L’écrivain franco-vénézuélien Miguel Bonnefoy poursuit l’exploration fantasmagorique de sa mémoire familiale...
" Le bon Dieu me demande sans doute le sacrifice d'une vie extraordinaire." Ces paroles de sainte Bernadette, Reine les a prononcées le jour où elle a renoncé à entrer dans les ordres pour se consacrer à sa famille.
Malgré treize enfants, le dur labeur de la ferme, le combat quotidien contre la pauvreté et surtout un mari tyrannique, jamais elle n'a regretté son choix. Née en Vendée en 1910, émigrée en Charente, Reine a vécu avec modestie et courage. Elle avait peut-être l'étoffe d'une sainte, mais elle va trouver une autre manière de gagner son paradis...
La vie d'une femme entre les deux guerres. Elle a accouché de 13 enfants et s'est dévouée toute sa vie à sa famille, corps et âme. Elle a subi le harcèlement d'un mari qui n'avait pas de limites, était trop ambitieux. La misère était souvent au rendez-vous mais jamais elle ne s'est plainte ou découragée. Une écriture simple mais beaucoup d'émotions à la fin du roman.
Née en Vendée en 1910, Reine est contrainte par sa famille de renoncer à sa vocation religieuse et accepte d‘épouser un métayer qui lui donnera treize enfants. Entre sa progéniture, les durs labeurs de la ferme, et son mari tyrannique, violent et bon à rien, elle mènera une vie marquée par le dévouement et la pauvreté, que d’aucuns iront jusqu’à baptiser sainte.
Reine est représentative de toutes les femmes de son siècle qui passèrent directement de la tutelle parentale à celle de leur mari, nées pour procréer et servir les hommes de leur famille, sans ressources personnelles et donc incapables de partir même si leur mariage s’avérait un calvaire. L’histoire est jusque là crédible et intéressante. Yves Viollier a choisi en outre de doter son personnage d’une résignation et d’une soumission sans borne, justifiées par une motivation religieuse toute catholique, qui, à la longue, ont fini par me gêner : comment lire sans révolte qu’une femme maltraitée, battue et humiliée, puisse presque y trouver une forme d’accomplissement, si religieux soit-il ?
Fluide et d’une lecture agréable, le récit est linéaire et descriptif : accentuée par le parti-pris d’une narration a posteriori qui s’adresse à l’héroïne en la vouvoyant, une certaine distanciation s’établit avec les personnages, observés de l’extérieur sans jamais vraiment les pénétrer. Le texte en acquiert la dimension nostalgique d’un retour sur le passé et des êtres aujourd’hui disparus, mais prend en même temps l’aspect d’une photographie lisse et glacée, où l’on peine à retrouver la véritable épaisseur des sentiments humains. Je n’ai pas réussi à me glisser dans la peau des personnages, ni à ressentir pour de bon leurs émotions. Reine n’est pas parvenue à m’émouvoir, si ce n’est à m’irriter.
Rappel de la dure condition féminine dans les campagnes françaises du siècle dernier, ce roman historique et de terroir, agréable mais un peu trop superficiel, ne me laissera pas de souvenir impérissable, si ce n’est un certain malaise face à l’acceptation catholique de la souffrance ici-bas.
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