Cette semaine, Pascale a choisi Christine pour partager sa lecture et son avis sur le livre La Végétarienne de Han Kang (Serpent à plumes), pour le Club des Explorateurs de lecteurs.com
Une nuit, elle se réveille et va au réfrigérateur, qu'elle vide de tous ce qu'il contenait de viande. Guidée par son rêve, Yonghye a désormais un but, devenir végétale, se perdre dans l'existence lente et inaccessible des arbres et des plantes. Ce dépouillement qui devient le sens de sa vie, le pouvoir érotique, floral, de sa nudité, vont faire voler en éclat les règles de la société, dans une lente descente vers la folie et l'absolu. Han Kang est née en 1970 à Gwangju, en Corée du Sud. Ses oeuvres sont traduites dans le monde entier (USA, Angleterre, Japon, Espagne...) et deux de ses romans, dont La Végétarienne, on déjà été adapté au cinéma. « Une fable étrange et éthérée, rendue plus fascinante encore par la précision et la fraîcheur de sa prose. » Times Literary Supplement« La Végétarienne est une expérience extraordinaire. » The Guardian
Univers asiatique très lugubre teinté de l'esprit des ancêtres et des fantômes...la sensation de déréalisation, d'étrangeté qui mène à l'anorexie, la folie puis la mort....l'incommunicabilité entre les êtres..
Un.court roman qui nous happe dans un abîme sans retour..
Grâce à Léa (du Picabo river et de la littérature nord américaine), nous voila embarqué dans une nouvelle aventure livresque celle de la découverte d'auteurs asiatiques. Et cette fois, d'une auteure coréenne.
Un texte très percutant, perturbant, qui nous entraîne dans l'histoire d'un trio : une jeune femme, d'aspect normal, Yŏnghye, bonne épouse, décide un jour de devenir végétarienne et cela va troubler ses proches. Trois chapitres successifs par trois membres de sa famille. le mari, le beau-frère, puis la soeur. Chacun va aborder le changement de cette jeune femme de façon différente. Cela nous parle alors de la société : le mari et son image sociale, le rapport avec son travail et ses collègues et l'irruption d'une épouse décalée, étrange. le beau frère et le milieu artistique : celui-ci est un artiste qui fait beaucoup de recherches sur la création et en particulier sur les corps, les plantes, les végétaux ( de très belles pages sensuelles, érotiques sur de la peinture sur les corps) et la place de l'artiste dans la société. La soeur et le milieu médicale et celui de la psychiatrie : des pages difficiles lors de sa visite à sa soeur qu'elle a finalement décidé d'interner. Bien sur, tous ses thèmes sont difficiles mais le texte est très poétique, imagé. Et l'auteure nous entraîne dans les méandres de la vie, de l'inspiration, des rapports amoureux, filiaux, des rapports aux corps, aux rapports avec l'autre, moraux ou physiques. Un texte qui m'a captivé et que je vous conseille et je vais continuer ma découverte de cette littérature, qui comme son cinéma semble très riche de surprises et découvertes.
Tout comme le laisse suggérer la couverture qui mêle effets d'optiques et illusions, le titre de ce roman est trompeur. Le sujet traité n’est pas le végétarisme.
La protagonista (si on peut l'appeler comme telle alors qu'elle est quasi absente de la narration) décide de devenir végétarienne sans aucune considération diététique, religieuse ni éthique. Se qu'elle voudrait vraiment c'est devenir "végétarienne" par opposition à être "humaine". Le jeu de mot est subtil mais de taille.
Yeong-hye se sent affixée, elle aimerait changer et échapper à sa vie mais elle sait qu'elle ne peut pas. D'un autre coté elle n'a (de façon acquise ou innée) plus trop toute sa tête, elle décide donc de changer l'une des seules choses qu'elle pense pouvoir encore maitriser: son alimentation. Elle arrête de manger tout se qui ressemblerait de prêt ou de loin à l'être vivant, et espère ce faisant se débarrasser de son être propre, pour idéalement se transformer en arbre.
Si vous n'avez rien compris à l'intrigue ce n'est pas bien grave, vous n'étés pas le seul.
Ce roman est une critique de société, d'une certaine manière et une étude de la logique que pourrait avoir un schizophrène (en d'autres mot aucune).
L'histoire est racontée du point de vue, du mari, du beau frère puis de la sœur de notre protagonista et au final on se rend compte que d'une façon ou d'une autre aucun d'entre eux n'est vraiment saint d'esprit.
Le livre est intéressant et prometteur au début bien qu'il décrive la détresse psychologique d'une manière poétique détachée et assez déroutante. J'aurais préféré une description plus détaillée des émotions par rapport aux organes génitaux et fluides corporels des différents caractères.
