"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Avec ce miracle de beauté, de force et de simplicité, Jean-Claude Grumberg nous offre un classique instantané.
Le Canard enchaîné Il était une fois, dans un grand bois, une pauvre bûcheronne et un pauvre bûcheron.
Non non non non, rassurez-vous, ce n'est pas Le Petit Poucet ! Pas du tout. Moi-même, tout comme vous, je déteste cette histoire ridicule. Où et quand a-t-on vu des parents abandonner leurs enfants faute de pouvoir les nourrir ? Allons...
Dans ce grand bois donc, régnaient grande faim et grand froid. Surtout en hiver. En été une chaleur accablante s'abattait sur ce bois et chassait le grand froid. La faim, elle, par contre, était constante, surtout en ces temps où sévissait, autour de ce bois, la guerre mondiale.
La guerre mondiale, oui oui oui oui oui.
Conte basé sur la propre histoire de l'auteur. Né dans une famille juive son père sera arrêté sous ses yeux, déporté par le convoi 49 pour Auschwitz.
C'est un témoignage pour ne jamais oublier l'absurde de la guerre et paradoxalement un hymne à l'amour.
Tout petit livre d'une grande intensité.
Très beau
De nombreuses chroniques ont déjà été rédigées à propos de ce conte et celle-ci a surtout pour but d’interpeller les lecteurs qui, à ce jour, seraient passés à côté de ce chef-d’œuvre.
« Il était une fois, dans un grand bois, une pauvre bûcheronne et un pauvre bûcheron. Non, non, non, non, rassurez-vous, ce n’est pas le Petit Poucet ! Pas du tout… » . En effet, ça se passe à la fois dans une forêt traversée par le convoi 64 qui transporte des « sans cœur » au départ de Drancy vers une destination inconnue. Cela se passe en 1943.
Restée sans voix, abasourdie, émue aux larmes, pas assez de formules pour décrire ce que j’ai ressenti à la lecture de ce conte, très court mais tellement puissant. Un bijou littéraire.
L’Histoire d’une période inimaginable racontée dans un conte est notamment un moyen d’interpeller des lecteurs de tout âge, y compris les ados… Comme dans le conte, on retrouve les « bons et les méchants », la bonté opposée à la cruauté. Comme dans le conte, la proximité avec le lecteur s’opère avec l’oralité, telle la référence au Petit Poucet citée ci-dessus, ainsi qu’avec l’onomatopée, quand pauvre bûcheron marche « ivre de liberté et d’amour … les camarades consternés, constatèrent : il tient plus du tout l’alcool ! Il est bourré ! Il débloque ! -gloup gloup gloup – … ». Jean-Claude Grumberg utilise aussi les répétitions pour appuyer certains propos qui tendent un voile de légèreté sur l’abject.
Les personnages : une famille de « sans cœur », le père, la mère, les jume aux entassés dans un train pour une destination inconnue, pauvre bûcheronne sans enfant qui regarde les trains passer, pauvre bûcheron, la fillette, même la chèvre tient une place.
Enfin, une écriture sensible, nuancée, celle qui exprime avec justesse la bestialité la plus immonde dont peut être capable l’espèce humaine, comme la douleur insurmontable des victimes. Mais n’oublions pas l’espoir…
Peut-on voir dans ce petit format son adaptation aux petites mains , celles des collégiens et lycéens par exemple, à qui il devrait être prescrit ? Presque 80 ans plus tard, un court récit pour interrompre peu de temps notre rythme effréné, pour transmettre.
Un conte : en quelques pages, Jean-Claude Grumberg m’a emporté aux limites de l’indicible. J’ai été happé littéralement par cette histoire terrible, vécue au plus près de ce qu’on nommera plus tard la shoah.
Pendant la guerre mondiale, un pauvre bûcheron et une pauvre bûcheronne vivent dans les forêts d’un pays où l’hiver est rude. Justement, cette forêt qui donne tout de même du bois pour se chauffer, a été coupée en deux pour faire passer une ligne de chemin de fer.
Pauvre bûcheronne – toujours ainsi désignée par l’auteur – adore regarder passer ces trains de marchandises comme dit son homme. Elle qui souffre continuellement de la faim, espère ramasser de quoi manger mais elle ne récupère que des papiers avec des messages indéchiffrables car elle est illettrée.
