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Ecrit à la première personne, ce roman qui emprunte son titre à un proverbe derviche raconte avec une drôlerie vivifiante les premières années d'une jeune Turque, née juste après la Seconde Guerre mondiale.
Il commence dans un train et dans le ventre maternel et s'achève dix-neuf ans plus tard dans un autre train qui emmène l'héroïne en Allemagne. Entre deux se déroule un long tapis fait de motifs bigarrés. Ce sont des villes avec leurs ruelles, leurs maisons de bois ou de pierre : Istanbul, Bursa, Ankara, car la famille déménage souvent pour fuir les créanciers du père. Ce sont la mère, la grand-mère, les voisines, les folles et les prostituées, figures d'un monde où les femmes sont très libres entre elles, mais risquent encore d'être mariées à treize ans.
C'est Atatürk qui côtoie " Hymprey Pokart ", l'aspirine qui concurrence les formules des guérisseurs. Ce sont les innombrables morts pour qui prie l'héroïne. Ce sont encore et surtout les mots : " mots images " que la grand-mère tire du Coran, mots de tous les jours, comptines, chansons. Ils habitent le récit autant que les personnages et forment un long cortège d'expressions originales qui accompagne longtemps le lecteur.
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