Les avis de Danielle et Laure pour "La femme au colt 45" (éditions Le Tripode)
L'Azirie est tombé sous le joug d'une dictature. Lora Sander décide de fuir le pays. Sa vie de comédienne est devenue impossible. Elle prend le chemin de l'exil et rejoint l'Etat limitrophe de Santarie, munie de son colt 45.
"Il avait très envie de venir visiter ma cabine à bord de l'Arche de Noé. Je lui ai répondu que pour moi les jeudis soirs c'était fini. Plutôt me passer d'un homme que d'être sous son emprise. Il ne suffit pas que j'aie vendu mon colt. Même absent, comme la jambe d'un amputé, il continue de me faire mal."
Les avis de Danielle et Laure pour "La femme au colt 45" (éditions Le Tripode)
Ce lien particulier avec cette arme est tout à fait intéressant. Lien père-fille, lien mari-épouse, lien société-femme... il est le lien qui protège mais empêche aussi... voici le roman d'une femme qui se reconstruit après avoir fui la dictature de son pays...
La femme au colt 45 est un roman qui nous plonge dans l'exil. Lora à fuit la dictature de son pays et essaie de se construire dans un nouveau pays où elle n'a pas de papier. Avec uniquement un colt 45 sur elle, elle va réussir à se construire, à se découvrir et à revivre. Un beau roman.
Au Magic Théâtre, Lora Sanders est une actrice adulée de 50 ans menant à travers l'interprétation de ses personnages des vies mutliples.
Entourée de son mari très protecteur qui est aussi son metteur en scène et de son fils, la scène du théâtre est sa maison.
Mais la guerre oblige Lora à quitter le théâtre et les siens. Lora fuit seule son pays munie d' un vieux colt 45, attachée à elle comme un membre. Un duo improbable et pourtant.
Après une vie statique menée sur la scène, voici Lora sur les routes de la survie, avec au bout de ce chemin la connaissance d'elle même et l'expression de sa vraie personnalité.
J'ai beaucoup aimé l'écriture élégante et fluide de l'auteure qui respire son attachement au théâtre tant sur la structure du roman que sur le fond de l'histoire.
A chaque chapitre, le décor est posé, à chaque chapitre, Lora évolue dans un nouvel environnement et s'adapte. Le texte ne présente pas de rupture brutale entre la vie de tous les jours et le théâtre, l'une et l'autre s'imbriquent naturellement.
Le tout forme un très bel hymne à la femme et à la liberté de création.
En premier lieu, je dois dire que " la femme au colt 45 " a été pour moi une fabuleuse découverte et ce, pour plusieurs raisons.
Tout d'abord, j'ai été attirée par la couverture, aux couleurs vives, au dessin un peu naïf, sur laquelle on voit un bateau et un titre " la femme au colt 45 ". Je me suis donc posé la question de savoir quelle pouvait être la trame de l'histoire, avec ces deux éléments qui me paraissaient si éloignés l'un de l'autre.
Ensuite, j'ai plongé dans ce roman et je me suis retrouvée en Azirie, un état limitrophe de Santarie, en compagnie de Lora Sander, une femme de " presque 50
ans ", actrice et épouse de Zuka, le directeur du Magic Théâtre. Mais cet établissement sera obligé de fermer, Zuka sera emprisonné et leur fils, Giorgio entrera dans la résistance. Lora décide alors de prendre la fuite et le chemin de l'exil avec son colt 45,( une arme de collection, cadeau de son père ) qui sera en quelque sorte, le fil conducteur de ce roman.
" Mon colt, c'est le seul cadeau qu'il m'ait fait ! Juste avant sa mort, comme s'il avait voulu s'en débarrasser. Ce n'était pas son genre de faire un cadeau à sa fille. A quoi pouvait-il penser en me le donnant ? ".
Elle réussira à atteindre l'état de Santarie, mais sera livrée à elle-même, confrontée à de multiples péripéties, traquée, victime et devra survivre malgré tout, avec son statut de réfugiée sans papiers.
" Je ne suis pas partie pour me perdre, mais pour me sauver ".
