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Kippour, c'est le jour que Sasha Cohen a choisi pour annoncer à son père qu'il ne croit plus en Dieu. Deux jours le séparent de cette confrontation. Au fil de ses rencontres et de ses déambulations parfois hallucinées dans Paris, se dessine le caractère d'un jeune homme impétueux et romantique qui entend conquérir son autonomie intellectuelle et affective. Dans les cheveux de Carla, sa muse, il fait l'apprentissage de la liberté et de la vie adulte. Un roman émouvant, qui aborde avec légèreté la question du repli identitaire pour nous inviter au cheminement intérieur et à l'émancipation personnelle : "Deviens qui tu es et tu seras heureux."
Ce récit s’apparente à un essai, où romance et philosophie – ici au sens premier, amour de la sagesse, viennent sous forme de synthèse, ponctuer une dialectique parfaite. La religion, sujet épineux, est ici abordée de manière très simple et intelligente, laissant le lecteur rejoindre la partie du débat qu’il choisit. Et même si j’ai eu cette impression, égoïste, qu’il avait été écrit pour moi (les études en philosophie, le lycée Thiers et son cours Julien me renvoyant à ma vie étudiante marseillaise où j’étudiais la philosophie des mathématiques, la destination finale d’Antibes, lieu que je ne connais que trop bien pour y avoir vécu plus vingt ans, les références à Montaigne, un de mes philosophes préférés, que je consulte régulièrement, et à Brad Mehldau, compagnon fidèle lors de mes voyages en voiture, et enfin, le clin d’œil à une réplique de Cyrano…), c’est une certitude que vous vous retrouverez, vous aussi, dans ce texte… Et ce qui fait de ce roman une réussite, c’est… son panache !
Sasha ne croit plus en Dieu et est bien décidé à l’annoncer à son père. Mais lorsque l’on est issu d’une famille ultra religieuse, une annonce aussi radicale risque de faire des vagues. Sasha a deux jours, avant Kippour, pour trouver au fil de ses rencontres le courage de parler à son père.
David Allouche attaque fort dès son premier roman en abordant la religion. Celle-ci étant propre à chacun dans un cercle familial, il n’est pas aisé d’en parler en public. Peur du regard des autres, du jugement, du rejet, de la haine, particulièrement aujourd’hui. À travers ce texte je comprends la symbolique et la puissance du judaïsme dans une famille. Sasha, ici, souhaite s’émanciper et utiliser pleinement sa capacité intellectuelle et émotionnelle. Le poids de l’héritage religieux est traité avec légèreté pour nous amener à une réflexion identitaire. Faut-il forcément rentrer dans un moule ou juste être soi-même ? Un roman agréable à lire, qui ne repose pas que sur la religion. C’est une quête de liberté pour enfin vivre.
« Deviens qui tu es et tu seras heureux. »
http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2019/04/30/37293874.html
Merci aux éditions Eyrolles pour cette lecture.
Pour tout vous dire, si j'ai accepté de recevoir ce livre, c'est parce que la petite présentation de l'auteur sur le communiqué de presse a retenu mon attention. Je ne vais pas m'étendre, mais Telecom Paris Tech, cela me parle, même si ce n'est pas mon domaine. Et j'étais curieuse de lire le roman « développement personnel » d'un ingénieur en télécommunications. Parce qu'à l'inverse, le titre et la couverture n'avaient pas du tout attiré mon attention.
La kippa bleue ça parle de quoi ? D'un adolescent juif, Sasha, qui a pris la décision d'annoncer à son père qu'il ne croit plus en Dieu. Alors en vacances à Paris, Sasha réfléchit au fil de ses rencontres à ce qu'il va dire à son père, à la manière dont il va lui annoncer son choix. Ces deux jours sont l'occasion pour Sasha de vivre pleinement, sans contrainte jusqu'au moment du retour chez lui, le jour de Kippour. Moment où il ne sait pas comment réagira son père et ce que sera l'après de cette annonce.
"Moi, c'est le monde intérieur qui fait mon malheur. le monde extérieur, c'est mon salut. Dans le cocon familial, je meurs étouffé."
J'avais très peur du côté religieux de ce roman. Mais je me suis laissée séduire. le style de David Allouche est fluide, et surtout il ressort une grande sincérité de ses écrits. J'ai lu ce livre en moins de deux heures. Les pages se tournent vite, Sasha est intéressant dans ses réflexions, et très déterminé. On ressent vraiment le lourd de la religion et de la culture dans son éducation. Mais finalement, le récit s'attache plus à son séjour parisien, à ses amours avec une jeune femme qu'à l'annonce en elle-même. En effet, ce n'est que dans les dernières pages que Sasha rentre chez lui et affronte enfin son père.
"Je ne sais pas si l'autre monde est plus intéressant que le monde juif, mais c'est l'autre que je veux."
Ainsi, son cheminement intérieur prend toute la place dans le roman et c'est vraiment dommage. Surtout que le texte est court. J'aurais aimé que l'auteur prenne le temps de développer la conversation avec le père. L'échange est trop succinct, malgré la révélation d'un secret de famille. Mais finalement, celle-ci passe presque inaperçue puisque le livre est déjà terminé.
La kippa bleue est un bref roman, intéressant par la partie sur le cheminement intérieur de ce jeune homme qui ne croit plus en Dieu. Mais quel dommage que ce soit si court, et que la conversation avec le père n'ait pas pris plus de place et d'ampleur. Cela reste tout de même une bonne lecture, surprenante, malgré ce bémol.
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