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Ernest, 30 ans, reporter, part en Syrie couvrir la fin du siège d'Alep.
La veille de son départ un autre front l'inquiète. La chaîne pour laquelle il travaille est rachetée par un industriel. Deux mondes sont menacés.
À Alep, la cosmopolite, ville de tolérance, les têtes et les illusions vont tomber.
À « Horizon » chaîne de toutes les libertés, les règles du journalisme vont être piétinées. À Alep comme à Paris, certains résisteront, d'autres manqueront de courage.
Un récit d'une guerre à l'autre, de cocktails en bombardements, de prise de rue en prise de bureau. Ernest y perdra-t-il son âme ?
Un roman sur le combat entre l'intérêt de tous et les intérêts de quelques-uns.
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2016, Ernest Bollard, jeune reporter de guerre pour une chaîne de télévision française, comme feu son père, s’apprête à repartir en Syrie. Il ne vit que pour ces moments d’adrénaline, caméra au poing. Est-ce du courage ou l’inconscience ? Ou une façon de fuir ?
Son amoureuse, Louise, n’en peut plus de ces départs répétés et du danger vers lequel il fonce. La mère d’Ernest perd la tête et la notion du temps. Elle vit dans le passé. Ils relisent les carnets laissés par le père d’Ernest.
La chaîne Horizon vient d’être rachetée par l’homme d’affaire Victor Bellonne. La rédaction déchante vite. Des changements que les journalistes n’approuvent pas du tout se profilent. La rentabilité et l’argent sont les moteurs de ce nouvel actionnaire du média.
Le roman alterne entre Paris et Alep assiégée. Qui dit guerre dit bombes, ruines, morts, impossibilité de se soigner. Mais il y a aussi de l’entraide et de la résistance. Pascal Manoukian nous offre de beaux portraits de personnages syriens, singuliers et attachants.
On tremble pour la vie d’Ernest. On enrage avec les décisions de Bellonne dont seuls ses intérêts personnels le préoccupent. Le titre est très beau et poétique. L’écriture est magnifique. Un roman au cœur de l’actualité, qui nous questionne sur la lâcheté, celle des politiques mais aussi la nôtre.
Je remercie l’auteur pour cette très belle lecture.
Il a fallu attendre quatre ans avant de lire un nouveau roman de Pascal Manoukian. Ce fut bien long. Et pendant ce temps le monde a continué sa danse macabre, s'enfonçant toujours plus profondément dans l'horreur et l'absurdité. Et pendant ce temps la plupart des médias engagent notre pensée, nos capacités d'émotion et de réflexion vers un égoïsme désinvolte, vers une uniformité délétère des points de vue. Et pendant ce temps il m'a manqué le regard et les mots de Pascal Manoukian pour m'aider à décrypter les convulsions douloureuses du monde dans lequel je vis. "La pesée des âmes" m'a emmenée à Alep et à Paris, en 2016. "D'une guerre à l'autre"...
A Paris, Ernest Bollard, journaliste pour la chaîne Horizon, s'apprête une nouvelle fois à partir malgré Louise, sa compagne, malgré le mélanome qu'on vient de lui découvrir. Fils d'un journaliste de renom, mort en reportage, Ernest possède une haute conscience de son métier : aller sur les zones de guerre et informer le public. Ses modèles : Albert Londres, Joseph Kessel et, bien sûr, son père. Alors que Victor Bellone, (personnage fictif dont le nom et les actes ne peuvent que nous en rappeler un autre, hélas bien réel celui-là) le nouvel actionnaire majoritaire de la chaîne Horizon "l'une des dernières rédactions rebelles et idéalistes de France" (p.20) commence à démanteler la ligne éditoriale pour que la chaîne soit rentable et occupe "la pole position" de l'audience, Ernest part pour la Syrie où un informateur doit lui livrer des renseignements essentiels.
A Alep-Est, assiégée, pulvérisée par les troupes de Bachar, le journaliste rencontre une galerie de personnages magnifiques : Nazélie, qui tente d'accumuler les preuves en identifiant chaque mort ; Khadija-Catherine Deneuve et sa Brigade des Poètes orphelins ; Djiane ; Maha... Toutes, tous résistent à leur manière, simplement en restant en vie et en insufflant des touches de poésie et de rêve parmi les drones, les snipers, les bombardements et les morts. "Voilà pourquoi il est là, [...]Pas pour les éclats d'obus, mais pour ces vies, plus fortes que tout, serrées autour d'une marmite et ces hanches , exposées comme des cibles, s'agitant au rythme d'un orchestre condamné à l'acoustique des ruines, saupoudrant un peu d'espoir sur des danseurs en sursis." (p.157)
A Paris, comme à Alep, le cynisme des puissants se régale de destruction et de mercantilisme. Entre deux mondes, entre deux guerres, Ernest est amené à résister aussi bien à Paris qu'à Alep. Par sa voix, l'auteur parvient à nous montrer ce qui est, ce qui meurt, ceux qui meurent, ce qui menace.
