"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
La Crête des damnés, c'est l'histoire d'un ado des quartiers sud de Chicago qui découvre le punk dans les années 1990. À travers les exploits et ruminations de Brian, ex-loser qui se rêve en star du rock, et de sa meilleure amie Gretchen, fan de punk et de bagarres aux poings, Meno décrit avec une grande justesse de ton les premiers émois amoureux, la recherche d'une identité entre désir d'appartenance et de singularité, les situations familiales complexes... et brosse au passage le tableau de ces quartiers et leurs démons : racisme, conformisme catholique, oppression de classe. L'âme du livre, c'est le punk, et comment la découverte de son message politique et social va bouleverser la vie de cet adolescent. Bourré de références à des groupes de punk et de rock, de cassettescompiles et de conseils pour se teindre les cheveux en rose, le livre est punk jusqu'à l'os, jusqu'à la langue : rebelle à l'autorité, brut et furieux. Comme J. D. Salinger avant lui, Joe Meno réussit le tour de force de faire sonner les mots et les tourments de cette génération dans une langue rythmique et crue, et son Brian Oswald est régulièrement qualifié de « Holden Caulfield moderne ». C'est une autre facette du Midwest qu'explore l'auteur dans ce roman, qui fait la part belle à l'énergie de la musique et à l'humour ironique de l'adolescence.
Ce roman de Joe Meno sera une petite déception.
Brian, ado mal dans sa peau, bourré d'acné, loser dont la moustache n'arrive même pas à pousser est amoureux en cachette de sa meilleure amie.
On va suivre ses pérégrinations ; il est beaucoup question d'érections, de fantasmes, de besoin de se faire remarquer, d’être mal dans sa peau, de bagarres et de frustration.
Au delà de cette étape difficile dans la vie d'un jeune homme, sont abordés les relations avec les parents, la question raciale, l'ennuie, le rock, le divorce et la difficulté à déclarer son amour.
C'est bien écrit, on se laisse embarquer jusqu'à la moitié du roman puis cela tourne en rond, cela s'enlise et on finit par s'ennuyer.
Un avis mitigé au final.
La Crête des damnés, c'est la crête iroquoise, popularisée par le mouvement punk, dont elle est la coiffure emblématique.
C’est aussi le titre du dernier opus de Joe Meno : l'histoire d'un ado, Brian Oswald, 17 ans, des quartiers sud de Chicago qui découvre le punk dans les années 90. À travers les expériences et ruminations de Brian, archétype du lycéen insignifiant et loser comme il en existe dans toutes les villes du monde et à toutes les époques, qui se rêve en rock star, et de sa meilleure amie Gretchen, grosse costaude bagarreuse, fan de punk et rebelle jusqu’à la racine de ses cheveux roses, Joe Meno décrit les premiers émois amoureux et leur fin, la recherche d'une identité et de son âme... L'âme du livre, c'est le punk et le rock. Bourré de références, de cassettes compilées, le livre est punk, jusqu'à la langue rythmée et crue, rebelle à l'autorité, à toute autorité…sauf peut-être à celle des hormones !
Joe Meno réussit à faire sonner les mots et résonner les tourments de cette génération nineties dans une langue rythmique et osée, sur une bande son punk-rock des Ramones à Motorhead en passant par The Clash, AC/DC ou encore Guns N’Roses… celle du rock dur et du punk qui émerge et qui permet d'exulter sa rage…tout un programme que son Brian Oswald compile sur une cassette pour tenter d’intéresser à défaut d’emballer Gretchen, sa meilleure amie.
Avec La Crête des damnés, Joe Meno nous embarque, encore une fois, dans un nouvel univers littéraire. Celui d’un adolescent (âge ingrat) délaissé, un peu loser, beaucoup puceau, qui parcourt les banlieues du Chicago des années 90 à la recherche de son âme sœur, voire de son âme à lui. Car, pour lui plus rien n'a de sens, sa vie familiale part en sucette, il a un physique de raton laveur, ravagé par l'acné, est gouverné par ses hormones et obsédé par deux choses : les filles et la musique. Il est pourtant étrangement attachant et touchant par sa naïveté et ses illusions, surtout quand il tente d'inviter son amie Gretchen, dont il est tombé amoureux, au bal de promo. Mais comment lui, un adolescent acnéique et myope peut-il s'y prendre pour séduire cette fille un brin enrobée, au look destroy, désabusé et destructeur ?
Pour autant, alléchée par le titre et la 4ème de couverture, je n’ai pas ressenti l’enthousiasme attendu. Certes, ça dépote, ça pogote, ça décoiffe (à l’iroquoise), ça grince (des dents), ça sniffe…et j’en passe. On revit et ressent avec un humour déjanté, un peu l'humeur de l'époque : les injustices, les ratés, les clivages raciaux qui persistent, les familles déstructurées qui éclatent dans l'indifférence, la quête d’identité et de sens de l’adolescence… De ballades flemmardes en bagarres gratuites et avinées, de bisous baveux en étreintes hésitantes et rudimentaires, de reniements en désillusions, mon intérêt a décru au fil des pages. Dommage, car l'écriture punchy, spontanée, vaut le détour et le regard de l’auteur sur ce passé, pas si lointain, apparaît acéré, douloureusement lucide et convaincant.
