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L'âge de l'anesthésie ; la mise sous contrôle des affects

Couverture du livre « L'âge de l'anesthésie ; la mise sous contrôle des affects » de Laurent De Sutter aux éditions Les Liens Qui Liberent
Résumé:

Un cliché répandu veut que nous vivions désormais dans une société malade de trop de sollicitations, de trop d'accélérations, de trop d'excitation. Mais, en réalité, il n'en est rien. Plutôt qu'une société soumise à l'excitation, ce que nous expérimentons chaque jour tient d'une sorte de... Voir plus

Un cliché répandu veut que nous vivions désormais dans une société malade de trop de sollicitations, de trop d'accélérations, de trop d'excitation. Mais, en réalité, il n'en est rien. Plutôt qu'une société soumise à l'excitation, ce que nous expérimentons chaque jour tient d'une sorte de domestication calme et silencieuse, dont l'affect principal est celui de la dépression.

Antidépresseurs, somnifères, cocaïne, pilules : nos vies ressemblent désormais à des pharmacies. Nous ne parvenons plus à agir autrement qu'en nous aidant de substances chimiques - une pilule pour nous réveiller, une autre pour travailler, une troisième pour faire la fête, une quatrième pour en éviter les conséquences et une dernière pour nous endormir. Mais que dit cette addiction de notre présent ? Pourquoi avons-nous décidé de soutenir nos existences avec des produits dont les origines remontent aux sources du capitalisme industriel ? Que signalent-ils de notre abandon aux exigences d'un monde qui réclame de nous à la fois que nous fassions preuve de créativité et d'initiative et que nous marchions droit ? La réponse est peut-être la suivante : derrière la pléthore de substances que nous ingérons, inhalons ou nous injectons, ce qui se dissimule n'est rien d'autre qu'une manière d'éviter le plus angoissant : la possibilité de l'excitation. L'excitation qui n'est pas celle des vies individuelles, mais celle de la contamination de ce que la chimie ne peut annihiler : l'excitation politique. La pharmacie du capitalisme fait de nous des drogués obéissants ? Il est temps de chercher à la comprendre.

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