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La fin des phénomènes n'est pas la fin du monde. Seulement l'essoufflement d'un monde. C'est la dissipation, que l'ère numérique a précipitée, du mode d'évidence propre à la représentation comme relation franche d'un sujet à des objets. Ceux-ci ne sont plus perçus ni pensés comme des « entiers », car ils sont soumis à des processus de réduction (dissolution) qui n'ont de cesse de dynamiter l'unité clairement dessinée qu'ils présentaient tant pour l'esprit que pour la sensibilité.
En ce sens, la fin des phénomènes désigne simultanément l'invalidation de la métaphysique, dans la mesure où celle-ci oppose en les appariant les sensibles et les intelligibles : deux classes d'objets corrélés dans leur séparation. La crise de l'objet est le dernier avatar de la déconstruction du sujet.
Si le phénomène est ce qui apparaît, la Figure est ce qui transparaît.
Elle n'est pas seulement image, mais événement, dans lequel l'annonce est voilée, obligeant à l'interprétation. Tertullien ne dit-il pas de la figura qu'elle est aussi umbra ? À un monde de l'évidence tranchant sur l'opacité qui l'environne, se substitue ainsi l'univers unique d'une transparence ombreuse. La Figure en tant qu'image vérace, est selon l'auteur, l'instrument de pensée qui, après la fin des phénomènes, rebat radicalement les cartes héritées de la métaphysique (le chôrismos platonicien, soit la participation dans la séparation du sensible à l'intelligible) en s'inspirant à la fois de sources chrétiennes (Pascal) et de l'oeuvre de Rainer Maria Rilke, poète et penseur de la Figur.
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