Des livres qui ont fait l'actualité du mois et vous ont émerveillés
Un huis-clos familial noir. Un roman initiatique drôle et acide.
Le manuel de survie d'une guerrière en milieu hostile. Une découverte.
Le Démo est un lotissement comme les autres. Ou presque. Les pavillons s'alignent comme des pierres tombales. Chez eux, il y a quatre chambres. Celle du frère, la sienne, celle des parents. Et celle des cadavres. Le père est chasseur de gros gibier. Un prédateur en puissance. La mère, est transparente, amibecraintive, soumise à ses humeurs.
Avec son frère, Gilles, elle tente de déjouer ce quotidien saumâtre. Ils jouent dans les carcasses des voitures de la casse en attendant la petite musique qui annoncera l'arrivée du marchand de glace. Mais un jour, un violent accident vient faire bégayer le présent. Et rien ne sera plus jamais comme avant.
Des livres qui ont fait l'actualité du mois et vous ont émerveillés
Editions l'Iconoclaste, Prix du Roman FNAC
Quand commence l'histoire, la narratrice a dix ans. Elle aime passionnément son petit frère Gilles qu'elle protège. Dès les premières lignes on comprend que le père est une espèce d'ogre à la masculinité toxique, et la mère une victime, incolore, inodore et sans saveur car terrorisée.
Et alors que les deux enfants tentent de survivre dans ce bourbier familial, un événement terrible se produit, indépendant de la perversité ambiante, qui aura des répercutions catastrophiques sur eux.
Cette histoire parle de regrets, ou pire, de remords mais aussi de l'infinie capacité à rêver qu'ont les enfants, et celle des adultes d'oublier qu'ils ont été des enfants. C'est surtout l'histoire d'une famille malsaine, avec un père phallocrate complètement taré et véritable tyran domestique, une mère terrifiée et terriblement seule, et des enfants dont je n'ai pas su quoi penser, du moins dans un premier temps. Enfin, rapidement je me suis demandé comment pouvait-on à ce point ne pas aimer sa mère et ça m'a revulsée. Et puis j'ai fini par les détester. Mais comme rien n'est immuable...
Il y a aussi la douleur d'être femme dans un milieu où on les assigne à une place précise, une fonction définie : sois belle et tais-toi. Ici, les femmes n'ont pas la parole, car trop stupides et émotives. Mais la narratrice, "la gosse", se refugiera dans les sciences où elle excelle pour inventer la machine à remonter le temps, avant le drame, pour que tout redevienne comme avant.
J'ai beaucoup aimé les tournures de phrases de l'autrice, sa façon de raconter, de décrire, d'imager son propos. Par contre, à chaque fois que des animaux sont maltraités ou torturés dans un roman, je regrette de l'avoir lu. Et arrivée à la moitié de l'histoire, je me suis dit que c'était d'une cruauté insupportable. Ce récit est plein de fureur et de douleur. C'est totalement flippant. C'est une espèce de dégringolade dans les abysses de la folie.
La narratrice est un monstre d'égoïsme qui ferme toutes les écoutilles afin d'éviter la compassion pour tout autre que son frère, qui est aussi un monstre à sa façon. Mais rien n'est immuable... Je crois bien être passée par tous les états, la colère, l'horreur, le dégoût, le mépris, la peine, la rage, la compassion, et l'espoir.
C'est un livre qui se dévore mais qui laisse un goût amer. Une écriture ciselée au service d'une lecture éprouvante mais addictive.
Je vais faire bref car ce roman a déjà été énormément chroniqué et je dois bien dire que je partage l'avis de la grande majorité : c'est un très très bon roman!
En effet, cette histoire vous prend aux tripes. On est plongé dans le quotidien de cette petite fille dont on va suivre l'évolution pendant quelques années dans un environnement hostile auprès d'une mère éteinte, d'un père violent et d'un petit frère très perturbé qu'elle va tenter par tous les moyens de protéger.
C'est un roman qui vous happe dès les 1ères pages et qui ne vous lâche pas.
Un succès mérité!
Gros coup de cœur pour ce premier roman. L'ambiance, tout comme l'écriture, est particulière, violente, presque malsaine, mais on se laisse emporter malgré tout pour notre plus grand plaisir.
"La vraie vie" d'Adeline Dieudonné patientait depuis longtemps dans ma PAL ; non que je n'avais pas envie de le lire, plutôt parce que je sentais qu'il allait me bouleverser.
Il faut dire que je lis toujours la première phrase d'un livre - car je trouve qu'elle en donne souvent le ton - et le récit d’Adeline Dieudonné débute ainsi : "A la maison, il y avait quatre chambres. La mienne, celle de mon petit frère Gilles, celle de mes parents, et celle des cadavres."
Il ne m’en fallait pas plus pour comprendre que ce roman qui oscille entre poésie et cauchemar, entre réalisme et conte, serait de ceux qui ne laissent pas indifférent.
Adeline Dieudonné a choisi, pour son premier écrit, de traiter un sujet délicat, celui de la violence familiale, à la fois physique et psychologique, relatant l'emprise, la terreur et l'horreur avec beaucoup de justesse, sans tomber dans le pathos.
Le récit débute tranquillement, permettant ainsi au lecteur de découvrir et de s’attarder sur les personnages, voire de s'y attacher - à certains en tout cas - avant de sombrer dans une ambiance glauque, malsaine.
