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La présence en France, puis la disparition mystérieuse, du criminel de guerre nazi Joaquim Peiper alimentèrent la chronique de l'été 1976.
Dans sa maison incendiée à l'écart du village de Traves, près de Vesoul, les gendarmes découvraient, au matin du 14 juillet, les restes d'un homme difficilement identifiable.
Assassinat, suicide ou mise en scène : plusieurs mois durant, enquêteurs et journaux émirent toutes les hypothèses, sans véritable résultat.
Il est de notoriété publique que de nombreux nazis, auteurs d’odieux crimes de guerre comme de crimes contre l’humanité, ont réussi à échapper à la justice dans les années qui ont suivi la seconde guerre mondiale.
Roger Martin dont j'ai beaucoup aimé « Les Mémoires de Butch Cassidy », tente ici de faire la lumière sur la disparition, dans la nuit du 13 au 14 juillet 1976, de l’ex-colonel SS Joachim Peiper, sur la commune de Traves, lieu-dit Ranfort, en Haute-Saône. Les pompiers, gênés par une moto-pompe en panne et une bouche à incendie bloquée par la rouille, ne laissent que ruines et décombres dans lesquelles on ne retrouve qu’un tronc humain de 80 cm, carbonisé. Un voisin, Erwin Ketelhut, Allemand lui aussi, est catégorique : c’est Peiper ! Mais rien n’est certain et c’est là que le travail de Roger Martin commence pour tenter de débrouiller une affaire bien compliquée. Nous suivons alors la carrière de cet homme qui fut aide de camp d’Himmler, chef de bataillon sur le front russe et à qui on reproche l’incendie du village de Boves, en Italie, y faisant assassiner 34 civils. Début 1945, pendant la bataille des Ardennes, il fit fusiller 71 prisonniers de guerre, à Malmédy (Belgique). Condamné à mort en 1946, il fut gracié et sa détention à vie se termina en 1956. Employé chez Volkswagen puis chez Porsche, il fut un dirigeant de la Hiag, une organisation d’anciens SS dans le Bade-Wurtenberg.
C’est en 1974 que Paul Cacheux, Alsacien expulsé par les Allemands, en 1940, reconnut Peiper dans la quincaillerie où il travaillait, à Vesoul. Il informa un journaliste de L’Humanité et son expulsion fut demandée par de nombreuses associations et organisations qui se chargèrent d’alerter l’opinion publique.
Beaucoup d’éléments de cette affaire Peiper restent inexpliqués mais Roger Martin, avec minutie, tente de reconstituer le puzzle en retraçant la vie de ce Berlinois dont le père était capitaine de l’armée impériale. Toutes les pistes sont explorées car dans cette affaire, « tout n’est que doutes et faux-semblants. »
Après en avoir relevé toutes les invraisemblances, Roger Martin livre sa version et, en guise d’épilogue, rappelle le triste souvenir de gens comme Touvier, Papon, Bousquet, etc…, bénéficiant des plus hautes protections politiques et religieuses afin d’échapper à la justice pour les crimes dont ils sont responsables. C’est une histoire de la France qu’il ne faut pas oublier et encore moins passer sous silence. Ce n’est pas un des moindres atouts de ce livre.
Chronique à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
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