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Dans un jardin sur les hauteurs de Reykjavik, un bébé mâchouille un objet étrange... Un os humain ! Enterré sur cette colline depuis un demi-siècle, le squelette mystérieux livre peu d'indices au commissaire Erlendur. L'enquête remonte jusqu'à la famille qui vivait là pendant la Seconde Guerre mondiale, mettant au jour les traces effacées par la neige, les cris étouffés sous la glace d'une Islande sombre et fantomatique...
La Femme en Vert, Grafarþögn dans la version originale parue en 2001, a été publié en 2006 par les éditions Métailié, dans la collection Bibliothèque Nordique, en 2007 par les éditions Points dans la collection Policier; le roman a connu, également en 2007, une version en gros caractères par les éditions A Vue d'Oeil. Le style d'Indridason est méticuleux, soigneux, détaillant les scènes action par action: "Trois quarts d'heure plus tard, Erlendur engageait dans la rue son petit véhicule japonais déglingué vieux de douze ans, il le gara à côté des fondations de la maison dans le quartier de Grafarholt. La police était déjà sur les lieux at avait délimité le périmètre à l'aide d'un ruban jaune sous lequel Erlendur se faufila. Sigurdur Oli et Elinborg se trouvaient déjà dans les fondations, à côté de la paroi de terre. L'étudiant en médecine qui avait informé de la découverte des ossements était à leurs ôtés...Le médecin-chef du district de Reykjavik, un cinquantenaire bien enveloppé, descendait péniblement l'une des trois échelles qui avaient été mises en place dans les fondations." (Page 25).
Construction: La Femme en Vert est à la croisée de divers genres romanesques: roman policier bien sûr, mais également roman historique, l'enquête remontant à des faits survenus en partie pendant la Seconde guerre mondiale, roman sociologique, comme souvent avec l'auteur islandais qui a à coeur de montrer du doigt les défaillances de la société moderne.
Thématique: le passé constitue souvent un élément-clé, prétexte à remonter le temps et à évoquer le contexte socio-politique de l'Islande à différentes périodes de son histoire récente, comme dans L'Homme du Lac où Erlendur enquête sur un squelette vieux de quarante ans, faisant référence au communisme islandais pendant la guerre froide. Dans La Femme en Vert, Indridason fait allusion à la situation de son île natale occupée par les Britanniques dès le début de la seconde guerre mondiale, puis par l'armée américaine en 1941, événements qui ont laissé des traces durables dans les mentalités islandaises. L'auteur s'en explique dans une interview de février 2008: "« Je m'intéresse aussi aux squelettes qui collent aux basques des vivants. Ce qui m'intéresse le plus, ce sont les squelettes vivants, pourrait-on dire. Mes romans traitent de disparitions, mais ils ne traitent pas principalement de la personne qui a disparu, plus de ceux qui restent après la disparition, dans un état d'abandon. Je m'intéresse à ceux qui sont confrontés à la perte. Ce sont ces gens-là que j'appelle les squelettes vivants : ils sont figés dans le temps. […] J'aime beaucoup remonter le temps, et envoyer mes personnages sur les traces du passé. J'aime exhumer des événements oubliés. Le temps en tant que concept est quelque chose qui m'intéresse énormément - la manière dont le temps passe, mais aussi son influence, les conséquences de son passage sur nos vies. J'aime déceler les liens entre une époque et une autre. Évidemment, la thématique du temps est une partie très importante des histoires que je raconte, que ce soit son pouvoir destructeur ou son pouvoir de guérison qu'il peut avoir. Même si, dans La Femme en Vert, Erlendur déclare que le temps ne guérit aucune blessure. »
Fil rouge: relation chaotique qu'Erlendur entretient avec sa fille Eva Lind, toxicomane, donnant au personnage du commissaire une dimension humaine, hanté par ses démons et par un passé douloureux. Les polars scandinaves n'exploitent pas le culte du héros.
Dans un quartier sur les hauteurs de Reykjavik, lors d'une fête d'anniversaire, un bébé mâchouille un objet insolite que son frère de huit ans a trouvé dans les chantiers de construction, non loin de la maison familiale. Un os humain!! La mère des deux enfants demande à son fils de lui montrer l'endroit où il l'a trouvé. Une fois sur place, la jeune femme trouve un bras...
Commence alors l'une des enquêtes les plus curieuses qu'Erlendur et son équipe aient eu à mener: enterré là depuis une cinquantaine d'années, le mystérieux squelette se montre bien peu bavard, sinon que la tombe dans laquelle il repose a sans doute été creusée pour lui. L'enquête va les entraîner sur les traces d'une famille qui a vécu dans une des maisons bâties sur cette colline pendant la seconde guerre mondiale, déterrant un épisode sombre de l'histoire islandaise.
Parallèlement à cette enquête, on suit le fil de l'histoire d'Eva Lind, la fille toxicomane d'Erlendur, qui se bat contre ses démons intérieurs, et celle d'une femme victime de la brutalité de son mari et de ses tentatives pour lui échapper, assistant à déchéance physique et morale. Quel lien entre ces fils qui se dévident sans analogie apparente? Erlendur retrouvera-t-il la trace des gens qui ont vécu ici des décennies plus tôt? Parviendra-t-il à faire parler le mystérieux squelette?
