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Un éphèbe est retrouvé mort dans les rues d'Athènes. Son ancien mentor à l'Académie sollicite les services d'un fin limier : Héraclès Pontor, le Déchiffreur d'Enigmes. Le philosophe platonicien et cet Hercule Poirot à l'antique s'emploient avec passion à trouver la Vérité et, accessoirement, le coupable. Car la joute philosophique se superpose à l'investigation policière, tandis que les crimes s'enchaînent
Avis issu de : https://hanaebookreviews.wordpress.com/2016/10/19/la-caverne-des-idees-jose-carlos-somoza/
Lu il y a longtemps je n’ai jamais eu l’occasion de faire une critique de ce roman. J. C. Somoza faisant parti de mes auteurs préférés (je me demande même s’il n’est pas L’Auteur que j’admire le plus) j’ai eu envie de lui rendre hommage.
Comme pour chacun de ses romans, Somoza ne se contente pas d’inventer une histoire. Il instaure une ambiance, crée un nouvel univers incroyablement bien ficelé, dûment documenté et accessible au lecteur le plus profane du sujet.
Même s’il est extrêmement difficile de résumer ses romans, je vais tenter de le faire sans trop en dévoiler et sans vous perdre.
Dans la caverne des idées, l’auteur tire son imagination du mythe de Platon et créé presque un nouveau genre littéraire.
Simple au premier abord, l’histoire se passe dans la Grèce antique. Un éphèbe est assassiné et, accompagné d’un Déchiffreur d’énigmes, son mentor à l’Académie enquête.
S’en suit un questionnement et une joute verbale des plus admirables pour rétablir la Vérité (avec un grand V) et lever le voile sur les conditions de la mort.
Parallèlement (et c’est sans doute ce qui complique le roman et le rend encore plus admirable), le récit que nous lisons provient d’un papyrus en cours de traduction. Ainsi, notes et commentaires du traducteur sont apposés à chaque étape du récit et interrompent l’enquête.
Si ces notes paraissent anodines au début du roman, elles prennent de plus en plus d’ampleur jusqu’à inverser l’importance d’un récit sur l’autre : la réflexion du traducteur prendra-t-elle le dessus sur l’histoire de la Grèce antique ? Un récit du passé peut-il apporter des réponses au présent ?
Le papyrus renfermerait un secret et au fur et à mesure de son avancée, le traducteur/auteur devient un personnage à part entière du récit. S’identifiant au Déchiffreur d’énigmes, sa traduction s’accompagne de sa propre réflexion et influence le lecteur qui ne sait plus s’il doit se considérer en l’an 2000 ou au temps de Platon.
Cette enquête policière apporte une réelle réflexion philosophique. Le lecteur lit-il de façon subjective ? Notre propre expérience influence-t-elle notre manière d’interpréter un récit ? Devons-nous arrêter de chercher la clé dans un récit ? Au risque de sombrer dans la folie, ne devons-nous pas accepter qu’il n’existe simplement qu’une histoire ?
Cela n’est pas sans faire écho au mythe de la caverne de Platon où des hommes enchaînés au sein d’une caverne, le dos tourné à la lumière ne voient que leurs ombres et celles des objets derrières eux. Ce n’est qu’en sortant de cet état et en prenant conscience du décor qui les entoure que ces hommes peuvent enfin interpréter ces ombres. Cette allégorie symbolise donc la difficulté de l’Homme a accéder à la connaissance.
L’ambiance est noire, sombre et feutrée et l’on entre sans aucune difficulté dans la mentalité grecque antique. On sent que Somoza n’a rien laissé au hasard. Clin d’œil aux 12 travaux d’Hercule, 12 chapitres composent le récit. Le Déchiffreur d’énigmes se nomme Heracles (Hercules). Le traducteur est psychiatre. Les histoires se multiplient et s’enchevêtrent et l’on ne peut qu’admirer le génie de l’auteur.
« Cessez de chercher des idées cachées, des clés de l’énigme ou des sens ultimes ! Cessez de lire et vivez ! Sortez du texte ! Que voyez-vous ? Juste des ténèbres ? Ne cherchez plus. »
C'est bon livre.
Un déchiffreur d'énigme et un philosophe de l'école de Platon cherchent à comprendre la mort d'un jeune athénien. Le roman est plein de suspens et de rebondissements, et, ce qui le rend encore plus orignal, à double entrées. Il est un traducteur, à ce récit tiré d'un texte de la Grèce antique, qui au fur et à mesure va faire parti intégrante de l'histoire qu'il traduit.
C'est un livre qui se lit bien, qui se lit vite et qui met les formes pour nous captiver.
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