Il s'agit bien d'un roman, même si les thématiques sont d'une actualité brûlante et Pascal Manoukian nous en offre des images sidérantes, à la fois très réalistes, poétiques et politiques. Bien sûr, on ne peut comparer les évènements d'Alep avec ceux des bureaux d'Horizon. Néanmoins, il est impossible d'ignorer qu'une idéologie se cache derrière le divertissement et que lorsque les journalistes, les humoristes, les lanceurs d'alerte sont bâillonnés, lorsque l'information est traitée en trompe-l'œil et l'esprit, alors les états criminels ont toute latitude pour agir et massacrer. "La pesée des âmes", chargé de toute l'expérience et de toutes les connaissances géopolitiques de son auteur mais aussi de son empathie et de sa colère, fait œuvre de dessillement.
L'efficacité narrative de la construction, la fluidité de l'écriture, précise, visuelle et éloignée de tout didactisme, la force des personnages, puissamment dessinés, rendent ce roman absolument captivant. Cependant le romanesque n'occulte jamais la profondeur, si bien que la lecture nous fait passer par un bouillonnement d'émotions et de sentiments.
Un roman inoubliable que je vous invite à découvrir de toute urgence !
Une bonne lecture intéressante, se qui se passe ailleurs dans ses pays de guerre de conflits , des choses que l on ignore, une lecture de découverte à faire avec plaisir
Avec La pesée des âmes, Pascal Manoukian invite le lecteur à se glisser dans la peau d’un reporter de guerre, addictif à l’adrénaline que génère le danger imminent des conflits. Dans le champ de ruines qu’est devenue Alep, la survie est une gageure et un pari perpétuel, rythmé par les tirs de snipers et les explosions de mortier. Ernest y rencontre des résistants, avec qui les échanges sont si précieux, parce qu’ils sont au coeur des combats et que le lien risque à tout instant d’être pulvérisé.
A Paris , c’est une autre guerre que livrent l’équipe de journalistes d’une chaine de télévision en passe d’être rachetée par un de ces hommes qui ont assis leur pouvoir sur une montagne de devises accumulées au fil de manipulations financières adroites. Le mode du reportage comme le réalise Ernest risque fort d’être mis à mal.
Dans ce roman dense et éprouvant, le métier de passion qu’est le reportage est analysé avec différentes focales : ce que ces absences à haut risque font aux proches, ce que vit sur place l’homme qui, derrière sa caméra, s’expose autant pour comprendre et transmettre, mais aussi le désintérêt des potentiels publics, et avec cette désaffection le risque de voir disparaître cette actualité au profit de mièvreries, sans intérêt mais qui sont source de profit.
Le roman est le fruit d’une expérience vécue et reflète la profonde connaissance du contexte géopolitique de notre époque et emporte le lecteur immergé lui aussi dans ces espaces de tous les dangers
Je remercie infiniment Pascal Manoukian pour sa confiance
310 pages Erick Bonnier 26 avril 2024
Quatre romans magnifiques et puis s’en va, non ce n’était pas possible. Pour mon plus grand plaisir de lectrice, le voilà de retour, quatre ans plus tard avec un nouvel ouvrage. Pascal Manoukian nous propose cette fois "La pesée des âmes" et c’est un coup de foudre. Une plongée au cœur d’Alep… nous sommes en 2016…
Ernest, journaliste, grand reporter de guerre pour "Horizon", est sur le point de partir à Alep, via la Turquie. Il a rendez-vous avec "sa source". Louise, sa compagne aimerait qu’il reste et Victor Bellone, l’industriel qui vient de racheter la chaîne lui demande de retarder son départ. Il a des choses importantes à dire. D’un côté la Syrie et sa guerre fratricide, de l’autre la France, une chaîne de télévision et un combat, certes plus moucheté, mais, lui aussi, tueur de liberté.
C’est ainsi que par chapitres alternés, nous suivons Ernest au milieu des bombes et ses collègues restés en France parmi les scuds balancés journellement par le fameux Victor. Ce roman est magnifique, foisonnant, émouvant, addictif. Derrière les traits du personnage principal, j’ai bien cru reconnaître l’auteur, ses connaissances du journalisme, de la géopolitique, des conflits armés. J’ai retrouvé sa profonde empathie pour les plus fragiles, l’intérêt qu’il porte aux plus démunis, au travail bien fait, au respect de chacun. Sa belle écriture, à la fois d’un abord aisé tout en étant particulièrement travaillée, permet une lecture limpide de ce récit de guerre – dans tous les sens du terme – mais aussi historique, géopolitique, parsemé d’amour et d’humour.
C’est un plaidoyer pour la paix et une critique virulente contre ceux qui ferment les yeux "Depuis, Nazélie en veut à la terre entière. Aux Syriens de s’entre-tuer, aux Grecs d’avoir craché au visage de sa mère, aux Russes de lâcher leurs bombes, à Armen de croire encore au régime, aux Occidentaux de détourner les yeux … et aux journalistes de l’observer se débattre, de loin, avec leurs jumelles d’experts et, par facilité, de la traiter de rebelle, de l’amalgamer avec tous ces fous de Dieu, comme si les Syriens n’avaient de choix qu’entre Daesh et Bachar."
C’est un texte d’une telle actualité. Cest aussi un hymne au journalisme d’investigation, au travail acharné du reporter pour extraire la vérité, la brandir aux yeux du monde, quitte à en oublier les siens et sa propre vie.
En un mot, ce roman est à mes yeux une merveille, un cinquième récit d’une qualité inouïe. Pascal Manoukian est décidément un grand auteur.
https://memo-emoi.fr
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