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Avocat respectable dans une petite ville alsacienne, Bertrand Barthelme, trouve la mort une nuit dans un accident de voiture. Lorsque l'inspecteur Georges Gorski vient annoncer la triste nouvelle à sa femme, celle-ci lui apparaît peu affectée. Une seule question semble l'intriguer : que faisait son mari sur cette route au milieu de la nuit ? Question banale en apparence, mais qui va vite mener Gorski à s'interroger sur la vie de cet homme et de ce couple de notables apparemment sans histoires.
Après La Disparition d'Adèle Bedeau, on retrouve dans cette nouvelle enquête de l'inspecteur Gorski tout le talent de Graeme Macrae Burnet pour disséquer des vies réputées ordinaires, où la faille n'est jamais loin. Tout le long d'une intrigue passionnante, il nous fait pénétrer dans un théâtre de solitudes peuplé de personnages étouffés par leurs existences, au bord de la rupture. Un nouveau coup de maître.
Une bonne surprise pour moi cette lecture !
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Lorsque la voiture de Bertrand Barthelme, notable de province, s'encastre dans un arbre en quittant l'autoroute A35 et que son occupant y laisse la vie, cela semble être "un simple accident". Mais en parlant avec la charmante et jeune veuve, le commissaire Gorski, en proie à des problèmes conjugaux et avec l'alcool, décèle quelques incohérences et décide de s'intéresser de plus près aux circonstances de cet accident.
Le fils de la victime, quant à lui, va également tenter d'en savoir plus sur ce père dont il n'a jamais été très proche.
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Loin d'une enquête policière en bonne et due forme, nous avons là un roman qui nous plonge dans une ambiance à la Chabrol, plutôt brumeuse et sans rebondissements à tout-va. J'imagine fort bien un hommage à Simenon mais n'ayant lu que Pietr le Letton en 4ème et ayant détesté, je ne suis pas une référence en la matière...
J'ai beaucoup pensé à Ruth Rendell également, notamment au sujet de Raymond, le fils, en proie à des malentendus familiaux et des pulsions qu'il ne s'explique pas réellement. .
La mystification de la préface et de la postface, nous laissant penser à un texte retrouvé et entouré de mystère, a totalement fonctionné sur moi. Elle a d'autant plus fonctionné que l'auteur, écossais, réussit à restituer parfaitement l'atmosphère que l'on imagine régner dans une ville comme Saint-Louis, petite ville de province nichée entre Strasbourg et Mulhouse, dans les années 1970.
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J'applaudis des deux mains et je compte lire bientôt La disparition d'Adèle Bedeau.
J'ai déjà lu pas mal de romans policiers dans lesquels il ne se passait pas grand-chose… Et à vrai dire, j'aime assez le concept ! Je ne suis pas vraiment une adepte de l'hémoglobine, de la violence, des courses-poursuites… J'aime le propre, le net, le pas compliqué en terme d'intrigue (autrement je ne comprends rien) et moins il y a de mouvements, d'agitation, mieux c'est.
Bref, j'aime qu'on assassine et qu'on enquête... sans se salir, sans courir, et en prenant le temps de déguster régulièrement une tasse de café (j'suis pas très thé et encore moins tisane) ou une p'tite pression (même si, pour ma part, j'aime mieux le cidre...)
Eh bien là, j'ai été servie ! Disons-le : il ne se passe absolument RIEN, mais RIEN de RIEN dans le dernier roman de Graeme Macrae Burnet ! Degré zéro de l'intrigue... Franchement, à ce point, je n'aurais pas osé ! Surtout que le roman est publié chez Sonatine, maison d'édition spécialisée dans la littérature policière… Je pense que certains lecteurs vont tomber des nues… Au moins, vous, vous serez prévenus ! J'aime beaucoup d'ailleurs la phrase inaugurale, et augurale par la même occasion puisqu'elle annonce immédiatement le programme : « Il semblait n'y avoir rien de particulier à signaler au sujet de cet accident sur l'A35. ») Ah, ah… C'est exactement ça ! Flaubert qui voulait écrire un livre sur rien peut aller se rhabiller… (Oui, je sais, chez Flaubert, il y a l'écriture…)
