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Tout le monde l'appelle Dog mais son nom c'est Tobias. Il n'est pas exactement né sous une bonne étoile - et c'est une bonne raison pour recommencer : renaître. Quitte à s'y reprendre plusieurs fois. Il est gamin (on l'appelle encore le gamin), la nuit où il lui faut arracher à mains nues sa survie d'enfant-presque-sauvage et volontiers fugueur des dents d'un chien en maraude dans ses collines d'adoption. Il n'a pas (encore) tant grandi quand, des années plus tard, sorti de quelques mois de prisons écopés pour des bêtises sans gloire, on le découvre à l'un de ces embranchements que le sort nous impose sans nous les signaler. Alors, il lui appartient de choisir : la rechute ou l'avenir, l'engrenage ou la vie.
Sur cette route en lacets qui n'est qu'une succession d'accidents, il y a Chloé, l'ex qui incarne l'espoir, Marco, le gentil géant rencontré en cellule qui ne maîtrise pas sa force, Lulu, l'étoile filante filée par un destin féroce, Fortin, le comédien génial et raté, perdant magnifique aux ressources insoupçonnées, les voyous de la ville et les Anciens du village, leur bonté brute, leur sagesse maladroite, une famille - Martine, le Vieux, le Boche. Tous ces autres qui obligent à devenir soi.
Dans les marges urbaines et rurales d'une société démissionnaire, flirtant en permanence avec l'abîme - ses gouffres, ses séductions, ses addictions -, Dog, tout en paradoxe, habite chaque rencontre, chaque expérience aussi intégralement qu'il oppose au réel une absence butée, comme une flemme existentielle distraite.
C'est un (premier) roman en cavale, sur les talons de son personnage. Dans la vitesse qui simultanément floute et révèle, une trajectoire tout en contrastes et en chocs, de l'effervescence à l'apaisement, du bruit des lumières de la ville au noir silence hanté de la montagne, des tentations de la malédiction aux incrédulités de la rédemption.
Traversé d'authentiques fulgurances, offrant des moments d'émerveillement assez purs, La Nuit du chien sonne l'entrée en scène d'un auteur au talent évident, indéniable, excitant. Ce qui fait la puissance et l'originalité d'Olivier Brunhes, c'est la permanente collision dans la matière même de sa phrase - et que sa phrase rend physiquement prégnante - entre brutalité et délicatesse, entre sauvagerie et finesse. Son geste est vif et précis, aérien et lumineux et parfois confine à une poésie inattendue, les pieds dans la boue la tête dans les étoiles et tendue vers le ciel - comme l'est Dog, dans sa course dératée vers les improbables possibles auxquels on prend la décision de croire parce qu'il faut décider de sauver sa peau.
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