Peut-on vraiment ralentir l'escalade des conflits ?
Dans cet ouvrage saisissant, Bruno Tertrais, expert reconnu en géopolitique, dévoile les dynamiques complexes qui façonnent notre époque et éclaire les conflits émergents qui pourraient bien déterminer le destin de notre planète.
La guerre des mondes : Le retour de la géopolitique et le choc des empires offre une plongée captivante dans l'arène mondiale du XXIe siècle, où les nations se livrent une bataille sans merci pour le pouvoir et l'influence.
De la rivalité grandissante entre les superpuissances aux tensions croissantes dans les régions stratégiques, Bruno Tertrais examine les forces géopolitiques qui redessinent le monde contemporain. Explorant les guerres commerciales, les rivalités technologiques, les luttes d'influence et les enjeux énergétiques, il expose les risques inhérents à l'ordre mondial actuel, tout en proposant des pistes de réflexion pour prévenir l'escalade des conflits.
La guerre des mondes est un appel à la vigilance et à l'action, mettant en lumière les défis complexes auxquels nous sommes confrontés. Avec une expertise aiguisée et un style accessible, Bruno Tertrais nous offre une vision perspicace des évolutions géopolitiques en cours, permettant aux lecteurs de comprendre les enjeux mondiaux qui façonneront notre avenir commun.
Où nous situons nous,1910, 1930, 1950, nouvelle guerre froide ?
Rien de moins pour tous les nombreux thèmes abordés par ce conseiller et directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique à l’Institut Montaigne. Je ne me suis pas ennuyée une seconde auprès de Bruno Tertrais.
Le livre ayant été édité en octobre 2023, je me suis dit qu’il ne pouvait qu’aborder cette « guerre des mondes » qu’en totale connaissance de l’état des lieux actuel de notre planète. Et oui, il a tout mis sur la table et s’est attelé à donner un avis sur ce qu’il nomme « le retour de la géopolitique et le choc des empires ».
Poutine ouvre bien entendu la marche, la Chine fait bon figurant en seconde position, l’Amérique terrée est elle aussi à la manoeuvre, l’Europe non négligeable quoique marionnétisée existe au sens géographique puisque prise en tenaille, et enfin l’Inde qui reste encore sur un nuage limbrique mais qu’on attend au virage.
Pour Bruno Tertrais comme pour beaucoup d’autres analystes, la guerre du Kosovo et les bombardements de Belgrade sont à l’origine d’un total revirement des positions des titans - tirants - dictateurs, appelez-les comme vous voudrez. Le « demi-tour de la politique étrangère russe » est placé en 1999 et non pas en 2022 (Donbass), ni même en 2014 (Crimée). Idem pour la Chine. ‘’C’est là que tout a commencé’’ dit Poutine en 2016.
Bruno Tertrais va encore plus loin. Il se pose, nous pose des tonnes de questions. Ne serait-ce pas aussi le signe d’un « retour de bâton contre la mondialisation, l’occidentalisation et la modernisation’’ ? Et la « libéralisation des échanges n’est-elle pas à l’origine de la destruction de plein de bonnes choses préexistantes ? Et surtout A QUI LA FAUTE ?
Même si Aron prônait déjà en son temps ‘’que l’impression de stabilité est presque toujours rétrospective’’ et qu’il faut donc calme garder, nous ne pouvons qu’être angoissés par ces ‘’empires revanchistes’’. Que veulent Moscou, Pékin et Téhéran ? « D’abord bien sûr, préserver leurs régimes, ensuite contrecarrer l’Occident » et pour cela ils deviennent des ‘’empires prédateurs’’.
Le régime le plus visible, disons celui qui fait le plus de bruit - de morts serait trop sanguinolent - c’est, en juin 2024, le régime russe devenu Etat fasciste. La Chine, elle ‘’s’est transformée en un Etat quasi totalitaire’’. Et au milieu de ce champ de manoeuvres, le ‘’réveil géopilitique de l’Europe’’ est rude. Au milieu de ce ‘’clash des titans’’ - Amérique, Russie, Chine - c’est qui qui va morfler ? C’est encore Bibi.
Oui car tant que l’Inde reste multi-alignée, ce n’est pas elle qui va diluer la pression, ni résoudre nos problèmes.
Et n’oublions pas le plus radical, la dissuasion nucléaire : là encore Bruno Tertrais a son idée sur son mode de fonctionnement, ou pas.
Des conclusions l’auteur en fait, des pistes il en donne, mais c’est surtout ce conseil de Pierre Hassner qu’il cite qui m’a interpelé. Il conseille une «alliance rare, fragile et souvent conflictuelle de la modération et de la passion ».
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