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Stockholm, hiver 1970. Le jeune Bjorn, quinze ans, se présente aux auditions de Mort à Venise. Il ignore que sa rencontre avec Luchino Visconti est sur le point de changer sa vie : le maestro a trouvé « le plus beau garçon du monde ». Deux destins s'entremêlent, unis par cette beauté - offerte à l'un, révérée par l'autre. C'est l'histoire d'un orphelin et de sa traversée du miroir aux alouettes ; l'histoire d'une famille souveraine et victorieuse dont les relents, déjà, se font sentir. Les armoiries des Visconti étaient formelles : le serpent, toujours, dévore l'enfant. D'une plume virtuose, Guillaume Perilhou dépeint l'écrin doré des palais vénitiens, ou le théâtre funeste du monde ancien. Guillaume Perilhou est écrivain. Après Ils vont tuer vos fils (L'Observatoire, 2022), La Couronne du serpent est son deuxième roman.
En 1971 sort sur les écrans «Mort à Venise » le film me de Lucchino Visconti. Si vous avez vu ce film, j’imagine que vous ne vous souvenez pas du nom du jeune acteur qui incarnait Tadzio. Mais vous vous souvenez j’en suis sûre de son visage. Un ange blond, une beauté diaphane, un éphèbe que le maestro lui mêmequalifiait de « plus beau garçon du monde ». Ce jeune homme c’est Bjorn Andresen et il a quinze ans quand il se présente au casting organisé à Stockholm à l’hiver 70, bien inconscient que ces quelques heures allaient changer sa vie, pour le meilleur, mais aussi pour le pire.
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C’est son histoire que nous livre ici Guillaume Perilhou dans un roman épistolaire qui entrecroise son destin à celui du cinéaste. L’histoire d’un adolescent orphelin lancé sans filet dans un monde dont il ne connaît pas les codes, victime malgré lui d’un succès inattendu aux effets dévastateurs. Un jeune abîmé par la fascination malsaine qu’entretient avec lui le réalisateur, une relation ambiguë de laquelle il ne parviendra jamais à se départir.
Il faut saluer la forme de ce roman, une construction qui en fait toute l’originalité. Une succession de lettres, de Visconti à Bjorn, à Helmut son amant, ou à ses amis proches inconnus ou célèbres, entrecroisées à des missives de Bjorn à sa mère, sa grand mère, ou encore sa fille. Des courriers qui dressent le portrait en miroir de deux hommes que tout oppose mais liés à jamais par un film considéré comme un chef d’oeuvre. Tranches de vie, portrait d’une époque, radioscopie d’une œuvre, ils dressent aussi les contours d’une emprise qui ne dit pas son nom, en même temps qu’ils décryptent les effets ravageurs d’une jeunesse brisée.
Je ne dévoilerai pas la signification du titre que je vous laisse découvrir. Tirée d’une vérité historique elle apporte un éclairage glaçant sur cette relation. Quand la réalité dépasse le romanesque...
Un roman qui mérite d’être découvert. Original et virtuose.
Un jeune homme, Björn Andresen, 15 ans, se présente, poussé par sa grand-mère, à un casting pour le film Mort à Venise de Luchino Visconti. Il incarne la beauté parfaite.
Ce roman épistolaire, va retracer cette rencontre qu’on appellerait aujourd’hui un crush. L’atmosphère du cinéma italien à l’heure de sa plus grande gloire, les obsessions de Visconti, et son amour de la beauté, du détail, de la perfection.
Ce texte donne la parole à Helmut Berger, acteur fétiche de Visconti. J’ai eu grand plaisir à le retrouver, dans son quotidien, dans ses altercations avec son maitre et amant, dans sa préparation au grand film Ludwig Crépuscule des dieux. Vous y croiserez aussi Romy Schneider, Alain Delon.
J’ai adoré être transportée dans les années 1970, dans ce milieu du cinéma que tout le monde souhaitait approcher et où grand nombre de comédiens se perdaient dans la débauche, la drogue et les excès, une époque révolue où les dieux règnent sur terre et où les serpents dévorent les enfants.
Comment apprendre à gérer son image quand on a que quinze ans et que vous êtes l’incarnation de la beauté parfaite pour un des plus grands connaisseurs ? comment allez-vous vivre normalement avec ça ?
Même sans être cinéphile, vous apprécierez ce roman. Pour ma part, j’ai adoré ce texte, cette opposition entre jeunesse et vieillesse, entre folie et discipline, entre emprise et don de soi. J’ai très envie de revoir toute la filmographie de Luchino Visconti et notamment Ludwig que j’avais adoré, et de découvrir les précédents romans de Guillaume Perilhou.
Merci à Guillaume Perilhou de m’avoir fait revivre de l’intérieur le grand cinéma italien.
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