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C '«est au cours de son premier grand reportage pour la presse madrilène et au retour de celui- cC'est un matin, oui. Un matin de juin. Un franc soleil a percé le brouillard qui les autres jours s'attarde jusqu'à midi. La chaleur vient alors caresser le fleuve. Des oiseaux gobent les moustiques. On entend de grands flocs creuser le silence. Les hommes restent cloîtrés. Personne ne marche sur le chemin de halage. Le réveil a été agité. De mauvais rêves, une transpiration abondante après que le corps a fléchi sous le guéridon tard dans la nuit. Le livre est enfoui dans les draps près du corps. Sans doute la jambe l'a-t-elle rencontré, l'a-t-elle heurté comme si le livre était un autre corps. D'ailleurs c'est vrai, un livre est un autre corps. Du moins c'est la trace d'un corps, du corps d'un autre qui est mort ou absent. Le livre est une voix aussi, celle qu'on entend d'abord en soi avant qu'elle retentisse dans l'air de la chambre.
C'est pareil quand on pense ou qu'on désire : la voix se forme avant de se formuler, avant de rien dire par la bouche. La bouche ne dit presque jamais rien. Elle sert à dire ce qui ne peut être dans le livre, des choses convenues, des réponses à des questions qu'on a posées dehors, au-dehors de la tête. Ces mots-là sont un jeu de boules : des choses sont là et excitent la bouche, la boule trace un chemin et se perd souvent. Cela ne gêne personne. Ce qu'on dit trace un territoire de jeu, sans plus. On l'oublie.
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