Je lis de temps à autre de la littérature asiatique car celle-ci recèle de pépites et les histoires sont pour la plupart du temps originales comme c'est le cas pour "La végétarienne." On retrouve d’ailleurs plus précisément ce genre d'histoires dans les romans contemporains (ou nouvelles) coréens, japonais et chinois.
J’ai ressenti tout aussi bien de l'incompréhension, du dégoût, de la fascination, de la curiosité dans ce livre qui, je dois l'avouer, m'a quelque peu déboussolé. Non pas que je n'ai pas aimé, bien au contraire.
La lente descente de Yonghye vers la folie nous fait réfléchir sur la place de l'individu dans la société, ses choix, ses envies, ses rêves, etc.
Un roman à la fois étrange, troublant et émouvant qui ne plaira pas forcément à tout le monde. Entre rejet et fascination.
La bande-annonce du film "Vegetarian" (2009) de Lim Woo-Seong adapté du roman de Han Kang est à visionner dans l'article consacré au film sur le site Asian Wiki (en anglais) : http://asianwiki.com/Vegetarian_(Korean_Movie)
Je lis très peu de littérature asiatique, les rares fois où j’ai essayé, je n’ai pas accroché. C’est donc avec une certaine angoisse que j’ai ouvert ce roman de Han Kang.
Pourtant, après quelques pages, j’ai véritablement été happée par La Végétarienne. Impossible de refermer le livre tant que je ne l’avais pas fini. Cette petite voix résonnait en moi, vous savez celle qui dit, allez encore une page, un chapitre…
La Végétarienne nous raconte l’histoire de Yonghye. Elle mène un existence banale, paisible auprès de son mari Chong. Un matin, après avoir fait un étrange rêve, elle décide de ne plus manger non seulement de viande, mais aussi tout produit d’origine animale.
Même si son mari et sa famille s’inquiètent et font tout pour la raisonner, Yonghye va tenir bon et sa santé, tant physique que mentale, s’en ressent.
Ce roman se déroule en trois parties, il est d’abord narré par son mari, Chong, ensuite par son beau-frère Minho et enfin par sa sœur, Ingye. Ils vont tous trois essayer de la comprendre, de l’aider, de la changer. Mais malgré leurs efforts, Yonghye résistera et continuera à suivre sa destinée.
Dans ce roman, l’auteure adopte un style simple qui convient parfaitement au sujet et au personnage de Yonghye, personnage qui devient de plus en plus effacé au fil du roman. Mais ce livre fait aussi ressortir des réflexions sur la politique de la Corée, comme le libéralisme actuel.
La Végétarienne est un roman fascinant, envoûtant, inoubliable qui se lit d’une traite.
Je l’ai véritablement apprécié et je remercie le Club des Explorateurs de m’avoir fait découvrir cette auteure qui mériterait d’être plus connue dans nos pays francophones.
Yonghye est une Coréenne d’une bonne vingtaine d’années, mariée depuis 5 ans. Une nuit, son mari la trouve pieds nus dans la cuisine, devant le réfrigérateur ouvert dont elle sort toute la viande. Dès qu'elle dort elle rêve de scènes de boucheries atroces où se mêlent cadavres humains et animaux. Yonghye devient alors végétarienne et sa vie bascule complètement.
Il n’est pas particulièrement aisé d’appréhender la littérature coréenne. Loin des codes du roman européen ou américain, voire sud-américain, elle est à la fois pudique et sensuelle, poétique et dramatique par le choix du thème. Tout en suggestion, il faut savoir lire entre les lignes, parfois plus que sur les lignes elles-mêmes.
Ce petit roman de quelque 200 pages est divisé en trois parties dont chacune a un narrateur différent : le mari de Yonghye, le mari de Inhye et enfin Inhye, la sœur de Yonghye. Derrière une simple tranche de vie d’une famille coréenne, l’auteur aborde une multitude de questions plus ou moins existentielles entremêlées. J’y ai trouvé matière à réflexion sur l’influence de l’enfance et de la famille sur la personnalité, la culpabilité, la peur face à la « non-normalité », le destin, l’anorexie, l’autodestruction et bien d’autres encore. Une grande densité de sujets abordés, parfois par petites touches sans jamais apporter de réponse définitive.
J’ai plutôt apprécié ce roman qui, par son écriture délicate et raffinée, nous fait vibrer pour Yonghye, vivre le désarroi de Inhye et souffrir à ses côtés. Je pense que ce roman est à la fois intéressant pour les amateurs de littérature asiatique qui ne seront pas dépaysés, et pour ceux qui souhaitent l’aborder. Sans être hermétique, il est susceptible de parler à chacun par ses thèmes et de séduire le plus grand nombre par la pureté et la simplicité de son écriture.
Très chouette roman!
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