Le petit garçon narrateur de cette histoire vit l’une des choses les plus difficiles qu’il soit : il est séparé de ses parents. Il vit à Paris pendant l’occupation nazie avec ses parents qui ont fui leur pays d’origine (la Pologne, vraisemblablement). Ils sont juifs et ont conscience du danger...
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Le petit garçon narrateur de cette histoire vit l’une des choses les plus difficiles qu’il soit : il est séparé de ses parents. Il vit à Paris pendant l’occupation nazie avec ses parents qui ont fui leur pays d’origine (la Pologne, vraisemblablement). Ils sont juifs et ont conscience du danger que représente le fait de vivre dans le marais à cette époque. Ses parents sont raflés mais le petit garçon arrive à s’échapper grâce à l’aide de sa voisine. Il est envoyé à la campagne, où il vit chez une vieille dame qui devient sa grand-mère-de-la-guerre. Puis, à la fin de la guerre, il est recueilli dans un orphelinat géré par des religieux.
« J’ai peur de les oublier et de devenir un autre que moi, mais qui ? »
La narration à la première personne du singulier d’une histoire est toujours quelque chose de risqué lorsqu’elle est faite avec la voix d’un enfant. C’est d’autant plus perturbant dans ce roman que Frank est un enfant qui ne parle pas, et qui n’a donc pas l’habitude de choisir des mots. Son récit est donc très peu contraint par les règles de la langue française. Frank a une grande créativité de ce point de vue puisqu’il invente des mots, crée des mots-valises à profusion et utilise des expressions de son cru : « souvenirs-mitrailleuses », « nariner », « coeur-tambour », « respironfler », « vécu-souffert », « lacets lacés », etc. C’est un pari risqué et même s’il ne m’a absolument pas plu (j’ai eu énormément de mal avec, au point de faillir abandonner cette lecture), je dois lui reconnaître beaucoup d’originalité.
L’un des principaux thèmes de ce roman est le rapport au divin, à travers les histoires qui sont racontées à un enfant. On voit, par les mots de Frank, comment un petit garçon s’approprie les contes religieux qui lui sont racontés et comment il met en relation le réel et ce qui est d’ordre métaphysique. Malheureusement, je n’ai pas du tout accroché à ce sujet, pour des raisons d’intérêt et de goût personnels qui m’empêchent de m’y intéresser.
Cette lecture est donc un rendez-vous manqué pour moi et je ne considère absolument pas ce roman comme raté car je suis persuadée que la voix atypique de ce petit garçon et les sujets qu’il soulève toucheront d’autres lecteurs.