya beaucoup. But de l'eau. Barbota. Se roula dans la boue dans une joyeuse régression collective. Se fit doucher, ausculter, masser, racler, palper, l'esprit vide, le cerveau liquide et le corps amolli. Elle téléphonait à Benjamin le soir : dès le deuxième appel elle réalisa qu'elle ne savait plus si on était mardi, vendredi ou dimanche. Au cinquième matin, vautrée dans un jacuzzi entre une candidose généralisée et un psoriasis facial dévorant, elle sut qu'elle ne tiendrait pas vingt-quatre heures de plus. " Trois mots d'espéranto, l'Atlantide, une odeur tenace, une soudaine envie de mordre... Nos petites obsessions et leurs effets, drôles ou graves, sur nos vies ordinaires : voilà le fil de ces douze nouvelles.
Quelques pages suffisent à Christine Avel pour croquer de façon savoureuse un personnage en proie à l'envie d'un moment ou à l'obsession d'une vie .
Parfois, un narrateur observe avec une certaine distance son personnage et raconte à la 3e personne, non sans humour, les ravages de ce qui le hante . Souvent, c'est dans un récit à la première personne que le personnage lui-même (enfant ou adulte) traduit ce qui l'obsède .
Un regard tantôt externe, tantôt interne sur ce qui fait l'unicité et l'intérêt d'un personnage .
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