Dans cette seconde enquête d'Erlendur ( en réalité la quatrième, les deux premiers opus d'Arnaldur Indridason, datant de 1997 et 1998, ayant été traduits en 20
Deuxième enquête de l'inspecteur Erlendur que je lis ... Plus je découvre ce personnage et plus je m'attache, je n'ai donc pas fini de le lire ! Dans cet opus, Analdur Indridason profite de l'enquête pour dénoncer les dommages sur les victimes de violence conjugale ... Non seulement les victimes directes mais aussi toutes les victimes collatérales ! C'est d'une justesse imprenable ... Chaque mot est pensé et ensuite posé ! J'ai adoré cette lecture
Un super livre!!!!
Inoubliable!!!
Un bébé qui bouffe un os humain, des violences conjugales, un Erlendur totalement obsédé par une enquête, un pays sombre où il fait souvent froid, des reminiscences de la Seconde guerre mondiale, des personnages énigmatiques, des personnages pas tous attachants. Pas de doute on lit un roman d'Arnaldur. Ici c'est celui que j'ai le moins aimé. C'est sombre, c'est glauque...La couleur verte de l'espoir n'est présente que dans le titre.
Après avoir été très déçue par « Hiver arctique » que j'avais trouvé plat et fade, « La femme en vert » (qui est restée quand même 5 ans sur une étagère de ma bibliothèque avant que je ne me décide à le lire !), est à mon avis, presque le meilleur Indridason que j'ai pu lire jusqu'à maintenant. Juste derrière « Betty » que j'avais trouvé magnifique (un one-shot sans lien avec le commissaire Erlendur) et avant « l'homme du lac ».
Pour le pitch je vais faire court : l'histoire commence avec la découverte d'ossements humains enterrés sur la colline de Grafarholt, (hier lieu de villégiature pour les habitants de la Capitale, aujourd'hui devenu un faubourg de cette ville tentaculaire qu'est Reykjavík) qui va lancer le trio favori de notre auteur, formé par le commissaire Erlendur, est ses adjoints, Sigurdur Oli et l'inspectrice Elinborg, sur un « cold case » qui leur fera remonter le temps, plus d'un demi-siècle en arrière, au moment de la deuxième guerre mondiale, du temps des bases anglaises puis américaines en Islande.
Les chapitres sont découpés en alternance entre l'enquête actuelle pour retrouver à qui appartiennent ces ossements et un récit que nous conte un enfant, Simon, à une période que nous devinons se situer dans les années 40 sur cette fameuse colline de Grafarholt. Il s'agit là de violences conjugales, familiales, physiques, psychologiques, de dégradations morales particulièrement atroces et insoutenables que subit sa mère, Margaret et de l'impuissance de Simon, de par son jeune âge, à la protéger de la monstruosité de son père.
Le suspense est savamment dosé et distillé tout au long de l'histoire jusqu'aux toutes dernières pages, même si l'on se doute un peu de la chute avant la fin… plusieurs options restent néanmoins possible et nous instille le doute jusqu'à la fin.
On suit également les errements d'Erlendur à propos de sa propre situation, des relations plus que difficiles avec son ex-femme, les rapports sporadiques qui ne manquent pas de mal de terminer avec sa fille Eva Lind, toxicomane et enceinte qui l'appelle au secours en dernier recours et qu'il retrouve inconsciente dans un buisson près de l'hôpital, avec son fils aussi, qui semble complètement indifférent et détaché de la situation. Une sombre histoire de petit garçon aussi, pris dans les neiges et qui remonte à la mémoire d'Erlendur aux travers de ses cauchemars.
Indridason est un conteur hors pairs de son Islande natale et nous découvrons avec intérêt les méandres des âmes torturées qui constituent ce deuxième roman de la série des enquêtes d'Erlendur Sveinsson.
Alors, j'aime apprendre des choses en lisant, même dans des polars, et là nous sommes servis en matière de portraits de société. Bien sûr ce n'est pas un véritable « thriller » au rythme haletant et plein d'action, mais plutôt une enquête à la « Simenon », qui vogue tranquillement et imperturbablement vers son inévitable dénouement. le principal restant, à mon sens, l'analyse très précise et détaillée des violences faites aux femmes et aux enfants. Cette descente aux enfers constante et sans relâche qui amène droit à un terrible dégoût de soi et à un désespoir quasi irréversible, est d'autant plus poignante et terrifiante qu'elle est intemporelle. Un sujet lourd et d'un abord difficile, un roman qui ausculte au plus près les sentiments de ses personnages, réussi d'une main de maître de la part d'Arnaldur Indridason.
Il me reste finalement encore pas mal de livres (de qualité apparemment inégale selon les critiques lues) de cet auteur à découvrir et je le ferai avec beaucoup de curiosité et le plus vif intérêt.
