En novembre 1975, avec les funérailles de Francisco Franco dans la vallée des morts, l'Espagne entre dans une nouvelle phase historique. Cependant, les règles sont strictes : il est interdit de diffuser des saluts et des chants fascistes, et de commenter le fait que la construction du sanctuaire a coûté la vie à des centaines de prisonniers républicains. Si l'héritage est évidemment lourd, l'Espagne post-franquiste en devenir, en prenant en compte la pluralité des sensibilités politiques qui composent en fait le pays, parvient à opérer une transition qui a longtemps été valorisée comme modèle politique. Cependant, en tournant le dos à son passé politique récent, la classe politique au pouvoir crée une situation humaine complexe où une partie de la société est implicitement invitée à taire ses multiples souffrances et le sentiment d'injustice qui les accompagne, tandis que l'autre est libérée de tout examen autocritique, de toute responsabilité politique devant la nation et l'histoire.
La memoria rebelde : la historia de Espana a la luz de los valores democraticos (1931-2013) propose une lecture du passé récent de l'Espagne différente de celle promue par l'histoire officielle du régime franquiste et de la Transition.
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