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1887. La peintre noire américaine Lafanu Brown est prise pour cible lors d'une émeute dans les rues de Rome. Sauvée in extremis par un anarchiste, elle commence à tisser des liens avec ce dernier qui la demande bientôt en mariage. En préambule à sa réponse, Lafanu décide de lui raconter sa vie. Celle d'une jeune fille née aux États-Unis de père Haïtien et de mère indienne. Encore enfant, elle devient la protégée d'une femme fortunée qui entend faire d'elle une icône du mouvement abolitionniste alors que frémissent les tensions qui conduiront à la guerre de Sécession. Mais pour Lafanu, du village dans lequel elle grandit aux rues de Rome en passant par les ports négriers ou les salons de l'aristocratie londonienne, une seule quête importe. Celle que ses pinceaux tentent d'imprimer sur la toile, celle des couleurs qui diront avec justesse son identité et lui permettront de gagner son indépendance.
Dans cette fresque foisonnante, la romancière italo-somalienne Igiaba Scego nous livre le portrait d'une artiste affirmant sa liberté dans la tourmente de l'Histoire. Tissant habilement les liens entre passé et présent, La Ligne de couleur raconte les combats des femmes pour l'indépendance, la création et la liberté.
Igiana Scebo est italienne d’origine africaine et vit à Rome. C’est en découvrant le destin de deux femmes noires, américaines, qui avaient vécu de façon libre en Italie au XIXème siècle qu’elle a eu envie d’écrire ce roman de fiction.
« Aujourd’hui, ce pays s’est durci envers ceux qu’il considère « autres » et il s’est laissé aller à une tristesse amère. Le climat de racisme et de défiance m’a lentement amenée à la décision fatale d’écrire un livre sur ces deux femmes, pour offrir un autre point de vue à mon pays ».
Plutôt que d’écrire une biographie, elle a choisit de créer un personnage de fiction : Lafanu Brown dont la mère appartenait à la tribu des Ojibwés et le père était Haïtien.
Lafanu Brown, alors qu’elle n’est encore une enfant, est choisie par une femme fortunée qui décide d’en faire sa protégée. Le but inavoué de cette femme est d’en faire une icône du mouvement abolitionniste et de passer elle-même pour une grande bienfaitrice.
Dans le roman, Lafanu Brown, devenue une peintre reconnue et vivant à Rome, couche sur le papier le récit de sa vie afin que l’homme que l’homme qui vient de la demander en mariage connaisse son parcours.
Un parcours qui fut bien loin d’être un long fleuve tranquille mais plutôt un combat quotidien pour son indépendance, la reconnaissance de son art.
Dans le même temps, des chapitres intitulés « Croisements » mettent en exergue les dangers et les terribles souffrances des migrants qui quittent leurs pays d’Afrique. Il y a là un parallèle très intéressant avec ceux qui ont été déportés au temps de l’esclavage.
S’il m’a fallu un petit temps d’adaptation sur les tous premiers chapitres pour comprendre qui était qui, j’ai vraiment accroché à cette histoire qui m’a permis de découvrir des choses sur le comportement des abolitionnistes, de la société américaine et la société italienne qui, au moment où se situent les faits, est en train de se voir créer la République Italienne.
Je remercie les Editions Dalva et Cultura pour cette découverte.
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