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une belle histoire qui mêle vie privé et travail de son personnage
l'auteur nous fait découvrir son pays a travers ses romans
J’ai croisé l’auteur dans un hall d’hôtel lors du dernier Quais du Polar, je me rendais là pour rencontrer Bernard Minier, quand la délégation islandaise – Lilja Sigurðardóttir, Arnaldur Indridason et Ragnar Jónasson – s’est retrouvée réunie dans l’entrée. Je me suis souvenu à ce moment avoir lu un livre de l’un de ces auteurs, et que je devais penser à en acheter un nouveau. C’est chose faite.
L’histoire commence avec la découverte d’un os humain, de manière fortuite, puisque c’est un étudiant en médecine qui se rend compte que le « jouet » mâchouillé par une charmante petite fille semble être d’origine humaine. L’équipe d’Erlendur est donc mise à contribution sur cette enquête longue, sombre et qui va révéler des secrets enfouis depuis bien longtemps. En parallèle de l’enquête on va suivre une famille, dont la femme est devenue la souffre-douleur d’un mari aussi tendre qu’une porte blindée, ayant vécue au moment de la seconde guerre mondiale. Durant toute l’enquête Erlendur, ne sera pas au moins, il devra affronter la détresse – physique et mentale – de sa fille plongée dans le coma.
La maison sur la colline
L’axe principal de l’intrigue est le devenir de cette famille ayant vécu dans la maison sur la colline. C’est d’ailleurs cette partie du roman qui m’a le plus séduit. On découvre un pan de l’histoire de l’Islande avec les bases anglaises puis américaines, mais surtout on s’attache aux personnages. J’ai plus apprécié ces êtres ressortis du passé que l’inspecteur ou ses équipiers. Je n’ai malheureusement pas accroché – pour ce roman – à Erlendur, je l’ai trouvé trop éprouvé et pas assez incisif dans cette affaire.
Il y a beaucoup de violence qui ressort de cette lecture, celles – physique et morale – que Grimur fait subir à sa femme, à ses enfants, à sa belle-fille. Celle de la vie de la fille d’Erlendur – drogue et cie – qui lui revient en plein visage tel un boomerang. La violence, je dirais la haine de sa femme et en dernier la violence du passé, celui qui vous accompagne, vous pèse, vous fait cauchemarder toute votre vie. Invisible mais pourtant tellement présent. Face à cette violence il y a l’absence de réactions, de solutions et surtout de sanctions.
Y a-t-il quelqu’un pour condamner le meurtre d’une âme , demanda t-elle. Pouvez vous me le dire ? Comment peut-on porter plainte contre un homme parce qu’il a assassiné une âme, est-il possible de le trainer devant un juge et de le faire reconnaître coupable ?
La paternité
Dans ce roman le thème qui ressort aussi le plus est la paternité. D’un côté un homme violent et négligeant envers sa descendance, et d’un autre côté Erlendur qui se retrouve face à face avec ses vieux démons. Il a dû vivre avec l’absence de ses enfants, affronter le peu d’amour, voire la haine qu’ils éprouvent pour lui. Tout en gardant pour lui le secret de son absence. Le dilemme est palpable pour ce héros qui semble totalement perdu. La souffrance est vécue par la famille pour le 1er cas et par le père – Erlendur – dans le second cas. En tant que père on comprend la douleur qu’éprouve Erlendur à voir son enfant souffrir, et là on sort du cadre polar pour entrer dans une dimension plus psychologique du personnage. On finit même par sortir de l’enquête policière pour se concentrer sur l’évolution de cette famille meurtrie.
Le style
Le style est agréable et sombre à la fois. On est mal à l’aise dans la violence exprimée et touché par l’amour paternel et maternel qu’il décrit. Il a le mérite aussi de nous faire découvrir la vie en Islande.
Un roman qui m’a plu mais pas marqué. J’ai surtout accroché à l’histoire de la famille plutôt qu’à l’intrigue. J’ai toutefois envie de lire d’autres romans d’Arnaldur Indridason.
Du très bon polar encore une fois ! Cette fois, Erlendur est confronté à un crime qui trouve ses origines dans les violences conjugales alors que Reykjavik est gangrénée par le trafic de drogue.
Le roman superpose deux récits (dont on comprend vite qu'ils sont liés): le premier pendant la seconde guerre mondiale où une femme subit les violences de son mari, et la période contemporaine où est découvert ce mystérieux cadavre. C'est pour l'auteur l'occasion de revenir sur l'histoire de son pays, occupé d'abord par les anglais puis par les troupes US alors que l'Islande s'était déclarée neutre dans le conflit européen. Mais, comme à son habitude, Indridason évoque la société islandaise moderne avec ses dérives et aborde le thème de l'abandon et du doute.
C'est encore une fois un polar d'ambiance plus que d'action mais l'intrigue, quoique facilement devinée, reste passionnante tant les personnages sont forts.
A noter pour l'anecdote : au début du roman, Erlendur bute sur un "caillou" qui s'avère être une main qui dépasse du sol...ça vous rappelle quelque chose ? "Une main encombrante" d'Henning Mankell propose le même postulat de départ, et a été écrit 1 à 2 ans après "La femme en vert" ; on retrouve même les groseilliers dans les deux romans !
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