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Un final grandiose
Art Keller, ancien agent de la DEA, est recruté par le sénateur républicain O'Brien pour participer à une opération officieuse au Guatemala : aider le cartel de Sinaloa, dont la mainmise sur le Mexique assure un semblant de stabilité à la région, à se débarrasser d'une organisation rivale sanguinaire, Los Zetas. La rencontre organisée entre les dirigeants des deux cartels tourne au bain de sang : les trafiquants s'entretuent et le parrain de Sinaloa disparaît. Keller retourne alors au Mexique, où il retrouve la femme qu'il aime, Marisol. Maire d'une petite ville, celle-ci résiste vaillamment aux cartels, malgré la tentative d'assassinat qui l'a laissée infirme quelques années plus tôt. Quand O'Brien propose à Keller de prendre la tête de la DEA, il y voit l'occasion de lutter contre les organisations qui sèment la mort en Amérique. Il accepte.Après quatorze années consacrées à l'écriture de la trilogie Cartel, Don Winslow conclut l'épopée d'Art Keller avec un réquisitoire sans appel contre la gestion corrompue de la guerre anti-drogue par les gouvernements en place.
« Le meilleur. »
STEPHEN KING
« Une spectaculaire conclusion à la trilogie de Don Winslow sur les cartels. »
NEW YORK TIMES
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jean Esch
À propos de l'auteur
Don Winslow est l'auteur de dix-neuf romans traduits en une vingtaine de langues, dont les best-sellers Cartel (Seuil, 2016) en cours d'adaptation au cinéma par Ridley Scott, et La griffe du chien (Fayard Noir, 2007). Il vit en Californie.
La guerre entre les gangs de narcotrafiquants fait rage en Amérique centrale.
Art Keller, agent de terrain de la DEA (l'agence des USA en charge de la lutte contre le trafic de drogues) contribue à entretenir cette guerre pour des raisons personnelles : il veut la mort d'Adán Barrera, le chef du gang sorti vainqueur des dernières batailles.
Alors que Keller est nommé à la direction de la DEA, la disparition, puis la confirmation de la mort, de Barrera aiguisent les appétits au sein de son clan.
De son côté, le nouveau directeur envisage une nouvelle approche de la lutte contre le trafic : plutôt que se focaliser uniquement sur les filières qui apportent les drogues aux USA, pourquoi ne pas essayer d'interrompre le flux d'argent qui finance le trafic ?
Waouh ! Quelle histoire ! Quand on lit la dernière centaine de pages du roman (plus de 1500 pages en version numérique) tout paraît simple. Mais que de péripéties avant d'en arriver là. Entre les luttes de clans du côté des trafiquants, les manœuvres pour devenir le revendeur dominant aux USA, les luttes d'influence politiques et les petites ou grosses compromissions entre ces cercles, on pourrait finir par se perdre... D'autant que l'auteur s'ingénie à raconter des histoires incidentes qui finissent plus ou moins par se croiser. N'y en a t'il pas un peu trop parfois quand même ?
Les personnages ont de l'épaisseur, souvent plein de contradictions, parfois droits et inflexibles (comme Marisol, l'épouse mexicaine de Keller, ou Rafael Caro, le vieux trafiquant qui se venge de ses années de prison en tirant les ficelles). Ils sont si nombreux qu'on finit par se demander comment l'auteur réussit à ne pas les confondre.
Même si les chapitres sont longs, voire très longs, le roman est très rythmé : beaucoup d'action et de changements de points de vue, des histoires secondaires, des retours dans le passé... On ne s'ennuie pas ! C'est bien écrit (et traduit) ; sans plus. Mais ce qui force l'admiration, c'est la capacité de l'auteur à mener à son terme une intrigue aussi alambiquée.
Pourquoi alors y a t'il un truc qui me chagrine ? Je dirais que c'est le ton et le discours moralisateurs que met Winslow dans la bouche de Keller. Que l'auteur ait envie de régler des comptes avec l'Amérique de Trump, je peux le comprendre. Mais pourquoi essayer de nous faire croire qu'il détient une, ou la, vérité sur la façon de traiter la question du trafic de drogues ? Un gros manque d'humilité, non ?
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2023/06/19/la-frontiere-don-winslow-harper-collins-chasse-aux-trafic-de-drogue/
Quand vous lisez des trilogies dont chaque livre sort à plusieurs années d'intervalle, l'exercice de style qui consiste à se remémorer des différents personnages est toujours laborieux voire rébarbatif en début de roman .Ce dernier opus de Don Winslow n'y fait pas exception . Puis le rythme du récit prend le pas sur la liste des protagonistes et on retrouve peu à peu ses petits …
Ce dernier tome de près de 850 pages clôt donc la trilogie Cartel. Un projet ambitieux et de longue haleine qui nous décrit le business de la drogue en trois dimensions : les fabricants , les consommateurs et ceux qui luttent contre sa prolifération . Un cercle vicieux perpétuel où l'on retrouve en vedettes principales les cartels mexicains et la DEA . Une lutte sans merci qui dure depuis 50 ans qui a fait des dizaines de milliers de victimes et qui a engloutit des milliards de dollars de la part des autorités américaines sans que les trafics soient un jour vraiment inquiétés . Dans ce troisième tome ce sont les jeunes qui prennent la relève alors que le patron , Adan Barrera dit M-1 a disparu au Guatemala alors qu'il combattait un autre groupuscule sanguinaire , les Zetas . « Los Hiros » veulent avoir leur part du gâteau quitte à s'affronter pour avoir la meilleure et alors que la place du patron est vacante . Ivan Esparza et ses deux frères , Ric Nunez et Ruben Ascension ont bien l'intention de développer leur business quitte à renouveler les ingrédients : après le commerce du cannabis qui tend à se légaliser aux États Unis , l'heure est à la culture du pavot et à son dérivé vedette : l'héroïne .Mais attention car la vielle garde veille au grain . Qu'elle soit en train de revenir au premier plan ou encore pour un moment derrière les barreaux , elle n'a pas dit son dernier mot .
