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La fille à la vodka

Couverture du livre « La fille à la vodka » de Delphine De Malherbe aux éditions Plon
  • Date de parution :
  • Editeur : Plon
  • EAN : 9782259218696
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Alice est belle. A Paris, le monde lui sourit. Mais soudain, pour une raison mystérieuse, elle abandonne sa vie et part s'installer à Avignon. Dans la capitale du théâtre, elle tombe le masque devant un homme étrange qui l'attire. Face à lui, elle défaille et se révèle victime d'un mal tabou... Voir plus

Alice est belle. A Paris, le monde lui sourit. Mais soudain, pour une raison mystérieuse, elle abandonne sa vie et part s'installer à Avignon. Dans la capitale du théâtre, elle tombe le masque devant un homme étrange qui l'attire. Face à lui, elle défaille et se révèle victime d'un mal tabou chez un nombre croissant de jeunes femmes : l'alcool. La passion amoureuse va-t-elle la guérir de la dépendance à la vodka ? Pas à pas, telle une équilibriste fragile sur un fil tendu, elle avance avec hésitation entre la sagesse et le gouffre, entre l'ivresse de vivre et le vertige de l'amour.

La force de Delphine de Malherbe est de transformer le tabou de l'alcoolisme féminin en un roman fort et beau, dédié à Romy Schneider et Amy Winehouse en particulier... et aux femmes en général.

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  • "D'habitude, je n'écoute pas mes désirs. Je les laisse s'éteindre et je m'apaise de ne pas les assouvir. Je les anesthésie en augmentant la dose. Je bois un verre, je me tais et je regarde."

    Voici en quelques phrases résumée la vie de la fille à la vodka. Celle qui se définit aussi comme...
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    "D'habitude, je n'écoute pas mes désirs. Je les laisse s'éteindre et je m'apaise de ne pas les assouvir. Je les anesthésie en augmentant la dose. Je bois un verre, je me tais et je regarde."

    Voici en quelques phrases résumée la vie de la fille à la vodka. Celle qui se définit aussi comme l'Impuissante, la femme interdite, un peu enseignante, un peu libraire, tout à la fois en quête et en repli, aventurière et casanière, provocante et réservée. Elle ne supporte plus Paris et descend en Avignon, au moment du Festival de Théâtre. Elle y retrouve Papy Micha et ses chevaux camarguais, Mamy et la Librairie des Lavandières où elle n'aime rien tant que "trouver pour chacun le juste chapitre dans le bon ouvrage. La phrase qui redonne le courage. (…) dénicher pour le client de passage l'idée qui [va] relancer sa vie en stand-by". Paradoxe que d'aider les autres à revivre quand, comme Alice, on ne sait pas soi-même comment vivre. "Quand on n'a jamais eu envie de vivre. Vivre comme si c'était le dernier jour est un don inné pour qui a souhaité disparaître depuis son premier souffle. Je riais de lire dans des magazines que des coachs enseignaient «l'art de vivre l'instant présent». Moi, cette science que je possédais depuis l'enfance me tuait précisément à petit feu. Je riais jaune, emplie du rêve paresseux d'une prison qui me protège de la vie. La vodka était une cellule qui me libérait. Je n'avais plus à bâtir de projets d'avenir une fois enfermée. Je surfais sur le vent et je m'enivrais de l'instant présent. Derrière les barreaux, non encombrée des humains, de leurs ambitions. Mon esprit pouvait enfin s'évader."

    Fragile équilibriste qui avance au-dessus du vide, hésitant entre désir de vivre et auto-destruction, entre vertige de l'amour et ivresse abyssale, Alice balance, tangue, doute, balbutie...

    Elle croise un jour le regard d'un homme mystérieux, attirant. Elle veut qu'il la remarque, qu'il la regarde dès qu'elle le voit apparaître, qu'il fasse attention à elle. Pour cela, elle mange une rose, perchée sur un cheval de manège. Ils s'observent, se suivent, se poursuivent, se glissent quelques mots, se dévoilent – un peu, si peu...

    "Tu ne m'aurais pas remarquée il y a des années. Je ne t'aurais pas davantage distingué. Mais là tu venais de tomber de ta propre vie comme un fruit d'un arbre. […] tu guettais. La fille.

    La fille.

    Celle qui aurait le courage."

