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Ana mène une existence heureuse à Zagreb avec ses parents, sa petite soeur Rahela et son meilleur ami Luka lorsque la guerre avec les Serbes éclate. Bientôt, ce sont les premiers raids aériens, la peur au quotidien, l'afflux des réfugiés. Mais le pire reste à venir : au cours d'une expédition en Bosnie pour tenter de faire soigner Rahela, Ana et ses parents tombent dans une embuscade. Seule survivante, Ana va apprendre le maniement des armes dans un village rebelle avant de quitter le pays et de trouver refuge aux États-Unis.
En Amérique, Ana tente de reconstruire sa vie et de tirer un trait sur le passé. Mais devenue jeune femme, et alors que la guerre fait de nouveau irruption dans son pays d'adoption avec le 11-Septembre, elle découvre qu'il faut parfois se confronter à ses démons pour reprendre le cours de son existence.
La Jeune Fille et la guerre est un puissant roman de deuil et d'amour filial qui livre un magnifique portrait d'enfant confronté à la tragédie et sauvé par sa résilience.
https://lettresexpres.wordpress.com/2018/03/19/sara-novic-la-jeune-fille-et-la-guerre/
Cela faisait un moment que je voulais lire ce roman, qui s'est avéré être une lecture enrichissante sans être trop éprouvante. L'extrême jeunesse d'Ana, sa compréhension partielle des événements, rendent le récit plus sobre et dépourvu d'un pathos que je craignais un peu. L'auteure décrit très bien le contexte, et conserve un équilibre délicat entre les faits de guerre relatés et sa volonté de ne pas prendre parti de façon trop violente. Elle réussit ainsi à conserver la force de certaines scènes essentielles. À côté de ça, je n'ai pas été éblouie par l'écriture, et lui ai trouvé quelques petites maladresses. Quant à la psychologie des personnages, elle m'a semblé parfois un peu sommaire, manquer un peu de nuances. Mais malgré ces quelques marques d'inexpérience de primo-romancière, la force de ce roman est incontestable.
http://leslivresdejoelle.blogspot.fr/2016/10/la-jeune-fille-et-la-guerre-de-sara.html
L'histoire commence en Yougoslavie au moment de la guerre civile en 1991.
Ana, une jeune fille de 10 ans aux allures de garçon manqué, vit à Zagreb avec ses parents et sa jeune sœur Rahela qui n'est encore qu'un bébé.
Ana, à qui les adultes n'expliquent rien du conflit sous-jacent avec les serbes, découvre peu à peu l'importance des différences ethniques et va vivre un quotidien marqué par les raids aériens et la course aux abris, le rationnement, les coupures d'eau et d’électricité.
Dans l'innocence de leur jeunesse elle joue avec ses copains à pédaler sur le vélo pour faire fonctionner le générateur dans les abris, ils jouent à la guerre derrière les murs de sacs de sable édifiés dans les rues par la police, simulent la mort, imitent le bruit des mitraillettes.
Ana est inséparable de son copain Lula, un jeune croate de son âge.
Ses parents ne lui disent rien, elle essaie de glaner des informations, écoute aux portes, entend parler de proclamation de l'indépendance de la Croatie, essaie de comprendre ce que veut dire l'expression "une ville est tombée".
Sa petite sœur est très malade, ses parents n'ont pas d'autre choix que de l'envoyer en Amérique par l'intermédiaire d'une association pour tenter de la sauver. Sur place sa sœur sera prise en charge par une famille d'accueil.
Lors du chemin de retour vers Zagreb, Ana et ses parents tombent sur un barrage et le drame arrive...
Nous retrouvons ensuite Ana à 20 ans, étudiante à New-York où elle a caché à tous son passé, s'inventant un passé américain "plus je mentais, plus j'avais le sentiment de m'intégrer". Meilleur moyen pour tourner la page, pensait-elle.
Les attentats de septembre 2001, son témoignage d'enfant soldat à l'ONU, "Combattre n'était pas un choix. Juste un moyen de survivre" vont provoquer le besoin pour Ana de retourner "chez elle".
Ce récit est constitué de plusieurs parties qui s'enchainent de façon non chronologique.
Ce roman n'est pas autobiographique, l'auteure est croate et a recueilli des témoignages pour construire son récit. J'ai beaucoup aimé ce premier roman, les personnages sont très attachants et l'auteure est dotée d'une jolie plume.
Ce texte nous remémore un génocide, une purification ethnique si proches de nous. Les passages sur les enfants soldats sont terribles.
Ce roman comporte peu de faits historiques, ce que j'ai un peu regretté, car le récit est centré uniquement sur le cheminement de cette jeune fille.
