Des idées de lecture pour ce début d'année !
" a la suite d'un accident cérébral, la moitié d'un homme devient comme une feuille morte.
" un scanner avait révélé une tache blanche située en plein centre du langage. " ce demi -géniteur prend place sur le siège avant de la voiture, a côté du chauffeur, le fiston. la place du mort. une longue transhumance commence. sans but avoué, semble-t-il. au hasard des cartes routières. les paysages se détachent dans le ciel comme des tableaux de magritte. le véhicule file à vive allure sur les veines de l'asphalte.
ce voyage somnambulique conduira cet étrange tandem sur la digue d'ostende, dans le périgord noir, le cantal, à travers les alpes, jusuq'aux quartiers résidentiels d'une cité suisse, avec ses larges avenues et des banques fermées. c'est là que se termine ce bouleversant tête-à-tête muet. onze journées comma autant d'étapes initiatiques où un homme anticipe sa fin annoncée et où un fils tisse d'ultimes liens avec son père.
jean-luc outers a réussi un roman rare, exigeant, douloureux, très maîtrisé dans sa distance pudique. " patrice delbourg ? l'evénement du jeudi.
C’est dans un curieux road-trip que le narrateur s’élance avec son père, paraplégique et incapable de parler et d’écrire depuis un accident cérébral. Le voyage n’a pas de destination ni de durée connues, le fils se contentant de conduire en suivant les endroits que son père pointe du doigt sur une carte routière.
Au fil des étapes, de Bruxelles à Genève en passant par Ostende, le Périgord et les Alpes, le fils réalise que ce périple tient surtout du pèlerinage, comme une tournée d’adieux du père aux personnes et aux endroits qui ont compté pour lui, on ne saura pas toujours pourquoi. Un voyage silencieux, forcément sans conversations, en dehors des amis retrouvés ou des rencontres de hasard. Dans ce quasi huis-clos muet, le narrateur se remémore le passé, sa relation avec son père, ancien diplomate et homme politique belge, ardent défenseur de la langue française aux quatre coins du globe, terrassé, pour comble, par l’aphasie. Une relation un peu distante, sans détestation ni grande manifestation d’affection. Est-ce ce genre de relation qu’entretiennent deux parallèles proches et semblables mais qui ne se rencontrent jamais, sauf à l’infini et ici, peut-être, à l’horizon de ce dernier voyage ?
D’étapes en réminiscences, le fils s’interroge sur ce qu’il sait réellement de son père, expérimente concrètement que, depuis l’accident cérébral, les rôles se sont inversés, pressent que la fin du voyage sera la métaphore d’une autre fin, découvre qu’il n’est pas trop tard pour tisser d’autres liens que ceux issus du langage.
Ce roman écrit avec une plume pudique et élégante, cocasse et douloureuse, évoque la relation père-fils à l’heure de la vieillesse, de la maladie et de la mort qui rôde. Avec ce texte qui semble partiellement autobiographique, Jean-Luc Outers a probablement voulu rendre un hommage à son père, tout en délicatesse et sensibilité.
#Lisezvouslebelge
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Si certaines sont impressionnantes et effrayantes, d'autres sont drôles et rassurantes !
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."