Mais elle fera aussi de nombreuses rencontres, tantôt bonnes, tantôt mauvaises, telles que Emy Spencer, femme de lettres, Manou, avec son camion pizza et son accordéon, Mme Anna, propriétaire d'un pavillon, rue des Saules, Guido Rizi qui sera son protecteur durant un moment, Nina Pratz et les occupants de l'Arche de Noé.
Ensuite cela m'a réconciliée avec les " petits " livres, moi qui, jusqu'à maintenant, n'était attirée que par les " gros pavés " comme je les appelais. Cela m'a permis de me rendre compte qu'un livre de seulement 112 pages, comme l'est celui de Marie Redonnet, peut être tellement dense, renfermer des propos tellement forts, des réflexions si profondes sur la politique et la société, sur la dure vie des réfugiés, sur la place de la femme dans un monde en conflit et qui a choisi la liberté plutôt que la dictature.
J'ai découvert un auteur qui a l'art de nous offrir, avec une écriture poétique et sensible, un texte à la fois simple et puissant, avec de multiples résonances. Elle a le don de faire passer des messages très forts par l'intermédiaire d'une belle petite fable en nous donnant presque l'impression d'être au théâtre.
En conclusion, un roman rare, sur la métamorphose et la renaissance d'une femme par son voyage initiatique lors de son exil et que je conseille vraiment.
Une jolie fable sur l'émancipation d'une femme
J'ai été attirée par la jolie couverture de ce livre et par quelques bonnes critiques glanées ici et là. C'est un livre très court, pratiquement le format d'une nouvelle.
Lora Sander, 50 ans, est l'actrice vedette du Magic Théâtre dans un pays imaginaire l'Azirie. Elle a vécu sous l'aile protectrice de Zuma, son mari, directeur du théâtre "Zuma était toujours à mes côtés comme mon ange gardien."
La dictature sévit dans ce pays et le théâtre, dont les pièces sont jugées subversives, est fermé. Zuma est emprisonné et leur fils Giorgio s'engage dans la lutte armée.
Lora parvient à se réfugier dans le pays limitrophe, l'état de Santarie, munie d'un colt, seul cadeau de son père qu’elle détestait, son colt qu'elle considère comme son ange gardien mais qui va devenir "autant un danger qu'une protection."
Réfugiée sans papiers, elle va se construire une nouvelle vie et se découvrir une nouvelle personnalité, se rendant compte qu'elle vivait enchaînée à son mari. Son mari la considérait comme sa reine et du coup elle s'aperçoit que sa vision de la réalité était complètement faussée. "Ce n'est pas parce que j'ai tout quitté et tout perdu que ma vie de femme doit s'arrêter". Elle va peu à peu retrouver sa vraie nature.
Le ton parait léger, le style est épuré mais le propos sur l'émancipation est fort. Le procédé narratif est original car tout au long du récit Lora raconte les étapes de son exil, lieu après lieu, et ses paroles sont entrecoupées de temps à autre par des phrases plantant le décor, comme dans une pièce de théâtre.
Une belle découverte.
http://leslivresdejoelle.blogspot.fr/2016/03/la-femme-au-colt-45-de-marie-redonnet.html
« La femme au colt 45 » est un court roman d’à peine 110 pages, dont la superbe couverture au graphisme intéressant et poétique donne envie de tourner les pages pour savoir ce qui s’y cache.
Nous faisons immédiatement connaissance avec Lora. Elle vit en Azirie, pays tombé sous la dictature, et qu’elle doit fuir impérativement le plus rapidement possible, son mari ayant déjà été arrêté par le nouveau pouvoir en place. Elle est comédienne, peu apte à priori pour s’enfuir et faire de la randonnée pour atteindre le pays voisin, la Santarie. Mais gagner la liberté et la vie sauve, cela n’a pas de prix, elle y parviendra, déjouant plus ou moins bien les pièges, les agressions commises de tous temps par les hommes qui profitent de la faiblesse apparente ou temporaire des femmes.
Liberté gagnée par la force de ce colt 45, ce fil conducteur du récit, qu’elle cache sur elle et qui provisoirement au moins, va la protéger. Il lui vient de son père, seul lien vers le passé, elle qui part vers d’autres horizons pour y trouver une vie nouvelle et avant tout cette liberté chèrement gagnée. Car pour partir il faut quitter son mari et son fils, et la liberté se fera au prix d’une émancipation gagnée de haute lutte contre ces hommes qui s’affirment indispensables. Les pages se tournent vite, un peu trop court peut être, on se croirait dans le scénario d’une pièce de théâtre, où l‘actrice déclame son texte, et une voix off situe les scènes, donnant au roman un côté un peu décalé et surprenant.