Subitement, l’auteur dont le grand-père, Naphtali Grumberg, et le père, Zacharie Grumberg, ont été emportés par ces trains de la mort et ne sont jamais revenus, l’auteur nous ramène à Drancy où un couple, avec des jumeaux nouveau-nés, est embarqué de force dans le convoi 49, le 2 mars 1943.
Alors que le train traverse la forêt, patine sur la neige, le père tente une geste fou. Il lance un de ses enfants par la lucarne du wagon pour que cette femme qu’il aperçoit le récupère et le sauve.
Voilà, je n’en dis pas plus car il faut lire ce petit livre au ton d’une simplicité qui touche au plus profond du cœur. La plus précieuse des marchandises, comme nomme pauvre bûcheronne cet enfant tombé du train, devrait être au programme de toutes les classes de nos lycées car Jean-Claude Grumberg fait passer, ressentir tellement de choses essentielles et cela vaut mieux que tous les grands discours. Au passage, je regrette que ce bijou de littérature tellement évocateur n’ait pas remporté le Prix Orange du livre 2019 alors qu’il figurait parmi les cinq finalistes.
Cette haine attisée depuis tant d’années, ce racisme basé sur des croyances, des on-dit, des jalousies viscérales, nous connaissons cela à nouveau aujourd’hui et il faut sans cesse lutter pour endiguer ce penchant dévastateur propre à notre espèce dite humaine.
Chronique à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Bien sûr on ne peut qu'aimer ce livre, d'abord pour son sujet sur lequel on écrira jamais assez et aussi pour sa narration sous forme de conte. Mais le plus beau moment du livre est la fin que je vous laisse découvrir et qui n'existe peut-être pas.
Jean-Claude Grumberg , dramaturge et scénariste reconnu, a fait de la question juive et de celle de la déportation le thème central de ses œuvres, souvent primées .
C'est aujourd'hui par un conte d'une centaine de pages, qu'il a aborde ce sujet récurrent en commençant ainsi « Il était une fois, dans un grand bois, une pauvre bûcheronne et un pauvre bûcheron..... »
Cette pauvre bûcheronne , en ces temps de guerre mondiale avait très faim , elle guettait régulièrement le passage d'un train de marchandises d'où, l'espérait- elle, tomberait de quoi la satisfaire. Et, de la fenêtre du train, un jour, lui fut lancé un paquet contenant « la plus précieuse des marchandises ».
Je vous laisse le soin de découvrir le contenu du paquet, et ce qu'il en advint car je m'en voudrais de déflorer cette histoire bouleversante qui va droit au cœur .
Jean Claude Grumberg a l'art de faire comprendre les choses en les effleurant . Son écriture sobre, délicate laisse entrevoir aussi bien l'horreur et la barbarie que la tendresse d'un mot ou d'un geste .
J'ai passé l'âge des contes. ( Vous aussi sûrement ) Mais j'ai été profondément émue par ce petit bijou d'émotion contenue
Un petit ouvrage sans prétention d'une centaine de pages, tel se présente le roman de Jean-Claude Grumberg : La plus précieuse des marchandises.
Dans un grand bois, vivent un pauvre bûcheron et une pauvre bûcheronne en mal d'enfant. Tout près, une ligne de chemins de fer où des trains passent régulièrement... Tout autour, la guerre.
J'avais rarement lu un livre aussi bref qui soit aussi percutant et aussi intense. En écrivant ce texte sous forme de conte, l'auteur a réussi quelque chose de puissant, et d'inoubliable. Il a su avec un récit simple, concis, restituer l'impensable, l'inimaginable. Il nous livre un condensé de toutes les atrocités, l'inhumanité et la folie dont les hommes ont été capables. Mais il y a aussi et c'est la force de ce conte, cette magnifique histoire d'amour que Jean-Claude Grumberg rend avec tant de beauté et de poésie, poésie concentrée dans ce titre où un enfant devient "La plus précieuse des marchandises".
Il est impossible de rester serein durant cette lecture et d'en sortir indemne, tant les faits nous interpellent. Comment des hommes ont-ils pu se comporter ainsi et ne devons-nous pas lutter de toutes nos forces, pour ne plus jamais vivre cela, à une époque où la résurgence de certaines idées se fait sentir ?
J'ai été émue et bouleversée tout au long de cette lecture qui restera gravée dans ma mémoire. Un conte poétique aussi éblouissant sur une des périodes les plus sombres de l'histoire de l'Europe, devrait être lu par chacun et notamment par les jeunes générations afin que nul n'oublie !
Je remercie les éditions du Seuil pour cette découverte splendide.
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