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QUI SERA LE ROI DES MONSTRES ? La guerre des gangs fait à nouveau rage sur l'île-prison de Kaijumax ! Alors que le jeune Whoofy hérite de l'empire de son père, Singe-Baleine, c'est le contrôle du trafic d'uranium qui est en jeu ! Pendant ce temps, le Dr Zhang, la médecin de la prison, va découvrir une aile jamais vue de Kaijumax : le prison pour femme. Après avoir commis l'irréparable sur son compagnon abusif, elle se joint au concert carcéral d'accros à l'uranium, d'arnaqueuses, d'horreurs lovecraftiennes et de métaphores de l'oppression systémique de l'état.
Kaijumax a été encensé quasiment à l'unanimité par la presse spécialisée.
Et cela à très forte raison car ce roman graphique est un véritable ovni dans le genre !
Mais vous me direz c'est quoi au juste Kaijumax ?
Et bien c'est une oeuvre particulièrement critique et imagée sur l'univers carcéral et son écosystème sociétal associé.
Il s'agit donc d'une véritable satire sociale bien sérieuse malgré l'humour omniprésent et les dessins caricaturaux de son auteur.
Ce livre 2 conclu admirablement l'épisode "prison pour homme" et s'ouvre sur les secrets de l'univers des geôles pour femme.
Dans ce monde, au premier abord, tout parait plus calme, serein et maitrisé mais ce n'est que façade.
La sournoiserie est de mise, les non-dits sont nombreux et sont sources de tensions contenues.
Mais les agacements s'enchainent et les jalousies aussi jusqu'à ce que la bombe explose...
Et la pseudo innocente doctoresse Zhang l'apprendra bien vite à ses dépens.
L'auteur décrit (selon moi et sans en être un expert évidemment, vous m'excuserez mesdames) magnifiquement bien une partie de la psychologie féminine bien complexe, mélangeant ainsi fierté, humilité, contrariété, convoitise, popularité, rivalité, rancoeur, moqueries etc...
Et avec tout cela, on en abouti au fait qu'une jeune femme puisse passer du jour au lendemain de très bonne amie au statut de principale ennemie, et donc loin du phénomène de mode de la sororité...
C'est remarquablement bien amené.
Evidement Zander Cannon mêle aussi à son récit, comme pour le livre 1, des thèmes éternellement contemporains et récurrents comme la différence "raciale" et la xénophobie, les minorités ethniques et/ou religieuses et leurs oppressions, l'isolement, l'exclusion et la solitude malgré un monde fourmillant de vie, la corruption et les abus des autorités policières, etc...
Il aborde aussi indirectement la problématique écologique en évoquant un monde "poubelle" où les cheminées industrielles, l'électricité, l'uranium et toutes autres énergies polluantes s'avèrent être des drogues pour nos créatures (à remarquer que même dans son récit, ça reste des polluants nuisibles...).
Coté graphique, l'humour est de mise. Tous les monstres sont évidemment caricaturés, presque mignons, et surtout inspirés des grands courants japonais et autres : des étranges kaijus aux méconnus cryptides en passant par les créatures cauchemardesque Lovecraftiennes et les robots aux allures d'Ultraman etc...
L'expert en dénotera évidemment les nombreuses références cinématographiques ou littéraires, et le novice, quant à lui, ne sera pas en reste car les tomes sont agrémentés d'une postface finale décrivant quelque peu les sources d'inspiration de l'auteur.
C'est un très bon moyen de parfaire sa culture geek...
Pour en revenir au dessin, ce qui est frappant, c'est le décalage entre la noirceur du récit et des propos, et la dérision du trait épais (semblant parfois grotesque et rocambolesque) et les aplats de couleurs chatoyants et joyeux...
Mais malgré tout, aussi surprenant que cela puisse paraître, ça colle parfaitement.
Chaque personnage est graphiquement recherché autant dans sa bizarrerie que dans sa personnalité.
Ainsi on s'attachera facilement à certains personnages comme Electrogor, Daniel ou Whoofy, mais on en détestera d'autres bien plus cruels et sans coeurs comme Démo-mite ou Zonn...
Coté personnages féminin, il est plus difficile de se prendre d'affection ou d'aversion pour l'une ou l'autre hormis Zhang.
Les caractères, bien que tranchés, semblent plus neutres...
Les mises en scène sont marrantes et bien choisies, et les arrières plans sont développés au juste nécessaire pour évoquer un certain réalisme.
Le jeu des nuances de couleurs et des contrastes est aussi remarquable pour donner de la vie à l'ensemble et poser des ambiances parfois glauques, stressantes et inquiétantes ou à l'inverse totalement joyeuses et distrayantes.
Cette série mérite vraiment le détour, mais attention elle est addictive.
Vous pourriez bien rester enfermé sur ces îles-prison et ne pouvoir vous y échapper qu'en tournant la dernière page...
On a hâte de lire le prochain tome
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