Donc, si les années 90 vous tentent par nostalgie ou par envie, suivez Brian et expérimentez, cherchez, revendiquez votre identité…écoutez cette musique qui passe bien sûr par le look qu'il faut arborer pour être intégré.
Traduction de l’anglais par Estelle Flory.
Depuis pas mal de temps maintenant, je suis assez fidèle aux éditions Agullo. Pas pour une obscure raison d’intérêt personnel mais parce que cette maison offre des textes plus profonds, plus engagés et propose des auteurs d’Europe et d’ailleurs.
Cette fois-ci, j’ai pas mal hésité à me lancer dans cette lecture ayant aperçu beaucoup de commentaires ou de teasings laissant penser que ce roman parlait essentiellement de musique, du punk, du rock… et je n’y connais pas grand-chose à vrai dire.
C’était l’occasion d’apprendre.
En fait, j’ai lu un texte complètement à l’opposé de ce à quoi je m’attendais.
Nous sommes en 1990, aux Etats-Unis, mais ça pourrait tout aussi bien être en France.
Brian, Gretchen, Kim, Bobby, sont au lycée. Ce sont des ados dont les parents ont d’autres chats à fouetter que leurs problèmes d’ados. Souvent désœuvrés après les cours qui relèvent plus de la torture que de l’éducation, ils se retrouvent dans les sous-sols et autres garages de leurs maisons respectives et découvrent les premiers émois et les premières déceptions en écoutant leurs groupes préférés.
La crête des damnés c’est l’histoire de l’apprentissage de l’amour mais aussi de la parfois difficile période où l’on doit passer de gamin à adulte.
Joe Meno nous rappelle ainsi nos années acné, nos rêves jamais réalisés, nos envies d’être libres et par-dessus tout notre volonté de disparaitre en adoptant le look à la mode ou en en empruntant un qui nous permettait de marquer notre appartenance à un groupe. Parce qu’y a-t-il de plus dur à vivre pour un ado que la solitude ?
Il nous rappelle ainsi que l’important est de rester soi-même sans vouloir absolument ressembler aux autres.
Moi qui avais à peu près le même âge, à la même époque, j’ai carrément pris un coup de jeune de 30 ans parce que ces ados, j’en faisais partie et que ces chansons étaient celles avec lesquelles je me suis construite.
Quant au style, il est vrai que ce n’est en rien le même que dans le précédent roman de l’auteur dont je vous parlais ici :
http://www.evadez-moi.com/archives/2018/08/30/36665861.html
Mais n’en déplaise aux esprits bouchés, si l’auteur avait utilisé le même style, cela n’aurait jamais fonctionné.
Joe Meno se met dans la peau de Brian, un gamin qui se cherche encore, qui vit au milieu de parents en train de se séparer et qui est amoureux d’une fille qu’il ne sait comment séduire tout en ayant honte par avance de passer pour un loser auprès de ses potes. Brian est touchant parce que maladroit comme tous les ados et le style de l’écriture lui donne une consistance encore plus réelle.
J’en profite pour tirer mon chapeau à la traductrice qui a réussi à garder le ton qui sied parfaitement au texte.
Alors pour terminer, j’ai longtemps hésité en mode « Should I stay or should I go », mais je vous conseille une petite dose de nostalgie avec ce roman attendrissant.
http://www.evadez-moi.com/archives/2019/10/25/37739219.html
Chanmé
Il va falloir s'y faire. Joe Meno n'écrit jamais deux fois le même roman. « La crête des damnés » n'a rien à voir avec « Prodiges et miracles » qui lui-même était assez différent du « Blues de la Harpie ».
Changement de décor, changement d'ambiance pour ce nouvel opus. Direction les années lycées et les émois adolescentes.
Si vous avez oublié ce qu'est l'âge ingrat, Brian Oswald va vous rafraichir la mémoire…
Pour lui rien n'a de sens, sa vie familiale est merdique, il n'est encore qu'un vilain petit canard ravagé par l'acné et démangé par les hormones.
Deux obsessions : les filles, les filles, les filles, la musique, la musique, la musique.
Il m'a fallu un certain temps pour comprendre où ce livre m'emmenait car pendant un moment j'ai eu peur de lire simplement la vie d'un lycéen boutonneux.
Mais Joe Meno est très doué pour capturer l'angoisse de l'adolescence et pour rendre ça à la fois drôle et intelligent.
Brian expérimente. Il se cherche. Cette quête d'identité passe bien sûr par la musique et par le look qu'il faut arborer pour être intégré. Heavy métal, punk. Chaque groupe a ses codes.
On suit les tribulations musicales et amoureuses du narrateur le sourire aux lèvres et la tête pleine de bon vieux morceaux de zique.
Les Misfits, Guns N'Roses, Metallica, Iron Maiden ou Mötley Crue, on a vite fait de se retrouver à headbanger sur son bouquin.
« La crête des damnés » porte un regard amusant, tendre mais terriblement réaliste sur les ados de 1990 à travers le prisme de la scène musicale.
Ayant l'âge de l'auteur, les références musicales du livre sont toutes familières pour moi. Je me suis rappelé combien mes docks martens me faisaient mal au pieds et combien je trouvais les métalleux ringards avec leurs cheveux longs.
Le livre se fait aussi insidieusement politique quand Joe Meno se sert de « la vie de Brian » (petite référence ciné) pour aborder les démons de l'intolérance raciale et le conformisme dans les écoles catholiques.
Traduit par Estelle Flory
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !