Les extraits ont été lus en public par les comédiens François Marthouret et Marie-Christine Barrault
Comme vous allez pouvoir le constater ci-dessous, le jury du Prix Orange du Livre 2019 rassemble des passionnés, qu’ils soient auteurs, libraires ou lecteurs issus de la communauté de ce site. Le 10 mai, tous les membres se sont réunis sous la présidence de...
Les extraits ont été lus en public par les comédiens François Marthouret et Marie-Christine Barrault
Les 5 finalistes ont été sélectionnés, mais qui sera le lauréat de cette 11e édition ?
C’est maintenant à vous de voter pour soutenir votre livre préféré…
Voici un texte court à l’intensité dramatique éblouissante. Dans ce petit livre, sont contenus deux extrêmes : l’horreur absolue – la déportation, le génocide, la déshumanisation – et la lumière éclatante – l’amour, le courage, l’altruisme. L’auteur alterne le destin de l’enfant et celui de ses parents envoyés à Auschwitz. Les deux faces de l’Histoire vivent côte à côte.
Jean-Claude Grumberg n’use pas des mots liés à son récit et son contexte mais n’en esquive aucun aspect. Le tour de force est d’une puissante subtilité et vient chercher au plus profond de l’humanité du lecteur. Dans ce conte, les « sans cœur » sont pourchassés car la rumeur veut qu’ils soient à l’origine de la guerre et du malheur. La petite marchandise, par sa simple présence, va progressivement convertir les adultes que tout cela est faux. On voit ainsi le pauvre bucheron la protéger et admettre que les « sans cœur » ont un cœur. L’histoire est ponctuée de sursauts d’humanité, de prises de conscience.
« La plus précieuse des marchandises » de Jean-Claude Grumberg est un conte bouleversant.
Il m’est difficile de dire si c’est un récit d’une beauté rare ou d’une rare cruauté.
En tout cas, on ne peut rester insensible à cette histoire, vraie peut-être, qui est écrite avec force et vie.
Il y a du Godot dans cette pièce avec un fils, âgé, qui est revenu chez ses (vieux) parents. Il n’y a pas de communication entre ces deux vieux et leur fils dont la chambre est au bout du couloir. Et pourtant la vieille et le vieux s’incitent à aller lui parler, le faire parler … ; la communication est à la peine.
Mais la vieillesse et la mort sont bien là ; et c’est de cela dont parle JCG, avec ce couloir qui pourrait être celui du condamné, le « couloir de la mort » … et d’ailleurs … mais ne divulgachons pas car contrairement à certaines pièces du théâtre de l’absurde, il y a bien une fin !
C'est le récit d'un homme qui a vécu près de 60 ans auprès de sa femme et qui lui écrit pour ne pas la laisser partir définitivement.
Il y a les souvenirs épars, parfois lumineux parfois plus sombres.
Le deuil d'un bébé, la mémoire de ceux exterminés dans les camps de concentration et qui marquent à jamais les survivants.
Et puis, il y a le corps de Jacqueline, surtout ses seins, dont l'auteur parle encore avec émerveillement.
L'écriture est belle, intimiste et jamais larmoyante.
Que c'est émouvant.
Je vais m'efforcer de penser que Jacqueline, de là-haut, a pu entendre ce beau texte et être réchauffée par tant d'amour.
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