Portrait de femme qui se construit sur fond de guerre et d'exil, avec en fil rouge ce colt 45 légué par son père. Intéressant parallèle entre le refus de la soumission, que ce soit à l'homme qui partageait sa vie, ou à ce colt dont elle se débarrasse, symbole de liberté retrouvée. Mais j'avoue que je n'ai pas trouvé grand intérêt à ce court roman, au style narratif très épuré, qui oscille entre le "je" et le "elle". Ne fera pas partie de mes coups de coeur littéraires.
http://alombredunoyer.com/2016/01/10/la-femme-au-colt-45-marie-redonnet/
Après 10 ans d'absence, Marie Redonnet revient avec un nouveau roman, la femme au colt 45, belle fable sur la renaissance d'une femme ayant choisi la liberté à la dictature.
"Mais contrairement à ce qu'il pense, ma décision n'est pas un choix politique. C'est un choix personnel. Sans mon colt 45 maintenant qu'il rouille au fond du fleuve, je dois apprendre toute seule à devenir Lora Sander. Si je réussis j'aurai fait mes preuves."
Lora Sander, comédienne célèbre et émérite au Magic Theatre, décide de fuir son pays, l'Azirie, tombé sous le joug d'une dictature. Choisissant de rester libre, elle prend le chemin de l'exil et devient clandestine sur l'ile de Santaré. Rapidement mise à nue, il ne lui reste bientôt plus que son Colt 45, cadeau de son père sur son lit de mort, comme unique vestige de son ancienne vie.
Ayant besoin d'argent, elle finira par le vendre avant de le retrouver en fin de roman et de finir par s'en débarrasser définitivement. Ce colt 45 est l'image même de la transformation de la vie de Lora, le fil rouge de cette histoire.
"Elle jette son colt dans le fleuve.
- Maintenant que mon colt a accompli sa dernière mission, qu'il aille rouiller et pourrir au fond du fleuve. Et que j'en sois à jamais débarrassée. "
Tout au long de ce très court récit, 112 pages, Marie Redonnet témoigne de la dureté de la vie des réfugiés, entre vols, viols, violence, exploitation, dépouillement...C'est touchant, marquant, fort.
"À partir de maintenant je vis dans la clandestinité comme tous les étrangers sans papiers qui arrivent à Santaré par la mer encore plus que par le fleuve. Cette ville est comme un aimant qui les attire, le point de rencontre des errances et des naufrages d'une humanité à la dérive. Les pièces de Samir Osri dont j'ai été l'une des interprètes sont une image de notre monde. Mais quand je les jouais au Magic Théâtre je ne le savais pas."
L'écriture est poétique mais surtout sèche, minimaliste et acerbe. De même, elle peut exprimer une grande sensibilité ou à l'inverse de la désinvolture. C'est très étonnant à lire mais toujours très fluide, beau. Sous des aspects de simplicité, Marie Redonnet fait passer ses messages. Elle maitrise parfaitement sa narration.
La structure du texte est elle aussi assez atypique. Cela ressemble à une pièce de théâtre ou à un scénario de film dans lequel les déclamations à la première personne de l'actrice unique, récit intimiste et fort, alternent avec une sorte de voix off, à la troisième personne, très neutre, nous explicitant les lieux, les tenues, les changements de contexte et autres situations. Cela fait penser aux didascalies de théâtre.
On tourne les pages rapidement et on atteint la dernière sans s'en rendre compte. Ce qui prouve que l'auteur a me semble-t-il réussi son livre.
J'ai passé un bon moment et apprécié cet ouvrage dramatique et politique que je vous conseille. Je regrette toutefois un peu sa brièveté qui ne permet pas d'approfondir tous les thèmes abordés mais juste pour certains de les effleurer. Mais est ce que le message aurait été aussi percutant si cet opus avait été différemment organisé? Rien n'est moins sûr...
3,5/5
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