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" L'un des plus grands écrivains du XXe siècle. " Alessandro Baricco.
Écrivaine, féministe et journaliste anglaise, Rebecca West a fait de sa vie un roman. Dans cette oeuvre culte, La Famille Aubrey, parue en 1957, elle raconte et sublime son enfance, ses parents, fantasques et attachants, sur fond d'Angleterre victorienne.
Installés à Londres, les Aubrey profitent d'un temps de répit. Le père est profondément inconstant mais il vient de trouver un poste en banlieue, remettant à plus tard la ruine et le scandale. La mère, douce femme excentrique, veille sur les quatre enfants. Une passion commune pour la musique et plus généralement pour le talent unit la fratrie, mais entraîne aussi un dédain pour le monde extérieur avec ses contraintes socialeset ses conversations insipides.
Élitisme ? Orgueil ? Sans doute. Exclusion, assurément. Cette exigence se confond-elle avec le purisme ou bien est-elle un acte de résistance contre la banalité, la médiocrité et la séduction facile ?
Roman de l'anticonformisme, La Famille Aubrey est un classique à redécouvrir absolument.
La narratrice (Rose) est une petite fille délurée, jumelle de Mary, cadette de Cordelia et ainée du petit dernier (Richard Quin, prénommé ainsi en hommage à un oncle défunt) seul garçon de la fratrie. Nés en Afrique du Sud, ballotés depuis toujours entre Le Cap, Durban, Edimbourg et les Pentlands écossaises, ils ont finalement atterri dans la banlieue de Londres, à Lovegrove où leur père (Piers) un homme frivole, instable et joueur a trouvé une nouvelle situation de journaliste. Les trois fillettes savent déjà à quoi s’en tenir quant à la situation financière déplorable de leurs parents et s’acharnent à protéger leur malheureuse mère, totalement désemparée (et plongée dans une sorte de déni permanent lorsqu’il s’agit de son mari adoré …)
Dans la famille, du côté maternel on est musiciens. Rose et Mary sont d’ailleurs d’excellentes pianistes mais Cordelia n’a pas hérité de ce don, elle est une piètre violoniste. Cordelia a hérité – du côté paternel – d’une singulière beauté. La famille vit au-dessus de ses moyens afin de conserver un certain statut social (On peut être pauvre, manger de la margarine plutôt que du beurre, soit ! Mais en aucun cas se passer des services de Kate, la bonne …) La mère lutte quotidiennement pour que la sérénité règne au sein du foyer et que les enfants n’aient pas à souffrir des inconséquences et des frasques de leur père, qui par ailleurs aime ses quatre enfants. Murie trop vite, la jeune Rose décrit à merveille les efforts pathétiques déployés par la pauvre femme qui supporte tout sans broncher afin de tromper son monde. C’est touchant, pitoyable et sublime !
Rebecca West nous transmet un récit à la fois poignant, tendre et drôle, tout à fait « British », où s’écoulent les années de l’enfance, ponctuées par un point de repère précis : la période de Noël (période cruciale et symbolique chez les Aubrey, souvenirs probablement chers à l’auteure ! …) Des personnages savoureux, frisant souvent le ridicule, agaçants parfois, jamais vraiment antipathiques. Un roman déroutant, des situations cocasses, bref on ne s’ennuie pas une minute dans cette improbable famille ! Un coup de coeur pour une histoire attachante.
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