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Les clichés médiatiques ont parfois du vrai : Saint-Malo et Dunkerque ont bien été les deux grandes cités corsaires du royaume au XVIIIè siècle. Mais la guerre de course ne s`'est pas limitée à ces deux grands ports. Plusieurs ports de moindre notoriété y ont participé avec plus ou moins de bonheur.
C'est un des grands mérites de Jean-François Jacq d'avoir cherché à étudier l'un de ces ports secondaires et analyser la course dans toute sa complexité: les armateurs mais également leurs actionnaires, les équipages, leurs origines, leur formation et bien évidemment les capitaines. Mais la course étant une activité du temps de guerre, il y a donc un avant et un après. Que faisaient les acteurs avant la guerre et que sont-ils devenus ? Le recours à la micro-histoire et à la généalogie est indispensable pour tenter d'appréhender ces questions. C'est également là l'un des intérêts de l'ouvrage car les archives sont multiples et dispersées : archives familiales, archives des Chambre de commerce, archives judiciaires, archives de l'Amirauté, archives de la Marine à Cherbourg et à Brest, Archives nationales et Service Historique de la défense à Vincennes Il fallait évidemment rechercher l'origine de la tradition corsaire du Goëlo. Après avoir rappelé la tradition corsaire de Saint-Malo et celle de Morlaix, Jean François Jacq s'attache à raison à rechercher l'influence possible des deux ports sur la naissance de la tradition corsaire à Paimpol. Il montre combien les premiers débuts furent modestes et les résultats peu brillants. Le rôle de Bréhat apparait décisif notamment au niveau des capitaines comme des armateurs, souvent eux-mêmes anciens capitaines. Un corsaire doit parfaitement connaître la région où il navigue aussi bien pour se cacher que pour s'échapper et ceci est particulièrement vrai des corsaires de faible tonnage. Les capitaines qui naviguent en paix au cabotage sont particulièrement formés à ce type de navigation. Bréhat, île de capitaines au cabotage depuis le moyen âge fournit logiquement des capitaines corsaires. La pêche côtière fournit également d'excellents capitaines mais également la pêche à la morue à Terre-Neuve.
Il s'agit cependant dune activité très aléatoire même si limage du corsaire débarquant sur le quai les poches remplies de pièces d'or continue de s'imposer.
Préface de Patrick VILLIERS, professeur des Universités en histoire moderne, Université du Littoral-côte d'Opale (Ulco), directeur du Centre de recherches en histoire atlantique et littorale.
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