Arturo Keller , devenu patron de la DEA sous les bons auspices d'un sénateur républicain , l'a bien compris : les cartes n'ont pas fini de changer de main , les coups tordus et les guet-apens toujours fortement utilisés quand il s'agit d'un juteux business . le sang n'a donc toujours pas fini de couler et les victimes des deux côtés de la frontière de se multiplier à moins qu'il frappe un grand coup dans cette fourmilière qui a des ambitions alors que les élections américains battent leur plein .
La qualité d'écriture de Don Winslow est indéniable : saisissante et implacable comme ce fléau qui hante les pages de ce roman . Une course sans fin où se démène ce héros d'un autre temps : Arturo Keller ; Véritable patriote au sens noble du terme et dont le mantra est : la fin justifie les moyens . L'auteur nous plonge alors dans les arcanes passionnantes de l'infiltration policière où l'inspecteur Cirello joue un rôle de premier plan , à ses risques et péril . On suit Keller en pleine action permanente et de l'autre côté de la frontière ses principaux ennemis qui se démènent pour gagner le gros lot, tout en se faisant une guerre quasi permanente ; jeux d'alliances qui changent de camp au gré de la volonté d'expansion de l'un ou de l'autre .
Mais la plus belle histoire qui va peut être vous surprendre et vous émouvoir est sans doute celle de Nico et de Flor , deux très jeunes guatémaltèques qui tentent de fuir leur condition miséreuse , faite de bric et de broc trouvés dans la décharge à ciel ouvert où chacun met en oeuvre la loi du plus fort ou du plus malin pour survivre jusqu'au lendemain . Leur seule chance : dompter « la Bestia » , ce train qui file vers le Nord et l'eldorado américain . Encore faut-il rester vivant jusque-là !
L'auteur n'hésite pas non plus à donner quelques beaux coups de canifs dans la carapace du Président actuel des USA , accusé de collusion avec les cartels mexicains de la drogue via le groupe immobilier de son gendre .Réquisitoire gratuit ou véritable accusation par fiction interposée ? La seule chose que l'on sait est que l'auteur est bien renseigné de tout ce qui touche de près ou de loin au trafic de drogue , bien placé qu'il est depuis San Diego pour entendre , depuis plus de quatorze ans , les informations ou écouter les témoignages qui filtrent à travers la frontière .
Thriller politique ou roman d'espionnage ? Faites votre choix . Avec cette trilogie , Don Winslow offre en tout cas un témoignage de premier plan de la société américaine actuelle , de ses combats qui semblent sans fin contre la drogue , peut être pour mieux oublier ses propres maux et ses propres contradictions .
La lecture de ce pavé de plus de 800 pages m’a immergé durant deux semaines dans le monde de la drogue. Don Winslow s’intéresse à l’ensemble des acteurs de cette tragédie moderne. J’ai donc observé l’histoire d’un point de vue omniscient et ai découvert toutes les facettes de cette guerre dévastatrice.
Au fil du texte, on assiste aux combats des chefs des cartels, aux infiltrations des agents de la DEA, aux manigances des politiques et des financiers, aux trafics des petits dealers et même aux destins tragiques des consommateurs. La boucle est bouclée. Ils sont tous liés par cette économie à part entière qui ne semble pas vouloir décliner parce qu’elle se nourrit de notre capitalisme débridé.
Même si les camps sont différents, à l’intérieur de chacun, les hommes ont des ambitions similaires. Ils veulent remplir leurs missions coûte que coûte. Pour se faire, ils sont prêts à dépasser les limites, quitte à aller à l’encontre de leurs propres convictions. Ce monde est tellement brutal et instable que la survie passe par ces entorses. Tous les coups sont permis et ces actes nourrissent l’engrenage de la violence.
Si vous avez, comme moi, aimé la série télévisée « Narcos », vous serez comblés. D’ailleurs, avec tout le travail de recherche effectué, le fait que ces deux œuvres se ressemblent tant est peut être une preuve que la réalité ne doit pas être si différente…et ce n’est pas forcément rassurant !
Alors oui, je dois l’admettre, je n’avais jamais lu de Don Winslow. Et oui, maintenant que j’ai fini « La frontière », je mesure l’importance de cette lacune. Voilà un auteur d’un talent prodigieux, qui maîtrise sa multitude de personnages et sa narration. Il les met au service d’un sujet important et nous éclaire sur un mal destructeur, fruit de nos politiques actuelles. C’est du pur roman noir, dense, immersif et passionnant de bout en bout !
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