Ce roman manque-t-il pour autant d'intérêt ? Eh bien non ! Et c'est peut-être cela le plus extraordinaire ! J'ai lu ce récit avec plaisir, élaborant mille dénouements, douze mille renversements de situation, cent mille rebondissements plus fous les uns que les autres et qui ne se sont jamais présentés… Ce texte est une espèce d'O.V.N.I de la littérature policière qui tient des romans de Simenon (un bandeau rouge nous apprend d'ailleurs que l'auteur est le Simenon du XXIe siècle - ce qui est très juste!) On y retrouve aussi l'atmosphère étouffante et oppressante des films de Chabrol : les petites villes de province où règnent l'ennui, les non-dits et où les commérages vont bon train. Mais vous pouvez aussi ajouter une cuillère à café de Camus et notamment du personnage de Meursault (oui oui de L'Étranger!) et du sentiment d'absurde…
Mélangez le tout et vous voilà à... Saint-Louis en Alsace, à une quarantaine de kilomètres de Mulhouse (où, après cette lecture, vous ne louerez à coup sûr aucun airbnb). À lire sur Internet les commentaires des habitants (actuels), c'est plutôt pas franchement attirant comme coin : froid (dans tous les sens du terme), cher (la Suisse n'est pas loin), un peu coincé, bref… nombreux sont ceux qui rêvent d'en partir… Le roman d'ailleurs nous en parle en ces termes : « Saint-Louis est une commune relativement insignifiante située dans la région des Trois-Frontières, au carrefour de l'Allemagne, de la Suisse et de l'est de la France. Ses vingt mille habitants peuvent se répartir en trois groupes : ceux qui n'aspirent pas spécialement à vivre dans un endroit moins terne ; ceux qui n'ont pas les moyens de partir ; et ceux qui, pour des raisons connues d'eux seuls, s'y plaisent. »
Georges Gorski, inspecteur dans cette ville, est amené à enquêter sur un banal accident de voiture : un certain Bertrand Barthelme, notaire du coin, a trouvé la mort brutalement une nuit tandis qu'il se rendait… Eh oui, c'est bien ça le problème… C'est qu'on ne sait pas où il se rendait ni précisément ce qu'il faisait sur cette route et à cette heure-là. Et c'est sa femme qui va discrètement demander à l'inspecteur d'enquêter, car elle s'interroge… Oui, normalement, tous les mardis soirs, son mari va dîner avec ses collègues… Et il n'avait donc rien à faire sur cette route !
Le problème c'est que Gorski n'a aucun doute : c'est un accident. Point barre. Maintenant, Madame Lucette Barthelme est plutôt jolie et son décolleté plongeant assez tentant… Gorski veut bien faire un petit effort mais il a lui-même pas mal de soucis et une belle dépression à peine contenue qu'il noie régulièrement dans l'alcool : sa femme l'a quitté, ses collègues l'apprécient peu et sa mère perd la tête… (J'aime bien cet inspecteur qui a encore un brin de morale, d'humanité et n'aime rien tant que de s'asseoir derrière un bar pour siroter un demi…)
Que dire encore ? (Pas la peine de me prier de ne rien dévoiler… Là-dessus, il n'y a pas grand risque… ah, ah, ah…) Bon, finalement, celui que nous allons suivre de près s'appelle Raymond Barthelme, fils du défunt… Oui, c'est lui qui va passer sur le devant de la scène… C'est lui aussi qui m'a fait penser à Meursault… Il est assez étrange ce garçon, un peu paumé… On ne sait pas trop ce qu'il cherche ni comment il va réagir… En tout cas, la mort de son père ne semble pas beaucoup le peiner… Il va trouver dans un tiroir du bureau paternel un mot sur lequel est notée une adresse… Qui a pu écrire cela ? Et pourquoi ? Roulements de tambour… Suspense insoutenable…
L'écriture extrêmement minutieuse dans les descriptions crée, je trouve, plein de leurres : on se dit qu'en effet, si deux pages (ou plus) sont consacrées à la description d'une femme qui entre dans un bar avec son petit chien, boit un cognac puis ressort, oui, on se dit que cette femme a forcément quelque chose à voir avec l'intrigue… Eh bien non ! Les détails abondent sans qu'ils aient de lien avec l'intrigue. Les portraits à la Degas (vous savez la femme devant son verre, « l'Absinthe ») sont nombreux et franchement assez réussis et l'atmosphère étouffante de la petite ville, la mélancolie, la tristesse, l'ennui qui pèse comme un couvercle sur les esprits (etc, etc.) assez génialement rendus, il faut bien le dire… Chacun semble traîner sa misérable vie comme un fardeau... Une éventuelle enquête policière sur un éventuel meurtre aurait pu divertir, distraire un tant soit peu les âmes en peine… Mais il n'en est rien. Le vide demeure, aucune issue ne se présente et chacun reste à sa place. Plus qu'un roman policier, L'Accident de l'A35 présente un tableau d'une province française tristounette aux décors surannés et de ses habitants dans les années 80/90 (pas de portables etc, etc, un autre monde quoi...)
Pas désagréable à lire mais il manque quand même, à mon avis, un petit quelque chose…
(Cela dit, j'aime bien Gorski, oui, lui, je l'aime bien...)
