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« - Je vais te dire pourquoi j'ai tenu à te parler.
À ces mots, pour une raison mystérieuse, mon coeur se met à battre dans ma poitrine.
- C'est au sujet du chien.
- Du chien ?
- Oui, je voulais savoir si tu serais d'accord pour le prendre. » Quand l'Épouse Numéro Trois de son meilleur ami récemment décédé lui fait cette demande, la narratrice a toutes les raisons de refuser. Elle préfère les chats, son appartement new-yorkais est minuscule et surtout, son bail le lui interdit. Pourtant, elle accepte. La cohabitation avec Apollon, grand danois vieillissant de la taille d'un poney, et cette écrivaine, professeure à l'université, s'annonce riche en surprises.
Magnifique exploration de l'amitié, du deuil, de la littérature et du lien qui nous unit aux animaux, L'Ami est un texte unique en son genre.
Comme un ovni sur la planète livre. Difficile à démarrer, il faut cependant s'accrocher pour que ce livre nous mérite...
Pour des raisons personnels je ne pourrais jamais avoir de chien chez moi, mais celui là, cet ami (ou peut être est-ce l'autre l'ancien amant même si finalement on ne sait pas qu'elles ont été leurs relations), donc le chien, l'ami de l'ami. et bien prend une place incroyable belle.
Bref une écriture particulière qui ne donne pas tous les codes
Voilà un roman choisi un peu par hasard sur les rayonnages de ma médiathèque et un auteur jamais lu. Je ne regrette pas mon choix. Le hasard, parfois…
La narratrice enseigne la littérature dans une université de New-York, elle est écrivaine. Son meilleur ami, écrivain mais aussi son ancien professeur de littérature, meurt brutalement. Très déprimée par cette disparition soudaine, elle va continuer à s’adresser à lui, lui racontant son quotidien et revenant sur leurs souvenirs communs. La troisième épouse de l’écrivain, embarrassée par le chien du défunt, le lui confie. Et voilà notre professeure chargée d’un danois immense et vieillissant. Les difficultés commencent car le bail de son appartement lui interdit d’avoir un chien. Apollon, tel est son nom, est, de plus, dépressif depuis la mort de son maitre. Il est perturbé par les changements dans sa vie et de plus en plus indifférent. Les deux personnages, chien et narratrice, vont s’épauler l’un l’autre pour surmonter leur deuil et leur tristesse.
Ce roman est aussi un prétexte à nous raconter des histoires d’animaux domestiques et des rapports avec leur maitre comme celle, étonnante, de la chienne Tulip et de J.R. Ackerley, écrivain britannique.
Il y a parfois des anecdotes assez drôles qui m’ont rappelé l’humour de John Fante dans « Mon chien stupide ». Cela reste tout de même un roman sur l’attachement et le deuil.
La narratrice nous parle aussi de ses rapports avec ses étudiants, il est question d’écriture et de littérature. Les anecdotes concernant les étudiants sont parfois drôles, un brin mordantes, mais, dès qu’on aborde les sujets littéraires et le monde des écrivains new-yorkais, cela peut devenir très érudit et ce n’est pas ce que j’ai préféré dans le roman.
J’ai beaucoup aimé le personnage de la narratrice, ses rapports avec Apollon, et cette douce mélancolie qui plane sur le roman. L’autrice a beaucoup de tendresse pour ses personnages.
L’histoire est plus profonde que ne le laisse envisager le thème et l’écriture est subtile et sobre.
Voilà un livre qui traînait dans ma PAL depuis 2 ans et que j'avais acheté suite à l'avis enthousiaste de la bloggeuse @cathulu.
Je ne sais pas pour vous, mais il y a certaines personnes dont je suis les conseils littéraires les yeux fermés et @cathulu en fait partie, alors lorsqu'elle juge qu'un livre a sa place sur l'étagère des indispensables... je cours l'acheter !
Et moi ? Qu'est-ce que j'ai pensé de ce livre ?
Je l'ai adoré (c'est même un coup de coeur et j'ai eu raison de faire confiance à @cathulu) mais c'est un livre qui peut dérouter, voir rebuter, les personnes qui aiment lire des histoires plutôt traditionnelles.
Sur la page de titre, L'ami est qualifié de roman mais ce n'est pas un roman dans le sens classique du terme. On ne sait jamais si c'est de "la fiction comme autobiographie" ou de "l'autobiographie comme fiction" (P 240). Sigrid Nunez fait un pied de nez aux convenances et s'octroie la liberté de faire ce qu'elle veut en sautant du coq à l'âne entre les sujets qu'elle traite et la forme :
"Pendant les questions du public, quelqu'un lui demande pourquoi son livre, dont la forme est largement non conventionnelle, porte le nom de roman, sa réponse : C'est un roman parce que je dis que c'est un roman." (P 145)
L'ami traite du travail de l'écrivain, du rapport entre l'auteur et son lectorat, du changement des mentalités sur ce que l'on peut lire ou écrire, de la relation entre les étudiants et leur "mentor", du deuil, de l'amitié, de nos liens aux animaux de compagnie, ...