Il relate la survie d'une fillette plongée dans un véritable enfer familial, grâce à son amour pour son frère, à son intérêt pour les sciences et à son imagination débordante - qui fait que ce roman initiatique frôle souvent le "fantastique".
L'écriture d'Adeline Dieudonné retranscrit bien la naïveté de l'enfance, mais sans être mièvre. La voix de la narratrice est pleine de fraîcheur et de brutalité en même temps. Les mots sont visuels et percutants, parfois choquants.
On sent la violence et la tension monter cran par cran, et cela donne envie de fuir.
J'ai plusieurs fois dû poser ce livre en cours de lecture. Et pourtant, cette histoire prend le lecteur aux tripes, sans le lâcher, même une fois terminée.
Bref, c'est un roman qui m'a bouleversée parce qu'il s’intéresse à la part obscure de l'âme humaine mais aussi (surtout ?) à l'immense force intérieure qu'il faut pour résister ; c'est un roman noir et dérangeant où l'espoir, même ténu parfois, reste toutefois toujours présent. Je ne suis pas passée loin du coup de cœur...
A priori il s'agit d'une petite fille comme les autres qui habitent un quartier résidentiel avec ses deux parents et son petit frère, Gilles, qu'elle aime plus que tout et qu'elle souhaite protéger. Mais si on ouvre la porte et qu'on entre dans cette maison on se rend compte que quelque chose cloche.
La mère, déjà, qui s'affaire toute la journée dans la maison pour le bien être de sa famille paraît recluse voire tremblante face à son mari, chasseur expérimenté qui la corrige si le repas n'est pas cuit à son goût.
Au milieu de cette violence domestique, notre narratrice grandit, et semble se contenter de son existence jusqu'à ce qu'un incident surgisse et vienne impacter sa vie et celle de Gilles qui se renferme de plus en plus et montre des signes de cruauté.
Bien décidée à sauver son frère, elle décide que cette vie ne peut pas être la vraie, et qu'il doit exister un moyen d'accéder à la vraie.
Parviendra t elle à trouver la clé de son existence? Comment accepter la violence de cette vie?
Adeline Dieudonné propose ici un roman à l'histoire dure mais terriblement touchante.
L'horreur du début jusque la fin. Une petite fille nous raconte sa lutte quotidienne pour sauver son petit-frère. le père est alcoolique est violent. Seule la chasse d'animaux sauvages l'intéresse. La mère se soumet, se réfugie dans son monde, celui des bêtes dans son jardin. Un jour, le petit-frère subit un choc particulièrement traumatisant. Il n'est plus le même et suit la même pente que celle de son père. La petite fille n'a plus qu'un objectif : créer la machine à remonter le temps pour que tout redevienne comme avant. Elle grandit et adolescente, elle se révèle être d'une intelligence supérieure, notamment dans le domaine de la physique. La chance sera-t-elle un jour de son côté ? Superbement écrit mais d'un noir total et éprouvant.
L'horreur du début jusque la fin. Une petite fille nous raconte sa lutte quotidienne pour sauver son petit-frère. le père est alcoolique est violent. Seule la chasse d'animaux sauvages l'intéresse. La mère se soumet, se réfugie dans son monde, celui des bêtes dans son jardin. Un jour, le petit-frère subit un choc particulièrement traumatisant. Il n'est plus le même et suit la même pente que celle de son père. La petite fille n'a plus qu'un objectif : créer la machine à remonter le temps pour que tout redevienne comme avant. Elle grandit et adolescente, elle se révèle être d'une intelligence supérieure, notamment dans le domaine de la physique. La chance sera-t-elle un jour de son côté ? Superbement écrit mais d'un noir total et éprouvant.
Un pavillon qui ressemble à n'importe lequel, 4 chambres, la sienne, celle son petit frère, une pour les parents, et celle des cadavres. Le père est un passionné de chasses de gros gibiers. Jusqu'au jour un terrible accident arrive et la tous s'écroulent.
Cela commence tranquillement, l'univers assez banale d'une famille basique, mais avec un père chasseur qui as dédiée une pièce de la maison a ses trophées, c'est pour cela le début j'ai eu un peu du mal.
Et puis le drame, un accident tragique qui va entraîner des conséquences dramatiques pour cette famille, et la narratrice auras qu'un but sauver son petit frère.
C'est un roman très noir, ou la cruauté est insidieuse mais elle s'infiltre au fur à mesure que les pages se tournent, c'est pour cela que le début m'est paru insipide, mais la suite m'as prise aux tripes, pour le courage et l'obstination de la grande sœur.
Le point fort de ce livre est l'ambiance familiale décrit avec brio qu'on s'y croit, on ressent l'angoisse et le désarroi des membres de la famille, comment ne pas être perturber par cette pièce ou git des cadavres d'animaux mais qui est interdite, affronter ce qui ne doit pas être vu est un scénario irréfutable pour des enfants.
Des personnages forts surtout la narratrice qui tient le récit et qui va quitter l'enfance pour se retrouver dans le monde cruel des adultes et qui se persuade que l'avenir de son petit frère est entre ses mains.
C'est très psychologique, un peu dans la tête de ce petit frère que cet accident va tout déclencher, c'est le genre de récit que je préfère, être dans le psychisme d'un enfant face à des choses qui ne maitrisent pas.
La fin est incroyable, digne du reste du récit, et ressort complément scotchée de cette lecture complétement hors normes.
Lu le 31 Aout 2021
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