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« La nuit où j'ai rencontré Kat-Epadô, j'étais seule dans une baraque isolée, porte fermée à double tour. Autour de moi, la tempête. À perte de vue, des forêts. » ZsaZsa, une romancière, quitte Paris pour aller dans les montagnes étudier la langue des oiseaux. Elle n'imaginait pas que le soir même, allumant l'écran, elle allait rencontrer une étrange Japonaise dont l'écriture la fascine aussitôt par son charme maladroit. Un jour, celle-ci débarque. Elle a peur. Pourquoi ces deux jeunes femmes vont-elles fuir ensemble à travers les forêts ? De nuit ? Qu'est-ce qui les lie ? Qui les poursuit ?
Je ressors de ce livre avec un sentiment indéfinissable. Ce n’est pas un mauvais livre, mais il n’est pas non plus inoubliable. L’histoire est, ma foi assez bizarre. Très bizarre même, mais pas désagréable du tout. L’écriture est fluide et cache quelques belles phrases.
Mais à côté de ça, la manière dont a été tournée l’histoire me dérange un peu. Alors déjà je trouve que c’est un peu long à se mettre en place, disons que l’auteure prend son temps pour décrire la japonaise qui est le centre de l’histoire et responsable de cette mystérieuse fuite dans la forêt. Ensuite un autre petit problème, c’est qu’en plus d’être ouverte, la fin paraît un peu trop rapide comme bâclée. Alors bien que bizarrement avec le recul cela me parait faire sens, vu que ça colle à l’ambiance générale du livre, le point d’interrogation restant vraiment la marque de ce livre, j’avoue que sur le coup je la trouve un peu frustrante, car voilà on ne sait rien de concret et ça fait peu une aventure sans la faire.
Pourtant malgré ces premières impressions pas vraiment positives, ça reste une agréable lecture, car comme ZsaZsa (la romancière retirée dans les bois), je ne savais pas trop où j’allais, ce qui se cachait, ce qui allait arriver. J’étais complètement dans la brume, tout comme cette romancière. Et ça c’est vrai que peu de roman de ma connaissance peuvent se vanter de faire vivre en même temps au lecteur les sentiments d’un personnage. Il y a des livres où on sait comment ça va finir ou au moins on sait à peu près à quoi s’attendre, et il y a les autres où on ne peut vraiment pas tirer de plan.
Alors je vous ai parlé de cette ambiance vaporeuse et incertaine qui entoure le lecteur et ce livre, mais une autre ambiance mérite d’être aussi soulignée c’est ce goût de la poésie qui ressort dans ces pages. Alors pour Kat-Epadô cette poésie se retrouve dans l’écriture des annonces sur Ebay, mais en ce qui concerne ZsaZsa c’est un peu plus « subtile », car elle se retrouve plus dans sa retraite, ce quasi dénuement qu’elle vit au quotidien dans la petite baraque de la forêt. Dans cette vie toute simple qu’elle a choisie pour un an, où là elle va se balader, découvrir la vie d’une forêt –et aussi d’une vielle dame- et réentendre au détour d’un arbre un chant d’oiseau. Ce livre joue beaucoup sur les impressions et ça c’est quand même un bon point. Ca a un côté authentique pas désagréable, d’ailleurs ça colle bien avec la fascination du personnage pour l’Extrême-Orient asiatique je trouve.
En résumé, malgré une certaine lenteur et une fin un peu frustrante, c’est un livre que je recommande pour sa poésie, son ambiance particulière et son inaccessibilité.
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