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- Rentrée littéraire 2024 -
Le nouveau roman d'Érik Orsenna. À Venise, le temps s'est arrêté. Les Éléments sont déchaînés. Et Vivaldi a ressuscité...
Lorsqu'un énième paquebot plein de touristes, le Wonder of the Seas, s'attaque à Venise, la Nature se révolte : elle arrête le Temps. L'horloge de la place Saint-Marc reste bloquée sur deux heures du matin. Le jour reviendra si les hommes reviennent à la raison. Du palais des Doges à la Fenice, l'affolement est général. Qui saura redémarrer la Grande Machine ?
Au coeur de cette nuit qui s'entête apparaît un drôle de personnage - vêtu d'une soutane, les cheveux roux, le timbre de voix décalé. Voilà Antonio Vivaldi, ressuscité par le chaos moderne. Désormais, plus aucune barrière ne sépare les vivants et les morts. Le compositeur va écrire sa Cinquième Saison, celle où se réconcilieront les Éléments, l'Eau et le Feu, la Forêt et la Ville, l'Air et le Temps.
Dans ce bref et grand roman vénitien, le conteur de L'Exposition coloniale (prix Goncourt et prix Goncourt des lycéens), de Madame Bâ et de La grammaire est une chanson douce est de retour.
Venise ne veut pas mourir
Dans ce court roman, Erik Orsenna combine habilement le conte écologique, son amour pour Venise et celui de la musique classique. Parcourant les canaux, de la Sérénissime, il n'hésite pas à voyager aux côtés de Vivaldi et Da Ponte, rassemblés pour nous offrir une Cinquième Saison.
Petite cause, grands effets. Cette fois ce n'est pas le battement d'ailes d'un papillon qui engendre une catastrophe, mais le choc d'un monstre des mers, le Wonder of the Seas, contre la jetée du port de Venise. Un fait divers qui symbolise tout à la fois la course au gigantisme et le peu de respect porté à la Sérénissime.
La secousse va avoir un effet inattendu sur l'horloge ou plutôt sur le temps désormais figé à deux heures. « En cette nuit indéfiniment prolongée, le temps n’avait pas seulement arrêté sa course folle, il se permettait, lui aussi, toutes les libertés. Ayant aboli les frontières, il autorisait tous les passages d’une époque à l’autre. Oubliée, la chronologie ! Abandonnée, cette distinction imbécile et mortifère entre l'avant et l’après ! Si à personne ne venait l'envie d'aller jeter un œil dans le futur, tant les perspectives y étaient peu réjouissantes, les portes du passé s'étaient grandes ouvertes. »
Quelques illustres personnages vont alors profiter de cette opportunité, à commencer par Antonio Vivaldi (1678-1741) venu constater sa renommée, mais aussi le massacre de ses Quatre Saisons dans les supermarchés ou les centres d'appels. D'où l'idée de composer une Cinquième Saison. Et comme il est désormais possible de faire se rencontrer des gens qui n'ont pas vécu à la même époque, il va se précipiter dans les bras de Lorenzo Da Ponte (1749-1838), le librettiste de Mozart. Si le duo a de grandes ambitions, il lui faut toutefois composer avec la terre, l'air, le feu et l'eau, quatre éléments que l'homme a voulu dompter et assouvir. Une folie de “maîtrise” à laquelle il va falloir renoncer en ce début de XXIe siècle, faute de disparaître, emporté par les effets d'un réchauffement incontrôlable.
Car, à l'image des maîtres verriers de Murano, il faut se souvenir que la terre est aussi fragile que le verre. « Si vous vous hâtez trop, vous n’acceptez pas de réduire lentement, tout doucement, par paliers, la température accumulée, votre planète se brisera. »
Dans ce conte écologique, Erik Orsenna prend un malin plaisir à mêler les époques et les genres, à nous guider à Venise et aux alentours de la lagune dans des lieux chargés d'histoire. Au détour d'un monument ou à la porte d'un café, il va croiser le Président de Brosses (1709-1777) qui s'est "gorgé d'Italie" durant deux années ou encore Paul Agnew (1964-) menant Les Arts Florissants de William Christie (1944-).
On imagine et on partage la jubilation d'un certain Erik O. qui peut se permettre le luxe d'appeler encore Erri de Luca à la rescousse !
NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu jusqu’ici ! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre et en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.
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Quel bonheur de retrouver Erik Orsenna!
Cet opus qui se passe à Venise est autant un conte moral qu'un roman. Nous y croisons Vivaldi et Da Ponte dans une Venise où le temps s'est arrêté par la folie des hommes.
Une petite douceur littéraire qui porte néanmoins à réfléchir sur notre société poussée par le profit et irrespectueuse du vivant en général.
Erik Orsenna s'amuse !
Il nous parle d'un bateau de croisière et de ces peu vertueux bâtiments qui viennent polluer nos ports … Nous sommes à Venise et en ce lieu magique, il va convoquer Vivaldi pour une cinquième saison, quelle belle idée. A part que le texte n'est pas à la hauteur et que seul l'auteur s'amuse de cette comédie improbable qui aurait mérité meilleur traitement.
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