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La guerre sociale en France ; aux sources économiques de la démocratie autoritaire

Couverture du livre « La guerre sociale en France ; aux sources économiques de la démocratie autoritaire » de Romaric Godin aux éditions La Decouverte
Résumé:

Depuis des décennies, la pensée néolibérale française mène une guerre larvée contre le système économique de l'après-guerre. Mais la résistance d'une population refusant un déséquilibre des politiques en faveur du capital a abouti à un modèle mixte, intégrant des éléments néolibéraux plus... Voir plus

Depuis des décennies, la pensée néolibérale française mène une guerre larvée contre le système économique de l'après-guerre. Mais la résistance d'une population refusant un déséquilibre des politiques en faveur du capital a abouti à un modèle mixte, intégrant des éléments néolibéraux plus modérés qu'ailleurs, et maintenu un compromis social. Le système politique français a ainsi construit un équilibre sur une série de compensations au monde du travail face aux réformes.
À partir de la crise de 2008, l'offensive néolibérale s'est accentuée et radicalisée dans un rejet complet du compromis politique et de l'équilibre. L'échec de Sarkozy et de Hollande à imposer une accélération des réformes a débouché sur une vision extrémiste du néolibéralisme, inscrite dans le programme d'Emmanuel Macron.
Ce dernier se présente comme l'homme de la revanche d'un capitalisme français qui jadis a combattu et vaincu le travail avec l'appui de l'État, mais qui a dû, dans les années 1930, accepter la médiation publique pour « civiliser » la lutte de classes. Selon Emmanuel Macron, la guerre sociale, déclarée voici quarante ans, doit désormais aboutir à la victoire de l'État néolibéral. C'est oublier que la France rejette profondément cette évolution.
Arrivé au pouvoir sans disposer d'une adhésion majoritaire à ce programme, le président doit faire face à des oppositions hétéroclites mais décidées à rejeter son projet néolibéral, largement à contretemps des enjeux de l'époque. Mais dans un système politique capable de lui donner le pouvoir sans lui assurer d'adhésion majoritaire, il avance en force, en voulant faire taire les oppositions par des excès continuels d'autorité. Selon une méthode classique du néolibéralisme : de l'épuisement de la société doit provenir son obéissance. Pour cela, il n'hésite pas à bousculer une démocratie déjà fragilisée.

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