C’est un premier roman très touchant et sensible qui aborde beaucoup de thématiques mais sans jamais perdre son fil conducteur. Nous découvrons petit à petit ce qui est arrivé à Ana après la mort de ses parents et pourquoi elle se sent coupable aujourd’hui. Cette lecture est l’occasion d’en apprendre plus sur la guerre de Yougoslavie et les tensions de cette région d’Europe. Et malgré la dureté du sujet, Sara Novic reste très pudique et s’attarde peu sur les rares moments de violence. Ce n’est pas tellement l’objet ici je pense. Le travail de mémoire, personnel et historique, la culpabilité et les choix qui n’en sont pas toujours dans ces périodes de conflit sont ce qui me restent le plus de cette lecture.
J’ai été sensible à l’écriture de l’auteur qui a su trouver le ton juste pour cette histoire. Je me suis plongée dans cette lecture sans aucune attente particulière et je me suis beaucoup attachée à Ana. Aucune longueur dans ce roman qui m’a captivée d’un bout à l’autre. Si vous voulez découvrir un premier roman de la rentrée littéraire, vous pouvez vous tourner vers celui-ci en tout confiance !
http://www.leslecturesdumouton.com/archives/2016/08/21/34186663.html
« Je me suis accoudée au comptoir pour attirer l’attention de l’employé. M. Petrovic me connaissait et il savait ce que je voulais, mais aujourd’hui, son sourire ressemblait davantage à une grimace.
‘’ Tu veux des cigarettes serbes ou croates ? ‘’ La façon dont il avait prononcé les mots serbes et croates n’était pas naturelle. Aux informations, j’avais entendu parler des deux nationalités de cette manière à cause des combats dans les villages, mais je n’y avais encore jamais été confrontée personnellement. Et je ne voulais pas me tromper de cigarettes.
‘’ Est-ce que je pourrais avoir celles que je prends d’habitude, s’il vous plaît ?
- Serbes ou croates ?
- Vous avez, le paquet doré.’’
J’ai essayé de les retrouver dans son bazar, pointant du doigt l’étagère derrière lui. Mais il s’est contenté de rire avant de faire un signe au client suivant, qui m’a souri avec mépris. »
Ana Juric est une jeune croate de dix ans. Elle vit dans la banlieue de Zagreb, entourée de ses parents et de sa sœur Rahela, et passe son temps à jouer au Trg (la « place » en croate) avec son ami Luka. Mais, nous sommes en 1991 : la guerre éclate entre les Croates et les Serbes. Au retour d’une expédition en Bosnie pour déposer sa sœur atteinte d’une insuffisance rénale sérieuse, Anna et ses parents sont arrêtés par une milice serbe. Les parents sont fusillés et Ana y échappe de peu. Cet événement traumatisant met fin à la première partie de ce roman.
Les parties suivantes racontent le quotidien d’Ana, devenue adulte, aux Etats-Unis où elle a été adoptée avec sa sœur. Elle témoigne à l’ONU de son passé d’enfant-soldat mais la blessure reste trop importante pour mener une vie paisible. Elle décide de retourner en Croatie afin de tenter de trouver des réponses à ses questions et angoisses.
Sara Novic livre un premier roman fort où la guerre et ses conséquences psychologiques sont analysées à travers les yeux de l’enfant puis de l’adulte. Comme bien souvent dans les traumatismes de guerre, le processus de résilience passe par le retour à l’origine du mal. L’auteure offre aussi un portrait saisissant des enfants devenus soldats pour survivre : ces passages sont selon moi les plus forts du livre.
Une belle découverte, je vous le conseille.
http://sweetie-universe.over-blog.com/2016/08/fiche-livre-la-jeune-fille-et-la-guerre-sara-novic.html
Ce roman est partagé en trois parties. Si Ana est l'héroïne de ces trois parties, elle est bien différente d'un chapitre à l'autre. La première Ana est une enfant âgé d'environ dix ans. Elle vit paisiblement avec sa famille à Zagreb. Elle n'est pas riche mais elle se satisfait du vieux canapé qui lui sert de lit. Même si elle envie le matelas confortable de son meilleur ami. Elle va à l'école, joue au Trg et fait des courses pour son oncle, comme tous les enfants. Jusqu'à ce qu'arrive la guerre. Perfide, elle se manifeste par une discrimination serbe/croate, qu'Ana ne comprend pas. Après tout, quelle différence y a-t-il entre des cigarettes serbes et des cigarettes croates ? Puis, peu à peu, son terrain de jeu favori devient un camp improvisé pour des exilés fuyant la guerre. Arrivent ensuite les exercices de confinement au cours desquels les enfants apprennent à rejoindre l'abri le plus proche en cas de raid aérien. Tout d'abord, c'est comme un jeu. La sirène résonne, on court se cacher , on fait la queue en croisant les doigts pour être le premier à pédaler sur le vélo produisant l'électricité pour l'abri sous-terrain. C'est plutôt amusant pour des enfants qui ne comprennent pas les implications affreuses qu'ont ces événements. Les véritables raids arrivent et la lassitude s'intalle ainsi qu'un sentiment d'insécurité. Certains disparaissent sans raison.