C'est un livre qui m'a "parlé" et où je me suis reconnue dans la relation avec mon chien. Mais pas seulement ! J'adore quand un auteur considère que je suis intelligente et qu'il peut prendre la liberté de ne pas tout simplifier.
Donc, pour reprendre l'expression de @cathulu : Et zou sur l’étagère des indispensables !
L'ami de Sigrid Nunez
Traduit par Mathilde Bach
GF : Éditions Stock
Poche : Le Livre de Poche
En lien, l'avis de @cathulu
http://www.cathulu.com/tag/sigrid+nunez
Au décès par suicide de son ami et mentor, la narratrice, écrivain et professeur de littérature dans une université américaine, hérite d’Apollon, encombrant Danois de la taille d’un poney.
L’histoire du chien n’est qu’un prétexte à une réflexion autofictive sur le deuil et le suicide, sur l’amitié, sur la littérature et le métier d’écrivain. Véritable animal thérapeutique, Apollon sera celui qui favorisera l’introspection de l’auteur et lui permettra de surmonter sa douleur.
Le récit est érudit, riche en références littéraires sur l’acte d’écriture et le suicide chez les écrivains, que tout concourt dans ce livre à présenter comme les prêtres maudits d’un sacerdoce solitaire et épuisant, la plupart du temps sans contrepartie probante. D’où le désarroi de Sigrid Nunez, face à ce que la littérature devient de nos jours, et aux motivations, plus mercantiles et narcissiques qu’intellectuelles, de ses étudiants.
Mélancolique au possible, assez longtemps obscur jusqu’à ce que la nature du propos finisse par devenir plus limpide, ce long monologue a bien failli me perdre avant le quart. Heureusement, les sourires déclenchés par Apollon et la profondeur de l’écriture m’ont aidée à persévérer tout au long d’une lecture achevée la gorge serrée et les larmes aux yeux.
Ce cheminement sans aucun doute salvateur pour l’auteur s’est avéré pour moi une lecture sombre et déprimante, que j’ai achevée avec soulagement malgré son érudition et ses grandes qualités intellectuelles.
« L’ami » est un roman qui a plusieurs thèmes: la perte d’un ami, l’amitié, l’écriture, la relation des humains avec les chiens, l’amour. J’ai beaucoup aimé la relation qui s’établit progressivement entre la narratrice et ce grand chien Apollon, ce chien qui la relie à son ami décédé, à cet ami qui a décidé de partir… Avec l’arrivée de ce chien dans sa vie, la narratrice, écrivain et professeur, va se souvenir de son ami, de ce qu’ils ont vécu, de la vie de cet ami, de leur relation. Elle se souvient comme une quête, comme pour essayer de comprendre son geste. Un fort lien va se créer entre les deux, tout comme Apollon avait un lien avec son ancien maître. Dans « L »ami », l’auteure parle des liens puissants qui peuvent unir un homme avec son animal, un homme avec un chien en particulier, une amitié sincère et fidèle, une amitié sans faux semblant. La narratrice va découvrir tout cela car elle va devoir prendre soin d’Apollo, elle va devoir le consoler de la perte de son maître, elle va devoir trouver une solution pour le garder dans son immeuble. Apollon devient très important pour elle et cela la surprend beaucoup!!
À travers Apollon, l’auteure veut mettre en avant l’amitié, celle qui lie profondément deux personnes, celle qui lie un humain et un animal. J’ai aimé participer à la naissance de cette amitié avec Apollon, j’y ai retrouvé beaucoup de similitude avec moi et Phoebe. Dans « L’ami », Sigrid Nunez évoque également tout ce qui entoure l’écrivain, son écriture, ses relations avec l’éditeur, avec les autres écrivains; et également la vie dans les universités entre étudiants et professeurs. Elle nous dévoile une autre facette et j’avoue qu’à certains moments du récit, l’auteure m’a un peu perdue, j’y ai trouvé des longueurs et même des paragraphes dont je n’ai pas compris pourquoi ils se trouvaient à certains moments du récit. Cependant, je retiens, tout de même, que du bien surtout avec Apollon. Et je dis bravo à l’auteure pour le retournement de situation qui m’a absolument surprise dans le bon sens du terme! Ce roman est un joli roman sur l’amitié, sur la perte d’un ami cher, sur la création littéraire, sur le pouvoir des animaux sur l’homme en général. Et une mention spéciale pour la traduction!!
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