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Un très beau titre, extrait de la chanson Restless Farewell (1964) de Bob Dylan, morceau fétiche des personnages de ce texte et une belle couverture m'ont incité à découvrir ce texte. Naïvement, je me suis dit qu'il allait s'agir d'une texte léger, l'histoire de jeunes filles, dans les années 60 aux Etats Unis.
Ce roman-récit est le portrait de femmes dans les années 60 à New York. Il y a Georgette-George, la narratrice, Ann Drayton, sa co locataire dans sa chambre d'université, sa sœur, Solange, un peu border line.
L'auteure nous décrit très bien les années 60 dans NYC, dans les universités, dans le monde de l'édition.
A travers le portrait de ces trois femmes, elle va aborder de nombreux sujets, les droits civiques, la libération sexuelle, la place des femmes dans la société, le militantisme radicale, le mouvement hippie, le "sex, drug and rock'n roll", les maladies mentales.
J'ai beaucoup apprécié suivre les itinéraires de ces personnages et ai été touché par les choix ou non choix de ces héroïnes. Des pages sur le militantisme universitaire, sur Woodstock, Les Rolling Stones et leurs fans.. la guerre du Vietnam, la ségrégation raciale.
A travers les "petites histoires" de ces filles, l'auteure nous parle de la société américaine de cette époque. Il y a des événements politiques, sociaux. Et il y a aussi une sacrée bande son, avec les concerts de Woodstock, l'excessive passion de la sensible Solange pour Mick Jagger.
Et le texte devient un roman policier, avec le procès d 'Ann.
Un texte que j'ai lu avec un réel plaisir et je vais continuer ma découverte de cette auteure.
#Etnosyeuxdoiventaccueillirlaurore #NetGalleyFrance
1968. Georgette et Ann entrent à l’université. La première vient d’une petite ville miteuse de l’Etat de New York et est soulagée d’enfin échapper à son milieu étriqué, fait de précarité et de violence. La seconde vient de l’autre extrémité du spectre sociologique, issue d’une famille riche et bourgeoise du Connecticut. Georgette et Ann n’étaient donc a priori pas faites pour se rencontrer et encore moins devenir amies. Mais Ann, qui depuis des années rejette en bloc son milieu « sudiste et esclavagiste », son luxe et ses privilèges, a demandé à partager une chambre avec une étudiante issue d’un milieu modeste.
Au début, Georgette n’a que faire de la sollicitude et de la bonté de sa colocataire, qu’elle prend pour de la condescendance, et dont elle a du mal à croire qu’elle est sincère et désintéressée. Consternée par le romantisme de la vision d’Ann sur les classes défavorisées et discriminées, elle finira cependant par se laisser apprivoiser peu à peu, jusqu’à ce que les deux deviennent des amies inséparables.
Cette amitié ne fera pourtant pas long feu. Après une violente dispute, leurs chemins se séparent, jusqu’en 1976, où Ann est arrêtée, puis condamnée, pour le meurtre d’un policier. Georgette cherche alors à renouer le contact, à tendre la main à celle qui l’a marquée bien plus qu’elle ne l’avait imaginé.
Au travers de la relation d’amitié chaotique entre Georgette et Ann, c’est l’histoire récente des USA qui nous est racontée : du vent de liberté apporté par les années 60 au puritanisme des années 90 en passant par Woodstock, les hippies, les mouvements pour les droits civiques, les Black Panthers et le Weatherman, l’apparition du sida. Georgette, narratrice, nous montre le contraste entre une époque de libertés et d’expériences en tous genres (sexe, drogues), de luttes et de convictions, et celle qui, à peine deux ou trois décennies plus tard, apparaît tout aussi précaire mais beaucoup plus dure, étriquée, dangereuse. Avec cette question paradoxale : pourquoi, comment est-on passé de l’une à l’autre ? Pourquoi, comment, les jeunes hippies d’hier ont-ils fermé ces horizons pour leurs enfants ?
Portrait d’une époque, le roman est aussi le portrait fascinant d’Ann, radicale, fanatique, entière, sans compromis, poussant ses convictions à l’extrême, fidèle à ses idéaux quitte à briser quelques vies (dont celles de ses proches) et quitte à paraître égoïste et illégitime dans ses combats.
Portrait également de Georgette, évidemment, puisqu’elle est narratrice, mais un portrait presque en creux, tant elle apparaît conventionnelle, ordinaire, effacée face à la personnalité si forte d’Ann.
La chronologie du roman est éclatée, avec de nombreux flashbacks, mais l’auteure en maîtrise brillamment la construction de bout en bout. Le roman est dense, foisonnant de références que je n’avais pas toujours, mais cela ne nuit pas au plaisir de lecture. Parce que c’est aussi un roman intelligent, nostalgique, émouvant et captivant, qui donne à réfléchir sur la légitimité de l’appropriation culturelle et sociale (telle celle d’Ann qui s’engage dans des luttes qui ne sont pas celles de son riche milieu WASP), et sur les conséquences concrètes d’un idéalisme lorsqu’il est porté jusqu’au bout.
En partenariat avec Le Livre de Poche via NetGalley.
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Amie avec une femme atteinte d’un cancer en phase terminale, la narratrice de ce récit doit faire face à une demande essentielle de la part de cette amie. Celle-ci a en effet décidé de mettre fin à ses jours et souhaite que la narratrice l’accompagne en vacances. C’est durant ce séjour qu’elle prendra un médicament, choisissant ainsi librement l’heure de sa mort. Comment répondre à cette demande ? L’amitié qui lie les deux femmes est-elle d’une force suffisante pour passer ce cap ensemble ?
Ce roman plein de sensibilité et émotionnellement chargé a de forts accents d’essai. L’auteure y consacre de nombreuses pages à des pensées profondes sur la vie, l’amitié, les relations humaines, l’écologie… mais aussi à notre rapport à la culture, à l’éducation. Cela donne quelque chose de riche mais jamais sentencieux, un récit dans lequel chacun trouvera une résonnance par rapport à sa propre vie.
Le cœur du récit est évidemment la requête faite par son amie à la narratrice, la manière dont leur relation évolue à partir de ce moment et les interrogations que cela soulève. Mais autour de ce point central s’agglomère une multitude de sujets que l’auteure explore avec une grande acuité.
Pas de sensiblerie dans ce récit malgré le sujet qui aurait pu être périlleux à traiter. Au contraire. Sigrud Nunez réussi à glisser de l’humour à travers certaines situations ou souvenirs que la narratrice fait revivre. Le roman amène ainsi doucement le lecteur à des considérations plus personnelles sur sa propre humanité et les expériences - amoureuses, amicales, familiales - qu’il a pu lui-même traverser.
L’écriture est fine, élégante, emprunte de douceur. En résonnance totale avec le titre du roman que l’auteure tire de cette sublime phrase de la philosophe Simone Weil et qui figure en épigraphe du récit : « La plénitude de l’amour du prochain, c’est simplement d’être capable de lui demander : « Quel est donc ton tourment ? » »
Un récit brillant et d’une intelligence folle qui ouvre à de nombreuses réflexions et laisse une impression durable dans l’esprit du lecteur.
Comme un ovni sur la planète livre. Difficile à démarrer, il faut cependant s'accrocher pour que ce livre nous mérite...
Pour des raisons personnels je ne pourrais jamais avoir de chien chez moi, mais celui là, cet ami (ou peut être est-ce l'autre l'ancien amant même si finalement on ne sait pas qu'elles ont été leurs relations), donc le chien, l'ami de l'ami. et bien prend une place incroyable belle.
Bref une écriture particulière qui ne donne pas tous les codes
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