Le premier changement intervient lorsque Rahela, la petite soeur d'Ana, est tellement malade qu'il faut l'emmener voir des médecins dans d'autres villes. Au bout d'un certain temps, alors que la guerre est bien présente, la famille d'Ana doit emmener Rahela à Sarajevo pour la soigner. Rahela doit être envoyée aux Etats-Unis dans une famille d'accueil pour y être soignée. C'est un déchirement pour la famille, mais ce n'est rien comparé à la suite. Lorsque les parents d'Ana et Ana prennent la route pour rentrer à Zagreb, ils tombent sur un barrage routier. Ce jour-là, Ana perd ses parents et fait la morte pour survivre.
Cette partie était vraiment très émouvante, quoiqu'il y ait eu quelques longueurs. Néanmoins, ces passages parfois languissant participent efficacement à la construction de l'histoire. On développe une empathie certaine pour cette famille, et on souffre en même temps qu'elle. L'ambiance se fait de plus en plus pesante, alors qu'on comprend, en temps qu'adulte, ce qu'Ana, qui est notre unique repère dans cette histoire, ne comprend pas. L'horreur qu'on pressent, et qu'on lit, se heurte violemment à l'innocence d'Ana, incapable de comprendre pourquoi cette guerre existe.
La deuxième partie présente Ana lors de sa deuxième vie, alors qu'elle a été adoptée par la famille d'accueil de sa soeur. On la découvre en porte-parole des enfants qui ont survécu seuls à la guerre. On découvre les doutes qui l'envahissent alors que sa vie est parfaite, si on oublie son passé. La facilité avec laquelle l'auteur arrive à nous faire voir cette femme forte puis à ôter lentement la carapace qu'elle s'est forgée est déconcertante. La vie d'étudiante est bien décrite et les sentiments d'expatriées paraissent plutôt justes. Bien que cette partie ne soit pas la plus passionnante du roman, on y apprend beaucoup de choses et l'ambiance est encore une fois très juste. En tant que lecteur, on prend conscience du lourd passé d'Ana en même temps qu'elle. Ses secrets, on les découvre comme si elle même acceptait de nous les livrer. Et ils sont affreux, ses secrets, ils sont crève-coeur.
La troisième partie quant à elle nous montre ce que devient Ana, ou du moins la façon dont elle essaie de se reconstruire malgré et grâce à tout ce qu'elle a vécu. Cette partie aurait été parfaite avec un paragraphe de plus qui aurait donné une vraie fin. J'aurais aimé savoir ce que devient l'héroïne à la fin de l'histoire. Cependant, le choix d'avoir laissé la vie d'Ana en suspens est justifié dans le sens où elle se construit une vie qui respecte ses souvenirs et ne les rejette plus.
Dans l'ensemble, j'ai plutôt apprécié ce livre. Je me suis demandée longtemps s'il s'agissait d'une biographie ou d'une autobiographie tellement j'ai été prise dans les émotions de cette histoire. Il n'en est rien. L'auteur n'est pas la petite Ana, et si elle a des origines croates, elle n'a pas connu vraiment ce conflit. Elle a pourtant su dépeindre avec justesse la candeur de l'enfance qui s'étiole sous les feux de la guerre. C'était poignant et terriblement émouvant. Toutefois, j'aurais aimé peut-être moins de détachement et plus de transitions lorsque les souvenirs d'Ana sont évoqués. Parfois, elle paraît totalement distanciée et j'avoue que cela a perturbé ma lecture. De même, j'aurais apprécié qu'on se penche plus sur les sentiments amoureux d'Ana. Ils se résument à quelques rares questionnements rapidement évincés. Il y a également certaines longueurs qui n'ont à mon sens pas grand intérêt et qui coupent l'élan que le lecteur prend lorsqu'il se plonge dans l'histoire.
Verdict : ♥♥♥♥ Une bonne lecture, saisissante malgré quelques moments qui prennent un peu trop de place. C'est une histoire qui dépeint sans renfort de tournures violentes les horreurs et les incohérences de la guerre. Etrangement, on en ressort à la fois rempli d'espoir et accablé.
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