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Certains écrivains, au gré de leurs publications, nous donnent volontiers de leurs nouvelles à travers chacun de leur livre ; ils n'hésitent pas à raconter, à montrer le monde, l'époque, pour tenter de mieux les comprendre, mais avant tout de se comprendre eux-mêmes. Depuis son premier livre, Les Jours en couleurs, paru voilà quarante ans, Yves Simon n'aura cessé de poursuivre sa propre trace, il nous a dit sa jeunesse, ses illusions perdues, ses chagrins, ses amours, mais jamais n'avait-il consacré jusqu'à ce jour un roman tout entier empreint, comme son titre l'indique, de la compagnie des femmes. S'il se présente autant comme une autobiographie déguisée qu'un carnet de route, le nouveau roman d'Yves Simon vaut surtout pour l'histoire d'amour très singulière qui l'anime, le porte et le transcende. "Léonie était jeune et moi qui vieillissais", écrit le narrateur avant de reprendre le chemin de quelques-unes des femmes qui le hantent, aussi bien sa mère que les rencontres les plus éphémères. Mais la beauté de cet amour décisif éprouvé pour Léonie emporte dans le même élan lecteur et narrateur. On se prend alors à rêver d'être le passager clandestin de ce voyage, un road novel, dont seul l'écrivain connaît la destination finale.
Ecrivain, compositeur, chanteur, Yves Simon se livre ici à une autobiographie demandée par son éditeur.
Pour ce faire, il entreprend un voyage vers le sud, au volant de sa vieille voiture de collection. Il parle de son enfance un peu, de sa mère, de son ami suicidé, mais surtout des femmes, de ses amours de cœur ou de rencontre : Léonie, Justine, Luna, Camille………..
Bel homme vieillissant, célèbre, très parisien, il a pas mal d’atouts
Mais je trouve assez lassant tous ces auteurs qui parlent d’eux, se racontent avec complaisance, font du nombrilisme, ça frise l’indécence, et j’ai survolé certains passages. On dirait qu’à cours d’inspiration, ils s’auto-congratulent.
C’est un peu écrire pour écrire.
Fort heureusement, c’est très bien écrit et le style et plus qu’agréable. Manquerait plus que ça soit mal écrit, tiens !
Yves Simon est au sommet de son art avec « la compagnie des femmes ». Il appartient à la tribu des Narcisse apte à l’amour. Il entraîne le lecteur dans deux ballade et balade de séquences humaines aussi impromptues que chaleureuses.
Au comble de la discrétion, il rappelle que la vie est faite de carrefours, fondateurs ou pas. Il ne faut pas hésiter à accepter son invitation à une succession de rencontres dans une alternance de tourbillon accéléré et de pauses de réflexion.
Comment ne pas adhérer totalement à la complexité enrichissante des désirs radiographiés de manière si positive même si souvenirs, éblouissements, désastres se succèdent.
L’écrivain s’adresse directement au lecteur lorsqu'il avoue que « l’écriture naît souvent de cette fracture entre pouvoir et fragilité ».
Yves Simon nous offre une belle leçon de vie où chacun a sa place à l’instar d’une planète dans le ciel. Son opus est un hymne à l’amour plus fort que les moussons et les ressentiments si nuisibles au bonheur.
La compagnie des femmes est une déclaration d’amour et un magnifique portait de femme aimante. Son livre a toutes les qualités pour nous séduire. Il est déjà dommage de le refermer ; pour quoi quitter là où on est bien ?
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