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Certes on retrouve George Gorski le chef de police de cette bourgade alsacienne , un anti héros au charme suranné et à la vie ordinaire . Certes on retrouve le restaurant de la Cloche avec ses habitués joueurs de cartes. Certes on retrouve Saint Louis cette petite ville où la vie semble couler plus lentement qu'ailleurs . Peut être trop lentement pour moi qui me suis ennuyé à suivre les pérégrinations de Raymond , le fils du sieur Barthelme, notaire de son état , qui a fini sa vie dans un banal accident de la route sur l'A 35 . Raymond et ses crises existentialistes de jeune puceau à la vie trop bien réglée en quête d'aventures. Je me suis ennuyé a suivre Gorski dans une enquête sur un non événement , lui qui a du temps à perdre à remettre en question le moindre détail insignifiant.
Bref trop de temps perdu pour un roman ennuyeux - en aucun cas à classer dans le polar . .Je passe .
Désolé.
Bertrand Barthelme, figure locale de la petite ville Saint-Louis pas apprécié du tout, est victime d’un accident de voiture et laisse une veuve pas particulièrement bouleversée ainsi qu’un fils plutôt satisfait et imbu de lui-même.
Notre personnage principal, l’inspecteur Gorski voit plus qu’un simple accident dans cette perte et se déroule alors une enquête classique médecin légiste, interrogatoire, suivi de suspect. En parallèle de son enquête il affronte lui-même ses démons mais surtout l’échec de son couple.
J’ai un avis mitigé sur cette lecture. SI j’ai trouvé la lecture facile grâce à un style fluide, des personnages bien travaillés, un dénouement intelligemment ficelé, je me suis demandée tout le long pourquoi le déclic n’avait pas opéré pour que je me cramponne à l’histoire alors que je voulais savoir à quoi était dû cet accident. Je n’ai compris qu’à la fin, je n’ai pas réussi à m’attacher à l’inspecteur, je n’ai pas eu envie de m'intéresser à l’inspecteur, personnage central d’une enquête. Dans un polar j’ai besoin de trouver sympathique au moins l’enquêteur même (et surtout) avec ses failles. IL y a chez ce policier paumé une nonchalance qui ne m’a pas charmée. Heureusement tout n’est pas centré sur lui et le suivi de l’enquête n’a pas été perturbée et la lecture intéressante grâce aux autres personnages qui même s’il ne sont pas sympathiques sont bien mis en forme.
Le rythme est lent mais l'écriture est fluide ce qui m'a permis d'aller jusqu'au bout du livre malgré l'absence de déclic flagrant qui me l'aurait fait dévorer.
J'ai trouvé mon compte en poursuivant ce roman sans m'y cramponner.
Un polar tout en finesse et en férocité.
Un soir de novembre Bertrand Barthelme trouve la mort au volant de sa voiture. L’inspecteur Gorski, venu pour constater l’accident, se dit qu’aller annoncer la nouvelle à la famille du défunt sera très certainement l’aventure la plus palpitante qui lui sera donné de vivre ces derniers temps.
Car, croyez le ou non, mais dans la petite ville de Saint-Louis il ne se passe (presque) jamais rien.
Mais une fois devant la veuve, force est pour lui de constater 2 choses : la première étant que Mme Bartelme a une réaction pour le moins étonnante face à la mauvaise nouvelle qu’il vient lui annoncer.
Et la seconde, que la dite veuve est plus que séduisante.
Alors, puisque sa femme est partie et que Saint-Louis ne croule pas sous la criminalité, pourquoi ne pas faire plaisir à la jolie Lucette et essayer de savoir ce que son mari faisait sur cette route à un moment où il aurait dû se trouver en réunion ?
D’autant que Raymond, le fils Barthelme, semble lui aussi cacher des choses...
Graeme Macrae Burnet nous livre ici un polar dans la plus pure traduction du genre, avec pour décor une petite ville dont toutes les contradictions sont passées au microscope.
En plus de nous offrir une enquête à l’ancienne, avec calepins, filatures et appels depuis des cabines téléphoniques, il dissèque sous nos yeux, et pour notre plus grand plaisir, les mœurs des petites villes de province.
Et son coup de scalpel est absolument jubilatoire.
Mensonges, trahisons et petits secrets inavouables se partagent les pages pendant que les sourires de façade, l’excessive pondération et l’abus de faux-semblants nous sautent au visage.
Petites phrases assassines assénées par des gens de (presque) bonne éducation, et extrême mesquinerie cachée derrière les masques de convenances, relèvent encore un peu plus le menu dont l’auteur nous régale avec un style devenu bien trop rare.
Ce polar ne se lit pas pour son rythme, il se savoure pour sa justesse et son impertinence.
Si nous en avions déjà eu un bon aperçu avec La Disparition d’Adèle Bedeau, avec L’Accident de l’A35 il confirme son talent et imprime sa marque.
G. M. Burnet est décidément un auteur à suivre de près !
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