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« Vient un moment dans l'existence, que j'aimerais pouvoir situer précisément, où la vie adulte nous rattrape. On ne peut pas lutter éternellement pour la survie de l'insouciance. Les autres finissent par se douter de quelque chose. »Depuis l'enfance, Camille n'a rien fait dans l'ordre et oppose aux conventions comme au travail un « je préférerais ne pas » gentiment féroce. À quinze jours de son mariage, elle se pose cette question : peut-on éternellement rester soi-même ou faut-il un jour « jouer le jeu » ?Dans un roman aussi piquant que drôle, Pauline Klein raconte l'histoire d'une jeune fille dont l'apparente désinvolture et l'insolente paresse sont en réalité des armes de poing pour résister à tout ce que le monde, la famille, la société attendent de nous.
CHRONIQUE issue de : https://hanaebookreviews.wordpress.com/2020/04/17/la-figurante-pauline-klein/
Nous sommes des êtres complexes, pluriels, emplis d’ambivalences, de doutes et de certitudes. Nous nous interrogeons, nous tombons amoureux, nous décidons, agissons et ces choix influent sur notre vie.
Les existentialistes défendront l’Homme maitre de ses propres actions et de son devenir. Aucune morale, religion, convention ou doctrine ne décide de sa vie car il en forme l’essence même.
Mais agissons-nous vraiment librement ? N’avez-vous jamais eu cette impression de devoir vous mouler dans une posture, un vocabulaire, un physique ou une idée ? Au travail, dans les transports, à un diner mondain ou même en famille, n’avez-vous jamais joué un jeu ?
A cet instant vous êtes-vous demandé : puis-je rester moi-même ? Ce rôle auquel je me prête, ai-je même conscience de le jouer ? En êtes-vous esclave, fier ou addict ? Devriez-vous devenir récalcitrants ?
Et si, je décide d’être authentique (avouez que le confinement offre de s’examiner sur un plateau !) pourrais-je le rester en toutes circonstances ?
Je ne sais pas pour vous mais j’ai mille projets, mille doutes et mille interrogations. Je m’acharne à les mener, les dépasser ou à y répondre. Je passe pour une femme qui fonce mais en réalité je suis sans arrêt dans l’inconfort. Comme si mon amour du monde et de ses possibilités me rendait incapable de n’en choisir qu’une seule. La stabilité m’effraie autant qu’elle me fascine, la certitude me panique et les personnes sûres, solides et apaisées m’intimident plus qu’elles ne me calment.
En somme je trouve difficile de s’adapter au monde et je n’ai jamais cessé d’éprouver ce vertige de l’adolescence où la douce enfance se frelate. Le naturel se pervertit, les responsabilités empoisonnent et la rébellion libère autant qu’elle fusille et massacre nos acquis.
J’ai donc été sensible à Camille et à son interrogation principale : comment ne pas se conformer ? A l’aube de ses trente ans, un mariage en ligne de mire, elle fait le choix devenir récalcitrante à ce jeu auquel tout le monde joue. Entendons-nous bien, elle aime cet échiquier de la vie. Elle aime le plaisir, les passe-temps et les futilités mais, comme tout enfant vierge de toutes règles, elle souhaite jouer selon ses propres conventions, en se soustrayant aux normes et aux projections des autres.
Elle nous raconte les rôles qu’elle a composés, à la manière d’une figurante. On la découvre dans son enfance, ses deux ans à New-York, sa relation cordiale avec son banquier, l’annonce de son futur mariage et son premier travail en France dans une galerie d’art où elle prend un soin minutieux à saboter sa mission d’inventaire.
Camille écrit et c’est dans l’écriture qu’elle se plait à inventer sans limite : « J’allais réunir les conditions nécessaires pour que mon existence soit relatée comme une suite d’événements romanesques. J’étais sur le point de me créer un personnage qui aurait tous les droits sur sa vie. »
Certains pourraient la trouver passive, paresseuse ou cynique. J’ai vu dans son flegme une forme de résistance. Comme si elle avait compris d’avance comment manier le monde en jouant avec ses règles. Elle perçoit ce qu’on attend d’elle, elle fait mine de s’y plier mais en réalité elle fait de ses bourreaux des marionnettes (« J’avais toujours eu l’intuition exacte de la manière dont il fallait se déguiser et se comporter »). Ainsi, dans la galerie d’art, parfait théâtre d’imposture et de faux-semblants, la patronne à l’esprit pseudo-ouvert ne remarque rien du sabotage qui ravit Camille.
Toutefois, j’ai aussi été sensible au personnage de la patronne. En effet, je conçois qu’avoir l’impression d’agir selon les conventions peut être confortable. Dans l’amour, le travail, les actions quotidiennes ou les jeux érotiques, les masques qu’on adopte ne rendent pas fondamentalement heureux mais peuvent avoir une saveur délicieuse ou un but utile. Lâcher-prise reste la véritable extase mais l’altruisme en société implique aussi de se contrôler …parfois.
Enfin, malgré ces préoccupations sur la société et ses conventions, j’ai ri tout au long du récit. L’observation et la description du monde à travers les yeux de Camille permet d’exacerber les travers de chacun en grossissant le trait.
