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Jay Dark a-t-il vraiment existé ? Deux hommes, un romancier et un avocat, se retrouvent dans des lieux insolites de la capitale romaine. Maître Flint prétend raconter la véritable histoire de Jay Dark, agent de la CIA chargé de répandre les nouvelles drogues des années 70 dans les mouvements de contestation étudiants.
On suit alors le parcours d'un jeune enfant des rues, cambrioleur à Manhattan, puis cobaye dans la célèbre clinique de Bellevue Hospital où fut lancé le Programme, qui expérimenta sur des patients plus ou moins volontaires les effets du LSD et de bien d'autres drogues. On le retrouve au coeur de l'essor de la contre-culture, de Berkeley à Londres en passant par San Francisco et New York, des readings de Burroughs et Alexander Trocchi aux folies de Warhol et Timothy Leary, des errances en bus bariolé à l'essor des Black Panthers.
Mêlant sans cesse la réalité historique et la trame romanesque où se heurtent, s'allient, se tuent parfois, un sénateur réactionnaire, un savant fou ancien nazi, et aussi militants sincères, riches héritières, poètes et allumés divers, le roman pose la question : les mouvements de jeunesse et de la contre-culture des années 70 ont-ils été manipulés par les services secrets ? Et dans quel but ?
Avec son puissant talent de conteur, De Cataldo nous fait revivre l'épopée d'une époque où tout a changé, pour que rien ne change.
J'ai réservé ce roman à la médiathèque sur la base du nom de l'auteur, Giancarlo de Cataldo, dont je me régale régulièrement des descriptions de la Rome contemporaine, des années 70-80 avec 'Romanzo Criminale', 'Je suis le libanais' et 'La saison des massacres' jusqu'à leurs enfants dont on suit les frasques dans 'Suburra' et 'Rome brûle'.
Mais, surprise, ce n'est pas Rome qui est le personnage principal de L'agent du chaos, ni même une autre ville italienne, mais c'est Jay Dark, un nex-yorkais pur sucre, qui passe à peine par Rome !
Jay Dark, jeune malfrat new-yorkais est repéré par une branche de la CIA alors qu'il purge une peine de prison pour cambriolage.
C'est un don particulier qui les a alertés : celui des langues que Jay apprend sans effort et qui lui permet de se faire passer pour membre de toutes les communautés carcérales en brodant un peu sur son passé.
Et Jay Dark a un autre don: il est totalement hermétique à toutes les drogues qui ne lui font aucun effet ...
Et voilà comment il sera utilisé pour infiltrer et développer la consommation de LSD dans toutes cees communautés remuantes des années 60 : les étudiants de l'Ivy League pour commencer puis Berkeley, le Swinging London, les communautés de hippies californiens et la campagne new-yorkaise.
Une plongée dans les années 60 où on revoit en accéléré la vie des grands gourous (de Tim Leary à Chrles Manson ...)
Un roman qui m'a désorientée, car je n'y ai pas trouvé ce que je cherchais ; mais un roman original, par la joute verbale en errance romaine entre Flint, l'avocat de Jay Dark et le narrateur, un écrivain qui n'aurait pas cerné toutes les facettes de Jay Dark dont il avait fait le héros d'un de ses romans précédents, Blue Moon.
Un roman où je me suis laissée emporter dans cette plongée au cœur des 60's
Mais j'attends, avec impatience, le prochain roman romain de Giancarlo de Cataldo
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