    Ils se saisissent en instantané, coup de foudre entre deux êtres en creux, pleins seulement de leurs failles et de leurs fragilités. "Mes antagonismes te ramenaient à tes zones d'ombre. Nos complexités se comprenaient et s'apprivoisaient sans volonté venue de toi ou de moi. Est-ce de cette manière que des êtres au bord du gouffre parviennent à se sauver ?" Tout semble entre eux à la fois si évident et si tortueux, si simple et si difficile. Comme deux amants aimants, ils s'attirent et se repoussent sans cesse, lui qui a du mal à se donner, elle qui a du mal à s'ouvrir.

    "L'amour, c'est rabibocher les bouts de l'autre. Trouver les pièces manquantes de la fondation. L'inconnue à l'équation jusqu'à accorder des oppositions qui cohabitent de la façon la plus improbable en celui qu'on aime." Mais peut-on reconstruire la mosaïque intérieure de l'autre quand ses propres fêlures ne sont pas comblées ? Peut-on se deviner sans se dévoiler, dire les sentiments sans les mots et la vie à deux en silence ? Et s'ils essayaient de s'aimer ?

    Après La Femme interdite, Delphine de Malherbe signe une deuxième auto-fiction tout aussi forte, et belle. Entre les dédicaces, à Romy Schneider et à Amy Winehouse, elle parvient à mettre en mots ce tabou si secret, si non-dit de l'alcoolisme féminin. La plume ciselée, acérée, éthérée, émouvante et si subtile de l'auteure, le rythme de l'écriture tout à la fois fait d'urgence, d'ivresse, de douleur et de désir, donnent à voir et à ressentir la difficulté d'être, d'oser aimer et se laisser aimer, et l'alcool pour avoir le courage de vivre, et cesser de s'excuser d'exister.

    "Le chemin a été long pour moi. Trouver une possibilité d'exister sur cette planète avec mon propre univers a nécessité des chocs. Des bouteilles de vodka. Des drogues. Puis un jour j'ai rencontré quelqu'un. Un homme blessé. Grâce à lui, grâce à mes parents, je possède aujourd'hui la force d'apporter ma pierre à l'édifice, de jouir d'une vie riche, et d'embarquer qui veut sur mon navire."

    La traversée est parfois douloureuse mais surtout lumineuse, sur le navire de Delphine de Malherbe. Et elle nous emporte en écriture vers la plus belle des destinations : la littérature, c'est-à-dire la vie.

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  • Delphine de MALHERBE a écumé les plateaux télé pour présenter son autofiction dans laquelle elle disait évoquer un sujet encore tabou en France : l'alcoolisme féminin et, loin des stéréotypes, plus précisément celui des trentenaires à qui tout réussit mais qui ont besoin d'une béquille pour...
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    Delphine de MALHERBE a écumé les plateaux télé pour présenter son autofiction dans laquelle elle disait évoquer un sujet encore tabou en France : l'alcoolisme féminin et, loin des stéréotypes, plus précisément celui des trentenaires à qui tout réussit mais qui ont besoin d'une béquille pour affronter leur vie et leurs succès. Et bien c'est raté et Delphine de MALHERBE ne tient pas ses promesses. Son livre, un quasi monologue indigeste, tient plus du récit d'une passion amoureuse légèrement érotique que de l'histoire d'une jeune femme qui combat son alcoolisme. L'alcool est certes évoqué mais de façon abstraite et ses conséquences néfastes sont à peine évoquées. Alice boit des alcools forts depuis l'âge de 14 ans pour être à l'aise en société sans que son entourage ne remarque jamais son ivresse. Et à 30 ans, elle est toujours belle et fraîche, tout au plus évoque-t-elle un foie qui pourrait avoir souffert de ses excès. Donc après nous avoir abreuvés pendant la quasi totalité du livre de considérations décousues sur l'amour et le sexe avec un homme énigmatique, elle tente de se rattraper dans les dernières pages en installant son héroïne devant une émission-débat sur l'alcoolisme au féminin et l'arrogance d'un type qui aligne les clichés au grand dam de son interlocutrice qui le remet à sa place. Aussi inutile qu'artificiel ce court passage n'apporte rien à une histoire qui a sombré depuis longtemps dans un ennuyeux déballage des pensées de l'auteure.
    Jamais je n'ai réussi à entrer dans le monde d'Alice, en grande partie aussi à cause de cette écriture saccadée, de ces phrases sans queue ni tête qu'emploie l'auteure et qui ne facilitent pas la compréhension du texte. Une déception.

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