L’écriture de Pauline Klein touche, raconte et émeut sans pour autant faire du romanesque. On sent qu’elle a réfléchi à son sujet, qu’elle s’est questionné sur la notion d’identité. Est-elle viscérale ou purement sociale ? Résulte-t-elle d’un choix intrinsèque ou de l’apparence qu’on souhaite avoir ? En est-on vraiment conscient ? La part figurative peut-elle devenir le personnage principal de notre vie ?
J'ai aimé l'écriture, alerte, fluide, teintée d'humour. c'est déjà ça.
La façon dont le thème est traité, c'est autre chose.
Il est écrit que l'auteur a étudié la philosophie. Alors je me suis dit génial, je vais trouver, vu le thème, des éléments de réflexion.
Malheureusement, pas grand chose. L'héroïne passe son temps à "glander" pour reprendre son expression. J'ai été si souvent confronté dans mon métier à des jeunes en déshérence, des jeunes qui n'attendent rien de la vie, rien du monde des adultes, rien de la société. Pas des rebelles, non, plutôt des désabusés qui ne croient pas en un avenir possible.
Mais justement, dans cet ouvrage, je pensais trouver une ado qui finit par trouver un sens à sa vie, qui - à défaut de se battre - au moins, se prend en charge. mais je reste sur ma faim.
Dommage car l'écriture est belle.
Je ne vais pas tourner autour du pot mais je ne suis clairement pas le public cible de cet ouvrage. Je n'ai jamais réussi à entrer dans la lecture, ce qui n'en fait pas pour autant un mauvais roman. L'écriture est légère et fluide avec un texte aéré, facilitant les pauses. Un brin d'humour dans l'écriture est également présent sans tomber dans le loufoque.
Je n'ai pas réussi à suivre et à comprendre Camille, le personnage principal du roman, tantôt passive sur sa vie, tantôt en réflexion permanente, quitte à anticiper fortement l'avenir. Camille est-elle figurante dans sa vie ? Là est la question clé dans ce roman. Est-on acteur ou spectateur de sa vie ? Comment devenir enfin acteur de cette vie ? Le sujet est à la base intéressant mais le personnage ne m'a pas convaincu et il m'a manqué un peu d'évolution dans sa réflexion, quitte à se tromper quand même.
C'est dommage car le livre semble esquisser une certaine profondeur mais j'ai constamment ressenti de la légèreté et une absence de prise de conscience.
D'autres lecteurs trouveront peut-être la clé chez Camille et c'est finalement une bonne chose.
J'ai été attirée par la couverture que j'ai trouvé amusante mais j'aurais dû me méfier car la jeune femme affalée sur le canapé manquait singulièrement d'allant, d'énergie à l'image de la narratrice de ce roman, Camille.
Camille est ce que les spécialistes appelleraient une adulescente, une adolescente qui a du mal à devenir adulte; elle laisse les évènements décider de sa vie et semble ne s'intéresser à rien même lorsqu'elle est stagiaire dans une galerie d'art à New-York. Son unique but est de "glander", d'en faire le moins possible En amour aussi, si on peut utiliser ce mot, elle est apathique; à New-York, elle a une relation platonique avec un employé de banque parce qu'elle n'a rien de mieux à faire et parce qu'elle va pouvoir profiter d'un découvert sans risque! Avec Elias, celui avec lequel elle va se marier, elle ne décide rien et anticipe même, après quelques semaines, ce qui, dans son physique, l'amènera à le mépriser. La seule décision qu'elle prend de façon résolue à quelques jours de son mariage, c'est de ne plus se marier.
Ce roman est déprimant et je me suis beaucoup ennuyée à suivre la vacuité de la vie de Camille, ses velléités même si le style est agréable, mâtiné d'un humour ironique bienvenu. J'ai persévéré jusqu'à la fin du livre par égard pour l'auteur, en espérant l'étincelle qui n'est pas venue.
Le pitch de ce roman me donnait envie: « peut-on éternellement rester soi-même ou faut-il un jour « jouer le jeu »? ». Mais (et oui il faut des mais de temps en temps), je suis passée totalement à côté de ce roman, de l’histoire, de l’héroïne… Dès le début de ma lecture, je sentais que ça prenait pas mais ayant déjà eu un abandon, je ne voulais pas que cela recommence. J’ai donc persévéré en me disant que j’allais accrocher dans les pages suivantes, puis les autres pages suivantes et encore les pages suivantes jusqu’à ce que j’arrive à la fin et que, ben fallait que je me rende à l’évidence, je n’avais pas accroché.
J’ai apprécié le style d’écriture de l’auteure, Pauline Klein. Sa plume est fluide, facile à appréhender mais je n’ai pas compris le pourquoi du comment de la vie de Camille, son personnage. J’y ai vu une jeune femme qui ne veut pas se battre, ne veut pas vraiment avancer dans la vie, qui se laisse faire au final. Malheureusement, je n’ai pas vu ses « armes de poing pour résister à tout ce que le monde attende de vous » comme le dit la 4ème de couv…
En refermant ce roman, je me suis dit que j’aurais mieux fait d’arrêter ma lecture au début, de le poser pour le reprendre un peu plus tard et peut-être aurais-je apprécié ce roman à sa juste valeur. Bon je ne serai pas… Dommage…
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L'écriture est très belle.
Mais je n'ai pas interprété son détachement de la même façon :)