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En Normandie, suite à l'explosion d'une cuve, Luna découvre une main mutilée dans sa chambre. Horreur ! Après examen, il apparaît que le membre amputé reposait dans le pétrole depuis des décennies. Tout porte à croire qu'il s'agit d'un crime commis dans les années 70. Au commissariat de Bolbec, le commandant Faidherbe prend les choses en main. Reste " juste " à déterminer qui pouvait bien être la victime. Et le tueur.
Voici un roman policier bien sympathique. D'abord, il n'est point trop épais : 170 pages pour raconter cette histoire, dénouement compris. Ensuite, le ton y est résolument léger, enlevé et amusant. On n'y éclate pas de rire, mais on sourit souvent aux réparties du commissaire parfois assez mauvaises lorsqu'il s'essaie à l'humour. Et puis, le style est alerte, simple, classique et argotique voire patoisant. Des personnages bien ancrés dans leur pays et un pays très présent dans leurs histoires et dans l'intrigue. Intrigue qui prend sa source en 1944, en plein début de déroute allemande, après le débarquement qui eut lieu non loin de là. Le commissaire Faidherbe est assez loin des standards de notre époque : point de portable, un peu rustre et surtout maladroit dans ses propos qui peuvent blesser les plus sensibles de ses collègues, notamment la jeune et svelte Virginie Blanchamp. "Faidherbe se penche un peu pour regarder à gauche. Il aperçoit l'agent Schlumpf, planté devant l'arrêt du bus au débouché de la rue piétonne. [...] Il lui fait signe. Les dix doigts ouverts, deux fois, pour vingt minutes, puis un index vers le bas. "Je descends dans vingt minutes." Un pouce dressé lui répond. De l'inutilité de passer un coup de fil. Ah ! L'heureux temps des sémaphores de Chappe... Mieux encore, il aurait dû naître au XVIIIe siècle avant la révolution industrielle. [...] Aucun regret. Le présent est définitivement plus excitant." (p.129/130)
On ne lit pas ce polar comme on lit un polar sérieux. C'est un livre à lire pour se détendre, dans un train (il a le format idéal pour un trajet), dans un canapé pour embellir un après-midi pluvieux et venteux. Un polar qui ne se prend pas au sérieux et qui fait passer un très bon moment, qui tente des jeux de mots foireux dans les titres :"Le fort dévale" (p.92) ou "L'assaut scie celui qui fait feu" (p.141), qui parle des femmes qui désirent des hommes et des hommes qui aiment les formes féminines : "La comtesse redresse son buste et le chemisier s'ouvre plus largement sur une absence de soutien-gorge et deux obus de 75 en fait de seins." (p.115). Un polar à l'ancienne écrit pour divertir, but qu'il atteint très facilement et largement.
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